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Jean de Lacvivier (1560-v.1647)

Jean de Lacvivier, seigneur de Croiziers, est né aux alentours de 1560 à Pamiers et mort en 1647. Il est le fils aîné de Jean de Lacvivier et de Marguerite de Sénier.

Jean le Protestant
Titre Seigneur de Croiziers
Autres titres Conseiller du Roi
Conflits Guerres de religion
Distinctions Docteur en droit
Autres fonctions Viguier du Roi aux Allemans
Juge
Consul de Pamiers
Biographie
Nom de naissance Jean de Lacvivier
Naissance
Pamiers
Décès
Père Jean de Lacvivier
Mère Marguerite du Sénier
Conjoint Miramonde de Clarac
Enfants Paul de Lacvivier
Germain de Lacvivier
Izaac de Lacvivier

Blason de Jean le Protestant

Biographie

Comme bon nombre de gentilshommes du Midi de la France, Jean de Lacvivier est de confession protestante. Il est docteur en droit et exerce la fonction de juge de la Viguerie royale des Allemans (nom provenant probablement des troupes mercenaires engagées par Simon IV de Montfort en 1209 pour la croisade des Albigeois), l'actuelle commune de La Tour-du-Crieu dont il fait brûler l'église en 1621 après y avoir fait donner 15 ou 16 canonnades.

L'église actuelle de La Tour-du-Crieu

Il est aussi le conseiller d'Henri III de Navarre, roi de France sous le nom d'Henri IV puis de Louis II de Navarre devenu Louis XIII sur le trône français. Jean de Lacvivier épouse Miramonde de Clarac, comtesse, en 1588 avec qui il aura plusieurs enfants dont Paul, Germain et Izaac. Il fut consul de Pamiers en 1592 et en 1602.

L'affaire dite Jacquesson ou d'Éléonore d'Espagne et des Jésuites

Nicolas Jacquesson, bourgeois de Pamiers (originaire de Champagne), mourut à la survivance de quatre enfants dont un seul, Claude, demeura à Pamiers en qualité de prébendier du Chapitre cathédral[1]. L'immeuble dit de Cardeillac qui devait un jour appartenir aux Jésuites était alors indivis entre les quatre héritiers de Jacquesson. Il se composait de trois corps, de deux basses-cours et d'un grand jardin[2]. Ils vendirent chacun leur part faisant en tout les trois quarts, par actes des et , au prix de 1500 livres, à Jean de Lacvivier, viguier des Allemans. Le Chapitre souleva des difficultés sur la validité de cette vente, opposant une transaction qu'il aurait passée en 1603 avec les héritiers Jacquesson et réclamant le payement de certains droits seigneuriaux. La Chambre de l'Édit, à Castres, devant qui le différend fut porté, maintint, par arrêt du , l'acquéreur en possession de l'immeuble. Jean de Lacvivier vendit cette maison, le , à Eléonore d'Espagne, veuve de noble Jean-Pol de Salles, seigneur et baron de Gudanes, coseigneur de Château-Verdun, au prix de 3000 livres.

Quelques mois plus tard, le , elle la revendit aux jésuites du Collège, représentés par le père Jean Bajole, pour la même somme, dont 2000 livres seraient payées à Jean de Lacvivier et 1000 livres à Jean de Lacoste, chanoine de Foix, prieur de Verdun. Un corps de logis était, par convention antérieure, réservé à l'habitation des Lacvivier. L'immeuble était dans un tel état de délabrement que les acquéreurs durent y dépenser environ 300 livres pour le restaurer. Une grave difficulté ne tarda pas à surgir au sujet de cette maison. Peu après leur installation, les jésuites s'aperçurent que Jean de Lacvivier n'avait pu en réalité leur vendre que les trois quarts et non la totalité de l'immeuble, ainsi qu'ils l'avaient cru tout d'abord, puisqu'un quart appartenait encore à Claude Jacquesson. Celui-ci eut un instant la pensée de contraindre les jésuites à délaisser la partie des locaux lui appartenant ; mais se ravisant bientôt et désirant coopérer à l'établissement du Collège, il leur fit donation de sa part le . Les jésuites refusèrent alors de payer les 2000 livres à Jean de Lacvivier pour la dame de Gudanes et l'assignèrent en garantie des troubles que leur suscitait le Chapitre. Aussitôt, Jean de Lacvivier fit saisir trois métairies appartenant à la dame de Gudanes, le , et l'année suivante, le Chapitre de religieux intentait aux jésuites une action en revendication de la maison de Cardeilhac. L'affaire demeura en suspens jusqu'en 1643. Sur ces entrefaites, Jean de Lacvivier, seigneur de Croisies, mourut fortement obéré après avoir fait donation à son fils aîné Pol (Paul), de la moitié de tous ses biens. Sa veuve, Miramonde de Clarac, poursuivit ses reprises et, le , la Chambre de l'Édit ordonnait la distribution, entre les créanciers, des biens délaissés par Jean de Lacvivier. Ce différend prit fin par une double transaction passée le même jour , entre le recteur du Collège, le père François Lascombes et Pol de Lacvivier d'une part et le Chapitre cathédral d'autre part. En premier lieu, Pol de Lacvivier se désista de ses prétentions sur la maison de Cardeillac moyennant le payement de la somme de 790 livres 14 sols.

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. (3)Des trois autres, Jeanne et Nicole, se marièrent en Champagne et Melchior devint sergent royal des eaux et forêts de la Maîtrisede St-Manchoul (Champagne). Archives Communales de Pamiers Fonds du Collège
  2. Il paraîtrait qu'après la prise du Mas-St-Antonin et l'emprisonnement des chanoines par le Seigneur Daudou, le 15 mai 1586, celui-ci acheta la maison du prébendier Claude Jacquesson. La vente n'aurait été que simulée car l'acquéreur retira aussitôt les fonds après les avoir comptés ; peut-être parce qu'il s'aperçut que le vendeur ne possédait que le quart de l'immeuble. Quoi qu'il en soit, la fille de Daudou, Louise de Lévis, d'abord, puis son mari, le comte d'Aubijoux, revendiquèrent plus tard cette maison. Un arrêt du Parlement de Toulouse vint, le 4 septembre 1609, décider que la dame d'Aubijoux était mal fondée dans ses réclamations, adjugeant purement et simplement l'immeuble aux héritiers Jacquesson. (Archives Communales de Pamiers Fonds du Collège)
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