Joseph-Jules Dedoncker
Joseph-Jules Dedoncker est un musicien belge, prêtre catholique (chanoine), organiste, pédagogue et maître de chapelle, né à Templeuve le 4 août 1863 et décédé le 30 décembre 1947 à Tournai.
Directeur de l'École Saint Grégoire (Tournai) Directeur de Maîtrise de Cathédrale |
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Naissance | Templeuve |
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Décès |
(Ă 84 ans) Tournai |
Nationalité |
Belge |
Activité |
Organiste, pédagogue, maître de chapelle |
A travaillé pour | École Saint-Grégoire (Tournai) Maîtrise de la cathédrale (Tournai) |
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Religion |
PrĂŞtre catholique (chanoine) |
Instrument |
orgue Ă tuyaux |
Élève | Jean Absil Abel Debourle |
Genre artistique |
Musique classique |
Archives conservées par |
Académie de Musique Saint-Grégoire (Tournai) |
Biographie
C'est à Templeuve (Belgique), que naît Joseph-Jules Dedoncker, le 4 août 1863. Ordonné prêtre en 1886, il exerce différentes charges ministérielles avant de devenir, en 1891, chapelain-chantre de la cathédrale de Tournai, organiste du chœur et maître de chapelle.
Ses dispositions musicales et pédagogiques sont attestées[1], bien que l'on ne dispose d'aucune information sur sa formation. Il n'empêche : Edgar Tinel et Peter Benoît le tiennent en haute estime[2], et son talent d'organiste est remarqué lors des cérémonies du Congrès Eucharistique de Tournai (1906).
En 1891, il se voit confier la direction de l'École Saint-Grégoire (Tournai) succédant, dans cette charge, au chanoine Frédéric Maton (1827-1893), l'un de ses fondateurs avec le chanoine Victor Durez (1848-1918).
Voué à la formation de musiciens se destinant à l'accompagnement du Culte, cet Institut de Musique Sacrée a été fondé quelques années auparavant, en 1880. Il s'inscrit dans le sillage du Mouvement Cécilien dont l'objectif est de redonner vie au chant grégorien, à la polyphonie vocale telle que pratiquée à la Renaissance (de type Palestrinien). Et, plus largement, de susciter un répertoire musical inspiré de la tradition chrétienne.
Dans ce cadre, de nombreuses Écoles de Musique Sacrées sont créées, héritières des Écoles cathédrales du Moyen Âge[3].
À ces établissements d'enseignement supérieur répondent, dans quelques diocèses, des Instituts de niveau secondaire (l'École Saint-Grégoire en est un exemple).
Durant son long directorat (55 ans), Joseph-Jules Dedoncker forme de nombreux élèves.
Parmi les plus brillants, citons :
- Jean Absil, l'un des grands compositeurs de l'entre-deux guerres, organiste, Prix de Rome de composition, professeur au Conservatoire Royal de Bruxelles et à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, membre de l'Académie Royale de Belgique.
- Abel Debourle, Premier Prix d'orgue du Conservatoire Royal de Bruxelles, Prix de Rome de composition, organiste de l'Ă©glise Saint-Jacques Ă Tournai.
- E. Jeannelle, Premier Prix de Rome de Composition, Directeur de l'Académie de Musique de Mouscron.
- Helin, Premier Prix d'orgue du Conservatoire Royal de Gand.
Homme d'initiative, en 1907, Joseph-Jules Dedoncker fait construire un orgue par Théophile Delmotte[4] (c'est sur cet orgue que le jeune Absil donne son premier récital en 1913[5], un récital qui jouera un rôle important dans son admission au Conservatoire Royal de Bruxelles[6].
Le chanoine Dedoncker conserve la direction de l'École jusqu'au lendemain de la seconde guerre mondiale (1946), non sans avoir assisté à la destruction de ses locaux lors du bombardement de mai 1940.
L'abbé Abel Delzenne lui succède à la tête de l'établissement (charge qu'il exerce jusqu'en 1981).
Le chanoine Joseph-Jules Dedoncker décède à Tournai le 30 décembre 1947.
En 1987, l'École Saint-Grégoire prend le nom d'Académie de Musique Saint-Grégoire[7].
Bibliographie
- Richard de Guide : Jean Absil, vie et Ĺ“uvre, Casterman, 1965.
- Abel Delzenne : Hommage à Jean Absil, conférence donnée dans le cadre des Matinées de Saint-Grégoire, inédit, 1952.
- Abel Delzenne : L'École Saint-Grégoire : un peu d'histoire, in : revue Église de Tournai, no 10, 1986.
- Abel Delzenne : Le chanoine Nicolas Joachim 1872-1945 : un maître de chapelle de la cathédrale de Tournai. Contribution à l'histoire musicale de la cathédrale de Tournai, Louvain, Presses de la Bibliothèque Centrale de l'Université, 1973.
- Abel Delzenne : Le Chanoine Joseph Dedoncker, un demi-siècle de dévouement à la cause de la musique religieuse, in : revue Musica Sacra n°2, 49e année, Bruges, Desclée De Brouwer; 1947-48.
- Stéphane Detournay : Jean Absil, in : Le Courrier de Saint-Grégoire n° 93, revue de l'AMSG, 2020-21/VI.
- Stéphane Detournay : Saint-Grégoire, un anniversaire et une histoire (en deux parties), in : Le Courrier de Saint-Grégoire no 61 et 62, revue de l'AMSG, 2017-18/I et II.
- Stéphane Detournay : L'Académie de Musique Saint-Grégoire à Tournai, in : L'orgue francophone n°63/64, revue de la FFAO, 2022.
- Stéphane Detournay : Le Chanoine Abel Delzenne, musicien au service de l'Église, in : Le Courrier de Saint-Grégoire no 91, revue de l'AMG, 2020-21/IV.
- Fr. J. Madulf : La Maîtrise de la Cathédrale de Tournai, ce qu'elle fut, ce qu'elle est, in : Musica Sacra, t. XXVII et XXVIII, Bruges, Desclée de Brouwer, 1930-31.
- Théo Verheyden : Abel-Joseph Debourle, organiste-compositeur (1899-1990), in : Annales de la Société d'Art et d'Archéologie de Tournai, t. X, 2000.
Notes
- Cf. Abel Delzenne : Le chanoine Nicolas Joachim 1872-1945 : un maître de chapelle de la cathédrale de Tournai. Contribution à l'histoire musicale de la cathédrale de Tournai, Louvain, Presses de la Bibliothèque Centrale de l'Université, 1973.
- Cité dans : Richard de Guide : Jean Absil, vie et œuvre, Casterman, 1965.
- Ainsi en est-il en Allemagne à Ratisbonne (Regensburger Domspatzen), en France à Paris (Schola Cantorum); en Italie à Rome (Institut pontifical de musique sacrée) et en Belgique à Malines (Institut Lemmens),
- Instrument qui, par la suite, est installé dans la chapelle du Collège de Kain, puis dans l'église Saint-Amand à Obigies.
- Cf. Richard de Guide : Jean Absil, vie et Ĺ“uvre, Tournai, Casterman, 1965, p. 16.
- Y assistait Louis De Looze, directeur de la Société de Musique de Tournai et inspecteur de l'enseignement musical. Cf. Richard de Guide : Jean Absil, vie et œuvre, Casterman, 1965, p. 17.
- Lors de son classement, par la Communauté française de Belgique, dans l'enseignement artistique secondaire à horaire réduit.