John Mairai
John Mairai, né le 28 novembre 1945 à Tahiti, est un poète, homme de théâtre, acteur, orateur, dramaturge, enseignant et journaliste et homme de télévision polynésien[1]. Il s'est fait un nom en utilisant le théâtre comme moyen de prise de conscience politique[2].
Naissance | Tahiti |
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Nationalité |
Français |
Activité |
Poète, Homme de théâtre, Acteur, Orateur, Dramaturge, Enseignant, Artiste peintre, Journaliste et homme de télévision polynésien |
Formation | |
Mouvement |
Renouveau Culturel polynésien |
Distinction |
Biographie
John Mairai fut en son temps un jeune homme bien turbulent. Il a dominé le paysage culturel, langagier et médiatique tahitien de la fin du XXe siècle ainsi que du premier quart du XXIème. Ce fut à l'égal et aux côtés d'Henri Hiro, s'agissant des spectacles en reo tahiti : théâtre, danse, chant, oeuvres composites de la meilleure tenue. Simple titulaire du brevet d'études, et ne prétendant pas faire partie des élites, John Mairai s'est évertué à communiquer au moyen des médias pour toucher son peuple, à commencer par les classes populaires[3].
Son père adoptif, Denis Pioi, était un haut dignitaire de l'église Sanito dans les années 1950 et 1960.
Mairai a travaillé en adaptant en tahitien des classiques européens. En 1983 il fonde le Théâtre de l’Aube à Papeete, en compagnie de Sem Manutahi et de Henri Hiro. Il a traduit Macbeth de Shakespeare en tahitien sous le titre Maro Putoto (1989). En 1992 sort Te Manu Tane, une traduction du Bourgeois gentilhomme de Molière. Mairai a également écrit des pièces de théâtre sur des thèmes tirés de l'histoire tahitienne[4]. Dans la pièce Opuhara, il traite du conflit entre la société polynésienne traditionnelle et les nouveaux dirigeants soutenus par les missionnaires européens au début du XIXe siècle.
John Mairai a enseigné au sein de l’École nationale supérieure d’art dramatique à Limoges.
Mairai s'est engagé pour faire reconnaître le himene, la chanson polynésienne, puis le orero, l'art oratoire. Il est à l'origine de la première classe de orero, depuis 1999 au Conservatoire Artistique de la Polynésie Française. Depuis cette discipline est devenue une option au bac.
Considéré comme un grand érudit et un ardent défenseur de la langue tahitienne, John Mairai a animé de nombreuses émissions de télévision sur les chaines TNTV et RFO.
Dans ses écrits, John Mairai, acteur important de la culture tahitienne, mais qui a toujours refusé de se prendre pour un gourou ou un grand-prêtre de cérémonies païennes, raille volontiers la sacralisation du tatouage par certains tatoueurs et tatoués, qui leur permet surtout de se présenter eux-mêmes comme des personnes sacrées, dotées de mana. John Mairai y voit un acte assez ordinaire, tourné essentiellement vers l'esthétique et la séduction. Il s'ordonnait autrefois par rapport à des divinités, dans une société traditionnelle où tout l'était, sans constituer pour autant un art sacré au sens religieux du terme[5].
DĂ©corations
Le 20 juin 2021 John Mairai est nommé chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres[6].
John Mairai est membre de l'Académie tahitienne.
Notes et références
- Rédaction Polynésie la 1ère, « Sans Tabu avec John Mairai »
- Nahanny Goupil, « De Molière à Mairai ou de l'intérêt d'intégrer des pièces de théâtre polynésiennes en cours de français à Tahiti », Academia, mémoire de Master,‎ (lire en ligne)
- Bruno Saura, Des Tahitiens, des Français – Tome II Essai sur l’assimilation culturelle en situation coloniale consentie, Papeete, Au vent des îles, , 248 p. (ISBN 9782367344072), p. 125-130
- (en) Robert Nicole, The Word Pen, and the Pistol Literature and Power in Tahiti, Ney Work, State University of New York Press, , 230 p. (ISBN 9780791447390 et 0791447391, lire en ligne), p. 180-190
- Bruno Saura, Tahiti ma'ohi Culture, identité, religion et nationalisme en Polynésie française, Papeete, Au vent des îles, , 532 p. (ISBN 9782367340234), p. 114
- TNTV, « John Mairai, chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres »