Jeanne Scopelli
Jeanne Scopelli (née à Reggio d'Émilie en 1428 - morte le ). Au décès de ses parents, elle entre dans l'Ordre du Carmel et fonde, dans sa ville de Reggio, le premier couvent carmélite en Italie. Ce couvent nommé Notre-Dame du peuple a fonctionné jusqu'en 1773. On rapporte d'elle plusieurs miracles. Elle commence à être vénérée un an après sa mort. Mais elle n'est officiellement béatifiée qu'en 1771. En 1803, sa relique est translatée dans la cathédrale de la ville.
Jeanne Scopelli | |
Jeanne Scopelli | |
Bienheureuse | |
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Naissance | 1428 Reggio d'Émilie (Italie) |
Décès | (63 ans) Reggio d'Émilie (Italie) |
Autres noms | Giovanna Scopelli |
Nationalité | Italienne |
Ordre religieux | Ordre du Carmel |
Béatification | par Clément XIV |
Vénéré par | l'Église catholique, Ordre du Carmel |
FĂŞte | 9 juillet |
Biographie
Jeanne Scopelli (ou Giovanna Scopelli) est née à Reggio d'Émilie en 1428. Peu d'éléments sont connus sur les premières années de sa vie. La tradition rapporte que, très jeune, elle se sent attirée par la vie religieuse, mais sa famille s'oppose à son souhait de se faire religieuse. Jeanne obéit à la volonté familiale et mène une vie une pieuse et austère dans la maison familiale, imitant la vie des religieuses de son temps[1]. Après le décès de ses parents, elle pense faire construire un couvent malgré ses maigres moyens. Elle se met à la recherche d'un lieu pour ce projet. Une veuve lui propose sa propre maison, ainsi que ses deux filles qui souhaitent également entrer dans les ordres. De 1480 à 1484, ces femmes vivent ensemble dans ce monastère improvisé, prenant l'habit des Carmélites.
Avec le soutien de l'évêque Filippo Zoboli, elle obtient en 1485 l'église Saint-Bernard[2] ainsi que la maison attenante. L'église est rebaptisée Santa Maria del Popolo (Notre-Dame-du-peuple) et ce couvent sera communément appelé Le Bianche (le blanc). Ce nouveau couvent est agrégé à la Congrégation de Mantoue.
Jeanne exerce la mission de prieure dans cette communauté qui compte 20 membres[1]. Lorsque des personnalités viennent pour lui faire des cadeaux ou donations, elle les refuse, sauf si ceux-ci sont remis sans conditions ou contrepartie[3]. On rapporte que par ses prières, elle aurait obtenu plusieurs miracles.
Âgée de 63 ans, elle meurt le [4].
Dévotion et spiritualité
Les biographes de Jeanne rapportent un charisme extraordinaire, ainsi qu'une profonde dévotion mariale. Ils indiquent également que Jeanne était animée par un esprit intense de pénitence. Jeanne a mis en place une prière particulière appelée la camicia della Madonna (« la chemise de la Vierge »). Cette prière consiste en la récitation de 15 000 Je vous salue Marie, avec tous les 100 Je vous salue Marie le chant du Salve Regina. La prière est conclue par sept Ave Maris Stella (ou sept O gloriosa Domina). Cette prière a été maintenue dans le couvent jusqu'en 1773[1].
Influence
Jeanne Scopelli est une figure très importante du monachisme carmélite en Italie. Pionnière dans l'établissement de couvents de femmes dans l'Ordre du Carmel en Italie, elle ne possède pas d'exemple sur lequel s'appuyer pour guider son action. Le mouvement féminin dans cet ordre est nouveau, y compris dans le reste de l'Europe. Prieure et guide spirituelle de ce premier couvent, elle va établir les bases de ce qui sera dans les siècles suivant le charisme de ce « second » ordre carmélitain : la prière pour l'Église[1].
BĂ©atification et culte
L'année suivant son décès, son corps est exhumé, et elle commence à être vénérée comme une sainte.
En 1500 on rassemble des éléments sur sa vie, ses vertus et les miracles déclarés[5]. Ce n'est que dans les années 1767-1770 qu'a lieu le procès diocésain pour la reconnaissance du culte[1].
Le pape Clément XIV la béatifie le [4].
Le monastère et l'église des Carmélites sont supprimés en 1797, et en 1803, le corps de la bienheureuse Jeanne est translaté dans la cathédrale de la ville[1].
La mémoire de la bienheureuse est célébrée le 9 juillet, avec un rang de mémoire facultative[6].
Notes et références
- (it) « B. Giovanna Scopelli, Vergine (m) », sur Curia Generalizia dei Carmelitani, ocarm.org (consulté le ).
- Une autre source hagiographique parle de l'église de l'Humilié (chiesa degli Umiliati).
- Les cadeaux ou donations créaient parfois des situations de dettes vis-à -vis du donateur, qui parfois exigeait une contrepartie (service, obligations...).
- (en) « Bl. Jane Scopelli – (1428-1491) Virgin », sur Drink from the Wadi Cherith, thirdordercarmelite.wordpress.com, (consulté le ).
- Il s'agit des miracles déclarés par la population, avant toute enquête et reconnaissance officielle par l’Église.
- (en) « Blessed Jane Scopelli, Virgin », sur The Irish Province of the Order of Carmel, carmelites.ie (consulté le ).
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :