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Jean-Luc Chambard

Jean-Luc Chambard (1928-2015[1]) est un ethnologue français spécialiste de l'Inde, professeur de civilisation de l'Inde contemporaine à l'Institut national des langues et civilisations orientales, de 1961 à sa retraite en 1997.

Biographie

Fils de diplomate, Jean-Luc Chambard est nĂ© le Ă  Addis-Abeba. Il a passĂ© une partie de son enfance en Chine oĂč son pĂšre Ă©tait consul de France Ă  Hankou (Wuhan), oĂč il y avait une concession française. Il est scolarisĂ© ensuite, exception faite de courts retours en France, au Liban puis au Maroc. Il prĂ©pare une licence d'ethnologie, enseignĂ©e pour une moitiĂ© Ă  la Sorbonne et pour l’autre au MusĂ©e de l'Homme, puis un diplĂŽme de chinois aux Langues orientales, mais la proclamation de la RĂ©publique populaire de Chine, qui fermait le pays aux chercheurs Ă©trangers l'a amenĂ© Ă  chercher un autre domaine de recherches. Ayant fait un peu de hindi, il se dĂ©cide pour l'Inde et effectue en 1953 un stage Ă  l'ambassade de France Ă  New Delhi[2]. Il entre ensuite au CNRS et commence Ă  Ă©tudier un village en Inde, suivant la recommandation de Claude LĂ©vi-Strauss, dont il suivait les cours qu'il donnait Ă  l'École pratique des hautes Ă©tudes Ă  son retour d'AmĂ©rique latine. Il s'installe en 1957 avec sa femme (la fille de l'ethnologue Marcel Griaule) et leur fils alors ĂągĂ© de huit ans au village de Piparsod, situĂ© dans l'ancien État princier de Gwalior, oĂč il reste trois ans et demi comme chercheur du CNRS, sous la direction de Louis Dumont[3].

Il est nommĂ© en 1961 professeur de civilisation de l’Inde contemporaine Ă  l'École des Langues orientales, grĂące au soutien de Pierre Meile, qui y enseignait le hindi, mais poursuit ses recherches sur Piparsod et soutient en 1976 sa thĂšse de doctorat (Atlas d'un village indien[4]), dirigĂ©e par Madeleine Biardeau et Éric de Dampierre, Ă  l'universitĂ© de Nanterre. Il retourne rĂ©guliĂšrement passer un ou deux mois chaque annĂ©e et y achĂšte en 1984 la maison oĂč il sĂ©journe, inaugurant ainsi, un peu Ă  contre-courant, un mode de recherche « Ă  vie » sur le mĂȘme terrain.

Ses trois principaux sujets de recherche sont :

  1. un corpus recueilli sur place d'environ 350 chansons populaires de femmes ;
  2. une version locale trĂšs originale du Ramayana ;
  3. le rĂŽle jouĂ© par le dĂ©mon Bali, roi du monde souterrain, avec les trois grands dieux Brahmā, Vishnou et Shiva, dans le cycle annuel des fĂȘtes hindoues[5].

Il meurt le dans sa 87e année[6].

Publications

  • (1996) « Les trois grands dieux Ă  la porte du roi Bali. Comment la tradition orale d'un village du Madhya Pradesh bouleverse notre image de l'hindouisme populaire en Inde du Nord Â», in Catherine Champion (dir.), Traditions orales dans lemonde indien, Paris, EHESS, Purushartha 18, 229-272.
  • (1997) « La tradition populaire des Cinq Vierges (Panch KanyĂą) dans un village de l'Inde centrale. Comment nous y dĂ©couvrons une clĂ© pour mieux comprendre quelques grandes figures fĂ©minines de la mythologie indienne Â», in Ethnologie(s), (UniversitĂ© Paris 7 - Denis Diderot), 2, 19-40.
  • (1998) « The bull named Dharma, the game of dice and the ages of the world. Or how the oral tradition of a village in Central India helps ud understand some classical concepts Â», in Eichinger Ferro-Luzzi Gabriela (dir.), Glimpses of the Indian Village in Anthropology and Literature, Napoli, Instituto Universitario Orientale, Dipartimento di Studi Asiatici, Series Minor, 1-13.
  • (1999) L'Hindouisme aujourd'hui. Bibliographie commentĂ©e, du temps du Veda Ă  celui de l'Internet, PremiĂšre partie, 1999, Paris, Librairie FenĂȘtre sur l'Asie, 244 p.
  • (2000) « La sexualitĂ© en dessins de sol et autres images. À Piparsod, village de l'Inde centrale (Madhya Pradesh) Â», dans Gradhiva, 28, 1-22 (couverture du numĂ©ro : "Le bus pour Piparsod", clichĂ© de Jean-Pierre Chambard).
  • (2004) CD-Rom : Être ethnologue dans un village indien, vol. 1, coll. « Une ethnologie pour l’Inde d’aujourd’hui Â», Jean-Luc Chambard CD-Roms[7].

Liens externes

Notes et références

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