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Jean-Pierre Martinet

Jean-Pierre Martinet, né à Libourne (Gironde) le et mort dans la même ville le , à 48 ans, est un écrivain français[1].

Jean-Pierre Martinet
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  48 ans)
Libourne
Nationalité
Formation
Activité

Il est l'auteur de romans et de nouvelles caractérisés par une noirceur absolue et un profond pessimisme. Écrits à la fin des Trente Glorieuses, ses romans présentent la face cachée du miracle économique, l'avachissement moral et les névroses d'un petit peuple déboussolé et désespéré par les mutations de la société.

Il admirait Henri Calet et était l'ami d'Yves Martin avec qui il partageait la passion du cinéma[2], Martinet ayant lui-même été assistant-réalisateur à l'ORTF avant d'abandonner le cinéma pour la littérature[3]. Il était aussi l'ami de l'écrivain, critique et éditeur, Alfred Eibel[4].

Biographie

Son père, professeur d'espagnol, meurt très tôt, laissant une veuve avec trois enfants dont deux arriérés mentaux et elle-même à la marge de la folie : elle écumait les cafés de Libourne, armée d'un pistolet en bois, en criant « Hauts les mains ». Jean-Pierre Martinet craignait lui-même les attaques de mystérieux oiseaux au bec d'acier.

Dans les années 1970, il publie des textes critiques dans le mensuel Matulu de Michel Mourlet, tout en étant assistant-réalisateur à l'ORTF ; il participe également à la revue Subjectif de Gérard Guégan.

En 1978, après la publication de son roman Jérôme, Martinet quitte son poste à l'ORTF et se réfugie à Tours où il achète un petit kiosque à journaux mais il fait faillite. Il affirme alors vouloir définitivement abandonner la littérature, mais il finira par publier deux romans en 1986 (Ceux qui n’en mènent pas large) et 1987 (L’Ombre des forêts).

Tout en continuant d'écrire, les années suivantes sont des années de déchéance lors desquelles Martinet sombre dans l'alcoolisme avant de mourir à 48 ans d'une embolie cérébrale, seul et pauvre.

Dans sa propre notice biographique, il avait noté :

« Parti de rien, Martinet a accompli une trajectoire exemplaire : il est arrivé nulle part[5]. »

Postérité

Redécouvert et réédité depuis 2006[4], Jean-Pierre Martinet est l'objet de mémoires universitaires en France et en Suisse[6].

Ĺ’uvres

  • La Somnolence, 1975, Ed. Jean-Jacques Pauvert. RĂ©Ă©dition Finitude, 2010, prĂ©face de Julia Curiel.
  • Un apostolat d'A.t'Serstevens, misère de l'utopie, Ă©d. Alfred Eibel, 1975. RĂ©Ă©dition Durante, 2002.
  • JĂ©rĂ´me, 1978, Le Sagittaire. RĂ©Ă©dition Finitude, 2018, prĂ©face d'Alfred Eibel et postface de RaphaĂ«l Sorin (ISBN 978-2-36339-096-7)
  • La grande vie, 1979. RĂ©Ă©dition l'Arbre vengeur, 2006, prĂ©face d'Eric Dussert. RĂ©Ă©dition l'Arbre vengeur, 2017, prĂ©face Denis Lavant, postface Éric Dussert.
    Grand Prix de l'Humour Noir du Spectacle pour son adaptation au théâtre par Denis Lavant.
  • Ceux qui n’en mènent pas large, Le Dilettante, 1986. RĂ©Ă©dition, Le Dilettante, 2008.
  • L'Ombre des forĂŞts, 1987, La Table Ronde. RĂ©Ă©dition L'Atteinte[7], 2023[8], postface d'Eric Dussert.
  • Nuits bleues, calmes bières ; suivi de l'Orage, Finitude, 2006.
  • Nouvelle inĂ©dite in CapharnaĂĽm no 1 EtĂ©, Finitude, 2010.
  • Le Peuple des miroirs, 2010, France Univers, textes critiques publiĂ©s dans Matulu, rassemblĂ©s et prĂ©sentĂ©s par Julia Curiel.

Traduction

  • Jack London, L'Appel de la forĂŞt, Signe de piste, 1991.

Références

  1. MONLOUBOU (Geneviève), « Jean-Pierre Martinet, écrivain libournais méconnu », Revue historique et archéologique du Libournais et de la vallée de la Dordogne,‎ n° 303 (tome 82), 1er semestre 2014, p. 73 à 89.
  2. Lire, novembre 2008, p. 62.
  3. Fiche auteur sur le site des Ă©ditions Le Dilettante.
  4. Jérôme Leroy, « Jean-Pierre Martinet ou la mauvaise nouvelle », causeur.fr, 29 juillet 2017.
  5. Jean-Pierre Martinet par Jean-Pierre Martinet, notice (auto-)biographique paru dans le Dictionnaire de la littérature française contemporaine de Jérôme Garcin, éditions François Bourin, 1988.
  6. Le Spectacle du Monde, février 2013, « Jean-Pierre Martinet. Le grand défilé des affreux », pages 72 à 74.
  7. « « L’Ombre des forêts » : la noirceur magnifique de Jean-Pierre Martinet », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Pierre Théobald, « L’éditeur messin qui donne une seconde vie au livre qui l’a le plus ému », sur La Semaine, (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Alfred Eibel, Dans la rue avec Jean-Pierre Martinet (prĂ©f. Olivier Maulin, postface Éric Dussert), Les Paraiges, 2017
  • Michel Mourlet, Écrivains de France, XXe siècle, 3e Ă©d. augmentĂ©e, "Charrière, Martinet, fictions de l'abĂ®me", France Univers, 2020

Liens externes

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