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Japa

Japa ( à€œà€Ș en devanāgarÄ«)[1] est un terme sanskrit qui dĂ©signe la rĂ©pĂ©tition, un trĂšs grand nombre de fois, d'un nom de divinitĂ©, de paroles sacrĂ©es ou formules mystiques (mantra)[2], gĂ©nĂ©ralement Ă  l'aide d'un chapelet appelĂ© japa mĂąlĂą. De nombreux maĂźtres hindous, tels que Swami Ramdas, sont arrivĂ©s Ă  de hauts niveaux de rĂ©alisation spirituelle par la pratique du japa[2].

Le Japa-Yoga est un yoga fondé sur le japa.

Les différentes formes de japa

Le japa est une « technique d'extase consistant en la rĂ©pĂ©tition mĂ©canique du nom de la DivinitĂ© ou d'un mantra, utilisĂ© pour obtenir la concentration dans les exercices de mĂ©ditation. Ce japa peut ĂȘtre rĂ©citĂ© Ă  haute voix, chantĂ© ou bien encore muet. »[3]

Selon Jean Herbert : « Le japa peut se faire soit Ă  haute voix, soit Ă  voix basse, soit silencieusement en remuant les lĂšvres, soit mentalement. Et chaque maĂźtre recommande tantĂŽt une mĂ©thode, tantĂŽt une autre. Il semble que le japa purement mental soit considĂ©rĂ© comme plus efficace si l’on arrive Ă  y concentrer toute son attention, mais si tel n’est pas le cas, les autres procĂ©dĂ©s donnent de meilleurs rĂ©sultats. Il est Ă©videmment d’autant plus efficace que le yogin se reprĂ©sente plus fortement en le prononçant l’idĂ©al auquel il correspond et dont il faut se rapprocher, et en Ă©prouve plus fortement le dĂ©sir. NĂ©anmoins le japa, mĂȘme purement mĂ©canique, crĂ©e chez celui qui le pratique une sorte d’obsession croissante et constitue une aide puissante dans le dĂ©veloppement spirituel. C’est pour ces raisons qu’on le retrouve, sous d’autres noms, chez les bouddhistes (nemboutsou), les chrĂ©tiens orthodoxes (molitva Iisusova), etc. »[2]

Une forme spéciale de japa (ajapa japa) se fait sans chapelet et se rythme généralement sur la respiration. Le japa peut également se combiner avec diverses cérémonies rituelles, telles que le homa. Certains sùdhu font du japa écrit, en copiant sans cesse le nom de Dieu sur des feuilles de papier[2].

Paroles de maĂźtres hindous

Ramakrishna : « Lorsqu’on en arrive Ă  croire en la puissance du saint Nom de Dieu et qu’on se sent disposĂ© Ă  le rĂ©pĂ©ter constamment, ni discernement, ni exercices de piĂ©tĂ© d’aucune sorte ne sont plus nĂ©cessaires. Tous les doutes sont apaisĂ©s, l’esprit devient pur, Dieu lui-mĂȘme est rĂ©alisĂ© par la puissance de Son saint Nom. »[2]

Vivekananda répondait ainsi à des questions qui lui étaient posées :
« Q. – Parfois on se fatigue du japa (la rĂ©pĂ©tition du mantra) ; faut-il alors continuer ou bien s’arrĂȘter pour lire quelque bon livre ?
R. – On se fatigue de japa pour deux raisons. Parfois c’est une fatigue du cerveau et parfois c’est de la paresse. Dans le premier cas, il faut arrĂȘter japa pour le moment, car si l’on persistait on arriverait Ă  des hallucinations ou Ă  la folie, etc. Mais dans le second cas, il faut obliger l’esprit Ă  continuer le japa.

Q. – Parfois, lorsqu’on se met Ă  faire du japa, on Ă©prouve d’abord de la joie puis on semble ne plus avoir envie de continuer, Ă  cause mĂȘme de cette joie. Faut-il continuer malgrĂ© tout ?
R. – Oui, cette joie nous gĂȘne dans nos exercices spirituels . On l’appelle rasĂąsvĂądana (goĂ»ter la douceur). Il faut s’élever au-dessus d’elle.

Q. – Est-il bon de pratiquer le japa pendant longtemps, mĂȘme si l’esprit vagabonde ?
R. – Oui, de mĂȘme que certains domptent un cheval sauvage en restant en selle sur son dos. »[4]

Références

  1. GĂ©rard Huet, Dictionnaire HĂ©ritage du Sanscrit (lire en ligne)
  2. Jean Herbert, Spiritualité hindoue, Albin Michel, , p. 452-456
  3. Louis FrĂ©dĂ©ric, Dictionnaire de la civilisation indienne, coll. « Bouquins Â», p. 555.
  4. Swami Vivekananda, Les Yogas pratiques, Albin Michel, , p. 181

Voir aussi

Articles connexes

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