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Jeanne (femme de Chouza)

Jeanne ou Jeanne porteuse de myrrhe (en Orient Myrrophore), Ἰωάννα en grec ancien, est un personnage du Nouveau Testament, femme de l'intendant d'un Hérode non identifié, associée à la vie de Jésus dans l'évangile attribué à Luc et souvent considérée comme étant l'une de ses disciples.

Jeanne porteuse de myrrhe
Image illustrative de l’article Jeanne (femme de Chouza)
sainte, disciple de JĂ©sus-Christ
Décès Ier siècle
Canonisation Pré-Congrégation
Vénéré par Église orthodoxe
Église catholique romaine
Église anglicane
Église luthérienne
Fête 3e dimanche de Pâque et le 27 juin (orthodoxes)
le 24 mai (catholiques romains)
le 3 août (luthériens)

Dans l'évangile attribué à Luc

Elle est l'une des femmes mentionnées dans l'évangile selon Luc, qui accompagnèrent Jésus et les douze apôtres[1] :

« Marie, appelée la Magdaléenne, de laquelle étaient sortis sept démons, Jeanne, femme de Chouza, intendant d'Hérode, Suzanne et plusieurs autres, qui les assistaient de leurs biens[2]. »

Jeanne était vraisemblablement veuve de Chouza, ou alors elle suivait Jésus avec le consentement de son mari[3]. C'était en effet l'usage chez les Juifs de l'époque que les prédicateurs soient accompagnées de quelques femmes de piété, sans que cela fasse scandale[3].

Jeanne figure parmi les femmes qui Ă©taient parties rejoindre le tombeau de JĂ©sus pour embaumer son corps selon le rĂ©cit qu'en fait l'Ă©vangile de Luc. Ce sont aussi ces femmes qui parlèrent aux apĂ´tres et aux autres disciples de la tombe vide et des « deux hommes aux habits resplendissants Â» qui leur Ă©taient apparus[4].

Hypothèses

Certains exĂ©gètes comme Richard Bauckham ou Ben Witherington III, ont proposĂ© d'identifier Jeanne avec « l'apĂ´tre Â» Junia mentionnĂ©e par Paul dans son Ă©pĂ®tre aux Romains (Romains 16:7)[5] - [6]. Bauckham montre que Junia est probablement la femme d'Andronique et que tous deux sont des parents de Paul, ce qui est gĂ©nĂ©ralement admis par les historiens[7]. Il fonde ensuite son raisonnement sur la raretĂ© du nom Junia et sur le fait qu'il est « guère probable que notre Junia puisse ĂŞtre membre de la gens Junia en regard de sa judĂ©itĂ© et de son histoire[8]. » De son cĂ´tĂ©, l'historien Thierry Murcia, dans son ouvrage sur Marie-Madeleine, propose d'identifier l'Ă©pouse de Chouza Ă  la pĂ©cheresse anonyme de Luc (Luc 7, 36-50)[9]. Il Ă©crit :

« Bien qu’elle soit à plusieurs reprises qualifiée de "pécheresse", la nature précise des fautes de la femme anonyme n’est jamais précisée. Les a priori et l’imagination aidant, la plupart des exégètes ont voulu y voir des péchés sexuels. Mais ce n’est pas dit. On peut aussi bien penser à un rapport avec l’argent. Dans les évangiles, en effet, et plus particulièrement chez Luc, les riches sont bien plus souvent fustigés que les fornicateurs. Dans cette perspective, "Jeanne, femme de Chouza, intendant d’Hérode", la deuxième sur la liste fournie par Luc, et qui, tout comme la pécheresse, n’est mentionnée que par cet évangéliste, serait alors la mieux placée pour incarner ce rôle[10]. »

Sainte

Sainte Jeanne la Myrophore est honorĂ©e comme sainte par l'Église orthodoxe lors du « Dimanche des Myrophores Â» qui correspond au troisième dimanche de la Pâque orthodoxe, et le 27 juin. L'Église catholique romaine la fĂŞte le 24 mai[11]. Enfin, elle est cĂ©lĂ©brĂ©e par l'Église luthĂ©rienne - Synode de Missouri le 3 aoĂ»t avec SalomĂ©.

Bibliographie

Notes et références

  1. Lc 8. 2-3
  2. Traduction : Bible de JĂ©rusalem
  3. François Sabbathier, Dictionnaire pour l'intelligence des auteurs classiques, grecs et latins, tome vingt-troisième, Paris, Delalain, 1777, pages 103 et 104
  4. Lc 24. 4
  5. (en) Richard Bauckham, Gospel Women : Studies of the Named Women in the Gospels, Continuum International Publishing Group, 2002, pages 109-202, (ISBN 9780567088703)
  6. (en) « Joanna, Apostle of the Lord – or Jailbait ? Â», Bible Review 21.2, printemps 2005, pp. 12-14, 46-47
  7. Marie-Françoise Baslez, Saint Paul, Paris, 2012, éd. Pluriel, p. 473 et 479.
  8. (en) Richard Bauckham, Gospel Women : Studies of the Named Women in the Gospels, Continuum International Publishing Group, 2002, p. 169.
  9. Marie appelée la Magdaléenne. Entre Traditions et Histoire. Ier - VIIIe siècle, Presses universitaires de Provence, Collection Héritage méditerranéen, Aix-en-Provence, 2017, p. 32-34 et 337-338. Voir également, du même auteur, Marie-Madeleine : L’insoupçonnable vérité ou Pourquoi Marie-Madeleine ne peut pas avoir été la femme de Jésus, propos recueillis par Nicolas Koberich, PDF, 2017, p. 16-18.
  10. Op. cit. p. 33.
  11. (en) St. Joanna, Catholic.org. Consulté le 21 janvier 2009.

Voir aussi

Article connexe

Lien externe

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