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Jardinier ardent

Sericulus ardens

Le Jardinier ardent (Sericulus ardens) est une espèce de Passeriformes (passereaux) appartenant à la famille des Ptilonorhynchidae.

Distribution

Elle s’étire de la rivière Mimika jusqu’à celle de Merauke, en Nouvelle-Guinée occidentale, pour se poursuivre dans la région du lac Murray, du mont Bosavi et des rivières Fly (Kiunga, Black River), Strickland, Aramia, Wawoi, Wama et Kikori en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Taxonomie

La forme ardens était auparavant considérée comme une simple sous-espèce de Sericulus aureus (le Jardinier du Prince d'Orange) mais est actuellement reconnue comme espèce distincte[1] - [2], sur la base de la morphologie et d'analyses phylogéniques.

Mode de vie

Habitat

L’oiseau jardinier ardent est inféodé aux forêts pluviales primaires et secondaires à grands arbres ainsi qu’aux lambeaux forestiers dominés par des mélaleucas (Melaleuca) sur le site de la Trans-Fly. Bien que fréquentant les différents étages de la canopée, il se perche parfois sur des branches émergentes[1]. Ottaviani[2] a confirmé, photo à l’appui, cette habitude de l’espèce de se percher à découvert sur des branches mortes.

Alimentation

Elle est méconnue et consiste en fruits et en insectes. Cet oiseau à berceau recherche sa nourriture seul, en duos ou en trios, occasionnellement en association avec d’autres oiseaux frugivores[1].

Berceau

Quelques berceaux ont Ă©tĂ© dĂ©couverts sur un versant de colline, dans une forĂŞt marĂ©cageuse ou dans le sous-bois bien vĂ©gĂ©talisĂ© d’une forĂŞt secondaire. D’autres ont Ă©tĂ© trouvĂ©s Ă  proximitĂ© immĂ©diate d’une petite clairière apparue Ă  la suite de la chute d’un arbre. D’assez gros rameaux composent les parois extĂ©rieures du berceau alors que de plus fines et plus longues brindilles constituent celles intĂ©rieures. Trois berceaux du site des rivières Strickland et Nomad mesuraient en moyenne 23 cm de long, 16 cm de large et 19 cm de haut avec une allĂ©e de 17 cm de long et cm de large. Les dĂ©corations (jusqu’à un total de dix) comportaient des fruits bleus, violets et bruns, des fleurs blanches et violettes, des coquilles d’escargots et des feuilles brun-jaune Ă  l’intĂ©rieur de l’allĂ©e et des feuilles noires brillantes Ă  l’extĂ©rieur. Les brindilles de l’intĂ©rieur de l’allĂ©e Ă©taient peintes[1].

Voix

Le rĂ©pertoire vocal est peu connu, seules des notes âpres, criardes et sifflĂ©es, entrecoupĂ©es d’un « shh Â» susurrĂ© ou d’un faible « ksh Â» ont Ă©tĂ© dĂ©crites[1].

Parade nuptiale

Elle a été observée à Kiunga en par Otto Plantema et Vincent van der Spek. Dans une formation secondaire de forêt, ils ont d’abord aperçu une femelle puis un mâle se nourrissant dans un arbre fruitier. Ils ont ensuite découvert un berceau situé sur une petite aire dégagée d’environ un mètre carré. Le berceau était bien décoré de fruits frais et de feuilles colorées. En tout, ils ont observé quatre individus : un mâle adulte, une femelle et deux mâles immatures. Les jeunes mâles observent le mâle adulte parader face à la femelle mais ne prennent pas part au rituel. Les auteurs décrivent ainsi la parade. Dès que le mâle aperçoit la femelle dans les buissons près du berceau, il cherche une brindille pour commencer à parader. Il se fait d’abord petit puis s’allonge en ouvrant ses ailes pour paraître plus grand. Cette démonstration est le signal pour la femelle de visiter le berceau. Quand elle le fait, la parade s’intensifie. Mâle et femelle se touchent du bec en un baiser symbolique. L’accouplement a lieu à côté du berceau. La parade complète a duré entre une demi-heure et une heure[3].

À Kiunga, en , Sophie et Fabien Pékus ont réalisé un magnifique film de la parade nuptiale d’où sont extraites toutes ces photos. Elles mettent en scène un mâle sub-adulte paradant face à un mâle juvénile. Le mâle sub-adulte est reconnaissable à ses ailes encore brunes au lieu de jaunes. Le mâle juvénile ressemble à une femelle mais l’iris jaune est masculin. Ce mâle sub-adulte passe en revue pratiquement toutes les attitudes et postures nuptiales qu’un mâle adulte est capable de réaliser, comme dans la vidéo de Shimada : vocalisation au berceau, présentation d’une offrande, ouverture des ailes, exhibition de la cape, gonflement et contorsion puis élévation et abaissement du corps. Par moments, il se détourne du berceau, adopte une posture d’intimidation et lance un cri de même nature, probablement à l’encontre d’un autre mâle des environs. À propos de la taille du mâle qui semble pratiquement se doubler au paroxysme de la parade, Fabien Pékus pense que l’oiseau ne gonfle pas seulement son plumage mais aussi probablement ses sacs aériens pour aboutir à un tel résultat[2].

Nidification

Elle n’est pas du tout documentée en milieu naturel.

Statut, conservation

L’espèce occupe un vaste territoire dans le sud de la Nouvelle-GuinĂ©e oĂą elle est plutĂ´t commune d’oĂą sa classification en « prĂ©occupation mineure »[4]. Les villageois de la tribu des Hawin ont attribuĂ© Ă  ces oiseaux le surnom d’« oiseau fantĂ´me Â» et les considèrent comme des esprits de la forĂŞt. Par coutume, ils gardent secrets les emplacements des berceaux et il faut plusieurs annĂ©es de contact pour gagner leur confiance et obtenir le privilège d’être guidĂ© vers l’un des berceaux. Ainsi, les oiseaux Ă  berceaux ardents bĂ©nĂ©ficient de cette protection locale et il est probable qu’il en est de mĂŞme dans les autres rĂ©gions de leur rĂ©partition[2].

Bibliographie

  • Frith, C. B. & Frith, D. W. (2009), « Family Ptilonorhynchidae (Bowerbirds) », In : del Hoyo, J., Elliott, A. & Christie, D., Handbook of the Birds of the World. Bush-shrikes to Old World Sparrows, volume 14. pp. 350-403. Lynx Edicions, Barcelona.
  • Ottaviani, M. (2014). Les Oiseaux Ă  berceaux – Histoire naturelle et photographies. Éditions Prin, France.
  • Plantema, O. & van der Spek, V. (2007), « Flame Bowerbird » Dutch Birding, vol. 29, p. 101-104.

Notes et références

  1. Frith & Frith 2009
  2. Ottaviani 2014
  3. Plantema & van der Spek 2007
  4. BirdLife International 2013

Liens externes

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