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Jonathan Tyers

Jonathan Tyers, né le à Londres et mort le à Kennington, est un entrepreneur britannique.

Jonathan Tyers
DĂ©tail du Portrait de Jonathan Tyers et sa famille, par Francis Hayman, vers 1740.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  65 ans)
Kennington
Activité
Conjoint
Elizabeth Tyers (d)
Enfants
Margaret Tyers (d)
Thomas Tyers (en)
Elizabeth Tyers (d)
Jonathan Tyers Jr (d)

Il était le propriétaire de New Spring Gardens, plus tard connu sous le nom de Vauxhall Gardens, un parc de divertissements populaire de Kennington, à Londres, ouvert en 1661, qui était situé sur la rive sud de la Tamise, sur un site presque opposé à l'actuelle Tate Britain[1].

Biographie

Jonathan Tyers est né probablement au domicile de ses parents à Bermondsey, Londres, dont le père est Thomas Tyers, grossiste de laine et sa mère, Ann[1].

Portrait de Jonathan Tyers et sa famille, par Francis Hayman, vers 1740.

Tyers se marie au début des années 1720 avec Elizabeth Fermor (1700–1771)[1].

Il se fait connaĂ®tre en 1728, quand il obtient un bail des « jardins de printemps » (Spring Gardens) Ă  Vauxhall (Vauxhall Gardens) pour un loyer annuel de 250 ÂŁ auprès du propriĂ©taire, FrĂ©dĂ©ric, prince de Galles, un ami des arts. Il en deviendra finalement propriĂ©taire en en achetant une partie en 1752 pour 3 800 ÂŁ, puis dans leur totalitĂ©, vers 1758[2].

Dans l'intervalle, Tyers ouvre les jardins au public le avec un ridotto al fresco, c'est-à-dire, un bal masqué à la mode vénitienne, comprenant différentes thèmes imposés. Le prix, fixé à une guinée, attira plus de 400 personnes ; ce fut donc un succès, en présence du prince de Galles, cependant que de nombreux visiteurs furent déçus par les attractions proposées. Le ridotto suivant fut donc un désastre financier[3] - [4]. C'est à ce moment-là que Tyers tombe en dépression et souhaite même se suicider. Ses amis artistes viennent à son secours : parmi eux, Francis Hayman – qui devint plus tard son directeur artistique durant trente ans —, mais aussi Hubert-François Gravelot, Louis-François Roubiliac et William Hogarth. Ils lui conseillent de transformer les jardins en lieu non plus de plaisirs moralement douteux (la prostitution y était tolérée), mais familial, convivial et, somme toute, dépaysant et éducatif, en termes artistiques.

Il modifie et améliore grandement les jardins, monte un orchestre et, en 1745, ajoute de la musique vocale aux concerts instrumentaux. Le lieu jouit toujours du patronage de Frédéric de Galles et devient rapidement à la mode[2]. Tyers fait de l'endroit un jardin de plus haut standing en faisant faire des billets d'admission en argent par son ami William Hogarth, puisque celui-ci réside, en voisin, dans son logement d’été à South Lambeth[2]. Hogarth aurait suggéré de décorer les différents kiosques et tonnelles avec des peintures[alpha 1], et, en contrepartie de services liés aux jardins, Tyers lui présenta un billet en or, qui servait de laissez-passer perpétuel et gratuit pour les divertissements[2].

Tyers est un dirigeant entreprenant et prospère, quoique d’une disposition quelque peu acariâtre. La taille réduite des poulets et la finesse des tranches de jambon et de bœuf fournies à sa clientèle devinrent proverbiales. Il aurait engagé un sculpteur qui a promis de couper un jambon de manière à couvrir tout le jardin à la manière d'un tapis. Dans Amelia, Henry Fielding rend hommage au « goût vraiment élégant » et à « l'excellence du cœur » de Jonathan Tyers[2].

En 1734, Tyers achète Denbies, une ferme et un terrain près de Dorking. Il modifie la maison et construit dans un bois attenant un temple regorgeant d'« inscriptions sentencieuses » ; un autre bâtiment avec des figures représentant un chrétien et un mécréant dans leurs derniers instants ; ainsi qu'une statue de la Vérité marchant sur un masque. En dépit de ces rappels lugubres, ce « maître d'œuvre du Délice » a maintenu son amour pour Vauxhall jusqu'au dernier moment et, juste avant sa mort, il demande à être transporté dans The Grove pour admirer les Spring Gardens. Tyers meurt chez lui, dans les jardins, le [5] - [2].

Postérité

Une gravure rare des Spring Gardens, gravée par Romano et publiée par G. Bickham en , montre Tyers grommelant contre son preneur de chèques et un groupe de personnes fréquentant les jardins, dont l'écrivain John Lockman. Un portrait de Tyers, peint par Louis Joseph Watteau, était en 1855 en possession de Frederick Gye[6] - [2].

Tyers a laissé une veuve et deux filles, Margaret, mariée à George Rogers de Southampton et à Elizabeth. Ses deux fils, Thomas[7] et Jonathan, lui ont succédé à Vauxhall. Ce dernier fut l'unique gérant de Vauxhall de 1785 à sa mort en 1792, date à laquelle son gendre fut remplacé par son gendre, Bryant Barrett (mort en 1809)[2].

Notes et références

Notes
  1. Pour la liste complète des œuvres à Vauxhall, voir (en) Charles Robert Leslie (dir.) et Tom Taylor, Life and Time of Sir Joshua Reynolds, vol. I, Murray, , p. 327–31.
Références
  1. Oxford Dictionary of National Biography (en ligne).
  2. Dictionary of National Biography, 1899.
  3. (en) « Amusements of Old London: London al fresco: Vauxhall », sur Susana's Parlour, (consulté le ).
  4. (en) « Ridotto al' fresco, or the humours of spring gardens », sur Library of Congress (consulté le ).
  5. (en) Gentleman's Magazine, 1767, p. 383.
  6. (en) Numismatic Chronicle, 1856, vol. XVIII.
  7. (en) Warwick William Wroth, « Tyers, Thomas », dans Dictionary of National Biography, vol. 57, (lire sur Wikisource), p. 414-415.

Bibliographie

Liens externes

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