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Jean-Baptiste Louis Ducastel

Jean-Baptiste Louis Ducastel est un homme politique français né le 28 septembre 1739 à Rouen[1] et décédé le au même lieu.

Jean-Baptiste Louis Ducastel
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  59 ans)
Rouen
Nationalité
Activité

Biographie

Il est le fils de Louis Ducastel, « marchand épicier du faubourg Cauchoise » de Rouen[2], et d'Elisabeth Isabel.

Il est orphelin à 11 ans. Il est clerc successivement de deux procureurs au bailliage, Lehoué puis Hébert. Grâce à un ecclésiastique qui demeure au Mont-aux-Malades, il peut apprendre le latin, puis il fait ses études de droit.

Il plaide devant le conseil supérieur de Bayeux instauré par la réforme judiciaire du chancelier Maupeou. À l'avènement de Louis XVI, il revient au parlement de Rouen, mais il y est sans doute mal accueilli. Il veut s'inscrire au barreau de Paris en 1777 ou 1778, mais il en est rejeté pour avoir plaidé devant un des tribunaux instaurés par Maupeou.

Il revient à Rouen. Dans le procès de réhabilitation de Lally-Tollendal, il est opposé à Duval d'Epremesnil (1780).

Il est élu député de la Seine-Inférieure à l'Assemblée législative en 1791. Il préside l'Assemblée du 17 au .

Il devient ensuite professeur de législation à Rouen.

Famille

Il épouse en 1773 Marie Jeanne Henriette Guesdon, fille de Pierre Charles Guesdon, avocat au bailliage et présidial de Caen, et Marguerite Philippe[3]. Mme Ducastel est aussi la maîtresse d'Antoine Louis-Albitte si l'on en croit À Deux liards, À Deux liards, mon journal (voir ci-dessous).

Leur belle-sœur et sœur, Louise Henriette Claude Guesdon, épouse successivement deux hommes politiques: en 1780, elle se marie avec Pierre Nicolas Etienne Langlois (1756-1819), avocat, futur député de la Seine-Inférieure à l'Assemblée législative en 1791, dont elle divorcera en 1794; elle se remarie avec Nicolas Vimar, autre député à la même Assemblée et probablement son amant (voir ci-dessous).

Leur fille, Aimée Henriette Ducastel, épousera Antoine Casenave, député à la Convention[4].

Œuvres (d'après data.bnf.fr)

  • [MĂ©moire] Pour le s. Benard , curĂ© de St-Gervais lès-Rouen, contre les sieurs prieur et religieux du Lieu-de-SantĂ© ; Rouen , Machuel, 1769, in-4 de 20 p. SignĂ© Ducastel, avocat.
  • Dissertation sur la communautĂ© normande (1770); (autre version) ÉlĂ©mens du droit, prĂ©cĂ©dĂ©s d'une rĂ©ponse aux opinions de M. G... sur les droits des femmes en Normandie, par Mr Ducastel,... (1770)
  • MĂ©moire sur les dĂ®mes, pour le clergĂ© de Normandie contre les cultivateurs de la mĂŞme province (1773)
  • Plaidoyer prononcĂ© Ă  l'audience du 8 mai 1780, pour le sieur de Pouilly contre M. d'EprĂ©mesnil, en la prĂ©sence de M. le procureur gĂ©nĂ©ral, du comte de Lally-Tollendal et autres parties. (Procès en rĂ©habilitation de la mĂ©moire du comte de Lally (1780)
  • Texte de la coutume gĂ©nĂ©rale de Normandie, des placitĂ©s et du règlement des tutelles mis en ordre par Ducastel" (1783)
  • Opinion de M. Ducastel, dĂ©putĂ© du dĂ©partement de la Seine-infĂ©rieure, dans l'affaire des colonies (1791)
  • Projet de dĂ©cret sur la puissance paternelle, proposĂ© par J.-B.-L. Ducastel, dĂ©putĂ©. ImprimĂ© par ordre de l'AssemblĂ©e nationale. (8 septembre 1792.)

Témoignages sur les liens entre les quatre députés de Seine-Maritime à l'Assemblée législative qui sont apparentés (Ducastel, Vimar, Albitte et Langlois)

  • « Apprenez que la plupart des individus composant l'assemblĂ©e rĂ©gnante ne sont que de vrais zĂ©ros [...] Un exemple bien vrai [...Vous connaissez tous le sieur Ducastel, ex-avocat de Rouen figurant au manège? Eh bien! si vous Ă©tiez de Rouen, vous connoĂ®triez encore mieux que lui, sa femme. Si le surcroĂ®t d'honneur qui venoit d'orner le panache de Ducastel, et qu'elle avoit eu l'art de lui procurer Ă  force de mouvemens et de sollicitations, Ă©toit un grand sujet de joie pour la princesse, il ne diminuoit pas le chagrin occasionnĂ© par la nĂ©cessitĂ© de le suivre Ă  Paris. Il falloit abandonner un certain Albite, doucement rimailleur, fade auteur de quelques mĂ©chans couplets qui faisoit tomber sa sociĂ©tĂ© en syncope , rodant la nuit pour donner du cor sous les fenĂŞtres de quelque grisette qui lui crioit: bravo. Et voilĂ  qu'il faut qu'elle remue de nouveau pour faire accorder un fleuron du diadĂŞme Ă  son SigisbĂ©; elle y rĂ©ussit encore; et voilĂ  encore un des trios qui semble n'avoir plus rien Ă  dĂ©sirer. Mais une femme chez qui tout est grand n'a qu'un bonheur incomplet, si tout ce qui l'entoure n'est pas heureux comme elle, et de la mĂŞme manière.
  • La petite reine a une sĹ“ur fort jolie, c'est la seule diffĂ©rence qu'il y ait entr'elles; elle a comme sa sĹ“ur, amant et mari. Ce dernier est un vrai butort, moitiĂ© bourgeois, moitiĂ© paysan, vĂ©gĂ©tant, pendant neuf mois de l'annĂ©e, dans une chaumière aux environs de Dieppe. L'amant se nomme Vimar, aussi ex-avocat de Rouen, Ă  qui il ne manque que les moyens pour ĂŞtre un agrĂ©able, une espèce d'Adonis en perruque, petit perfide de cinquante ans, qui venait de faire le sacrifice de certains appâts roux et surannĂ©s, aux charmes frais et dodus de la belle Langlois.
  • Vous croyez que cette scène est absolument calquĂ©e sur l'autre. Eh bien, point du tout. Dans celle-ci, c'est l'amant qui se trouve Ă©lu, et le mari va rester auprès de ses choux. Oh que non! N'a t-on pas la recette des procĂ©dĂ©s qui conduisent Ă  la lĂ©gislature? La belle en use. Albite lui-mĂŞme, Albite, jadis un des plus chauds du club de Dieppe, y emploie tout ce qu'il sait faire; et Langlois, qui n'est Ă  sa place qu'avec des dindons, ne fait qu'un saut de sa basse-cour Ă  l'assemblĂ©e.
  • [...] Est-ce le mĂ©rite de ces quatre dĂ©putĂ©s ou celui de ces deux femmes qui a dĂ©terminĂ© leur Ă©lection? En tout cas ce sont bien six tĂŞtes sous deux cornettes. » Ă€ Deux liards, Ă€ Deux liards, mon journal, n° 15. NumĂ©risĂ©.

Notes

  1. Archives départementales de Seine-Maritime, 3 E 999, registre 160, registre paroissial de Saint-Gervais de Rouen 1731-1740, vue 248/273, 29 septembre 1739, acte de baptême de Jean Baptiste Louis Ducastel (les qualités professionnelles de son père n'y sont pas indiquées).
  2. Philippe Jacques Etienne Vincent Guilbert, Notice historique sur J.-B.-Louis Ducastel, lue par le citoyen Guilbert, dans la séance du lycée libre de Rouen, le 21 thermidor an IX, Rouen, Vt Guilbert, an IX (1800), p. 8.
  3. Archives départementales du Calvados, registre paroissial de Touffreville 1654-1792, vue 288/382, 20 octobre 1773, mariage Ducastel-Guesdon, célébré par l'abbé Guesdon, curé de Troismonts.
  4. Casimir Chevalier, Le château de Chenonceau, notice historique, 1882, p. 80-82. Numérisé.

Sources

Bibliographie

  • M. Pezet, « Etudes sur l'administration de la justice et l'organisation judiciaire en Basse-Normandie, avant la suppression des anciens tribunaux en 1790 », MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres de Bayeux, 1845, p. 69-348. NumĂ©risĂ©.
  • « Jean-Baptiste Louis Ducastel », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [dĂ©tail de l’édition]
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