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John Kay (inventeur)

John Kay (né le à Bury et mort vers 1779) est l’inventeur de la navette volante, qui a contribué de façon essentielle à la révolution industrielle.

la navette volante de John Kay
John Kay
Monument élevé en l'honneur de John Kay à Bury.
Biographie
Naissance
Décès
Vers
Paris
Activité
Ĺ’uvres principales
Navette volante (d)

Biographie

John Kay travailla d’abord au service d’un drapier de Colchester. Occupé, vers 1730, à fabriquer des peignes pour les métiers, il était donc moitié tisserand et moitié mécanicien : se servant lui-même de l’outillage qu’il a cherché ensuite à perfectionner. En cette même année 1730, il fit une première invention, celle d’un procédé nouveau « pour carder et boudiner le mohair et la laine peignée ». On lui attribue aussi l’introduction des peignes d’acier, à la place des peignes de bois ou de corne, dont étaient munis les anciens métiers.

La navette volante, inventĂ©e en 1733 par John Kay n’est pas un simple perfectionnement de l’ancien mĂ©tier Ă  tisser, mais c’est la première en date des inventions qui ont transformĂ© les industries textiles, celle qui doit ĂŞtre regardĂ©e comme l’origine de toutes les autres. L’invention de la navette volante fut provoquĂ©e par une difficultĂ© pratique Ă©prouvĂ©e quotidiennement par les fabricants : il Ă©tait impossible d’obtenir des pièces d’une certaine largeur sans y employer deux ouvriers ou davantage car un seul ouvrier, passant la navette d’une main dans l’autre, se voyait forcĂ©, naturellement, de rĂ©gler la dimension de la toile sur la longueur de ses bras. Kay imagina de lancer la navette d’un cĂ´tĂ© Ă  l’autre du mĂ©tier : pour cela, il la munit de roulettes et la plaça sur une sorte de glissière, disposĂ©e de manière Ă  ne pas gĂŞner l’abaissement et le relèvement alternatif des fils de chaĂ®ne : Ă  droite et Ă  gauche, pour lui imprimer un mouvement de va-et-vient, il mit deux raquettes de bois, suspendues Ă  des tringles horizontales ; ces deux raquettes Ă©taient reliĂ©es par deux ficelles Ă  une mĂŞme poignĂ©e, afin qu’on put, avec une seule main, lancer la navette dans les deux sens. Le fonctionnement du système Ă©tait le suivant : le tisserand, d’un coup sec faisait mouvoir tour Ă  tour les raquettes sur les tringles qui les soutenaient : la navette, frappĂ©e brusquement, Ă©tait chassĂ©e le long de la glissière : un ressort, Ă  l’extrĂ©mitĂ© de chaque tringle, arrĂŞtait et remettait en position la raquette qui venait d’agir. La navette volante ne permettait pas seulement de tisser des pièces plus larges, elle permettait aussi de tisser beaucoup plus vite qu’auparavant. John Kay n’évita pas l’éternel reproche fait aux inventeurs : les tisserands de Colchester l’accusèrent de vouloir leur retirer leur pain. En 1738, il alla chercher fortune Ă  Leeds : lĂ , il se heurta Ă  une hostilitĂ© non moins redoutable, celle des fabricants, qui voulaient bien se servir de sa navette, mais qui refusaient de payer la redevance qu’il leur demandait. Des procès interminables eurent lieu ; les fabricants formèrent une ligue pour les soutenir, le Shuttle Club ; Kay se ruina en frais de justice.

De Leeds, Kay revint, vers 1745 son pays natal de Bury. La haine de ses adversaires l’y poursuivit : en 1753, une vĂ©ritable Ă©meute Ă©clata, la foule entra dans sa maison et la saccagea. L'inventeur s’enfuit d’abord Ă  Manchester, d’oĂą il sortit, dit-on, cachĂ© dans un sac de laine : puis il s’embarqua pour la France. L’emploi de la navette volante, malgrĂ© les rĂ©sistances qu’il rencontra longtemps encore, ne tarda pas Ă  se gĂ©nĂ©raliser : vers 1760, son influence se faisait sentir dans toutes les branches de l’industrie textile.

L’invention de la navette volante eut des consĂ©quences incalculables : les diffĂ©rentes opĂ©rations d’une mĂŞme industrie Ă©tant comme un ensemble de mouvements solidaires, assujettis Ă  un mĂŞme rythme, un perfectionnement technique, venant Ă  modifier une seule de ces opĂ©rations, interrompait le rythme commun, produisant dans le système comme une rupture d’équilibre : tant que les mouvements, devenus inĂ©gaux, n’avaient pas retrouvĂ© leur accord, l’ensemble demeurait instable, sujet Ă  des oscillations qui, peu Ă  peu, se rĂ©gularisaient, et donnaient naissance au rythme nouveau de la production.

Les deux opérations principales de l’industrie textile sont la filature et le tissage : elles doivent, à l’état normal, marcher du même pas : la quantité de fil produite en un temps donné doit correspondre à la quantité d’étoffe que l’on peut tisser dans le même temps. Il ne faut pas que faute de fil, les métiers cessent de battre, ni que les filatures risquent de chômer, après avoir fabriqué trop vite. Cet équilibre était difficile à maintenir dans l’ancienne industrie textile : on sait qu’un seul métier donnait de l’ouvrage à cinq ou six rouets. Il en résultait, normalement, et malgré l’importation, une pénurie de fil presque perpétuelle.

Lorsque la navette volante eut rendu beaucoup plus rapide le travail du tisserand, cette pénurie s’aggrava. Non seulement le prix du fil monta, mais il fut souvent impossible de s’en procurer la quantité voulue dans un temps limité. De là des retards dans la livraison des pièces, au grand préjudice des fabricants. Les tisserands, qui devaient payer les fileurs ou les fileuses, arrivaient très difficilement à gagner leur vie. Cette situation ne pouvait pas durer. Il fallait absolument rétablir l’équilibre en trouvant le moyen de produire du fil avec une rapidité équivalente à celle du tissage. À mesure que cette nécessité se fit sentir avec plus d’urgence, les recherches dans ce sens furent poussées avec plus d’activité, jusqu’au moment où la solution pratique fut enfin découverte avec la machine à filer de John Wyatt et Lewis Paul.

Sources

  • Paul Mantoux, La RĂ©volution industrielle au XVIIIe siècle, Paris, SociĂ©tĂ© nouvelle de librairie et d’édition, 1906.

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