Jang Jirak
Kim San ( coréen : 김산, Hanja : 金山, - ) était un révolutionnaire socialiste et un combattant pour l'indépendance coréenne. Son nom patronymique est Jang Jihak ( coréen : 장 지학, Hanja : 張志鶴) selon Nym Wales, ou Jang Jirak ( coréen : 장지락, Hanja : 張志 樂) selon les documents des autorités japonaises. Né en Corée au début du XXe siècle, témoin et victime des exactions des autorités coloniales japonaises, il a participé au mouvement pour l'indépendance de la Corée et à la révolution chinoise. Il s'est rendu dans des régions telles que la Corée, le Japon, la Mandchourie, Shanghai, Pékin et le Guangdong[1]. Homme curieux, il était féru de sujets aussi divers que la philosophie, la littérature, l'économie, la physique et la chimie. Il parlait également couramment de nombreuses langues telles que le japonais, le chinois, l'anglais et l'espéranto[2]. Il a été exécuté en Chine en 1938. Sa vie et ses activités gagne en renom par la publication en 1941 d'un livre intitulé Song of Ariran écrit par la journaliste Nym Wales sur la base de ses entretiens avec lui à Yan'an en 1937. Ce livre a également été traduit en japonais en 1953 et en coréen en 1984.
Biographie
Il est né en 1905, à Youngcheon dans la région de Pyongan Bukdo, située dans la partie nord de la Corée, au sein d'une famille d'agriculteurs pauvres, juste avant l'annexion coloniale de la Corée par l'impérialisme japonais en 1910. Il y fréquente l'école primaire et secondaire.
Témoi et victime de la répression par les autorités coloniales japonaises du mouvement indépendant de mars en 1919, auquel il a participé, il est emprisonné pendant trois jours. Il décide alors d'apprendre des théories révolutionnaires, pour aider à expulser les impérialistes de Corée et à obtenir l’indépendance nationale.
Il se rend à Tokyo, au Japon, qui servait à l'époque de refuge aux révolutionnaires après la Première Guerre mondiale. Il profite de ses études pour faire la rencontre de nombreuses personnes de milieux divers, et approfondir ses réflexions politiques. Il en conclu que la nouvelle méthode pour sauver la Corée peut s'inspirer du modèle de la Russie soviétique. Il se rend alors en Russie, non sans passer par un détour en Corée. Il se rend à Harbin, en route pour la Russie, et découvre que la route est bloquée à la frontière. Il décide alors de s'incrire à l'Académie militaire de Shin Heung, fondée par des immigrants coréens dans le but d'éduquer les dirigeants de l'armée indépendante coréenne[2]. Après avoir obtenu son diplôme, il va à Shanghai pour travailler pour le gouvernement provisoire coréen.
Il devient alors anarchiste pour se rapprocher des membres du corps héroïque ( coréen : 의열단; RR : « Euiyeoldan» ; MR : « Uiyoldan» ). À l'instar de nombreux de ses contemporains coréens, il devient un révolutionnaire socialiste par la double influence de la colonisation, mais aussi sous l'influence radicalisante de la révolution russe en 1917[1].
Estimant que la première étape pour la libération coréenne de la domination du Japon serait le succès de la révolution communiste en Chine continentale et déterminé à participer activement à ses progrès, il se rend à Pékin en 1921. L'année suivante, il devient membre du Parti communiste chinois et, en 1923, il rejoint de l'Alliance de la jeunesse communiste en publiant un magazine intitulé Révolution .
En 1925, il quitte Pékin pour le Guangdong et participe plus activement à la révolution chinoise. Il a fréquente l' Académie militaire de Whampoa et s'inscrit au département de médecine puis en sciences politiques à l'Université Sun Yat-sen . En 1926, il devient rédacteur en chef adjoint du magazine Revolutionary Alliance, publié par la Youth Alliance for the Korean Revolution, et crée une organisation nommée Alliance of the Eastern Nations.
Il a participe à des affrontements armés lors du soulèvement de Guangzhou en 1927 aux côtés de l' Armée rouge chinoise. Environ 200 des quelque 7 000 communistes morts dans la bataille de Guangzhou étaient des communistes coréens[3].
Alors qu'il participait à des activités révolutionnaires à Hong Kong, Shanghai et Pékin de 1928 à 1930, il est arrêté par la police chinoise et remis au consulat japonais puisque coréen. Il est ensuite envoyé à Shinyjoo, en Corée. Il y est torturé et interrogé pendant quarante jours par les autorités coloniales japonaises. Ne trouvant aucune preuve solide, il est libéré en . Il retourne à Pékin pour devenir enseignant dans des écoles, y compris en tant que formateur. Pris à nouveau par la police chinoise en , il s'échappe en . Alors qu'il travaillait au Comité de la zone nord du Parti communiste chinois, il se marie à une femme chinoise et a travaille comme cheminot pendant une courte période. Son fils né en [1].
Il fonde l'Alliance pour la libération du peuple coréen à Shanghai en et devient un représentant des révolutionnaires coréens dans l'organisation en . Il donne également donné des cours de physique, de chimie, de mathématiques, de coréen et de japonais aux membres de l'Armée rouge chinoise à l'Académie militaire et politique de lutte contre le Japon à Yan'an, en Chine en 1937[1].
La journaliste américaine Nym Wales, alors la femme d'Edgar Snow, le rencontre, curieuse. Elle l'interroge plus de 22 fois pendant trois mois de juin à à la bibliothèque de Yan'an, tout en interviewant des révolutionnaires chinois clés, dont Mao Zedong.
Cependant, dénoncé comme " trotskyste et espion du Japon", il est arrêté par la sécurité communiste chinoise dirigée par Kang Sheng, sous l'influence du stalinisme et qui a dirigé la révolution culturelle avec Jiang Qing. Il est exécuté en 1938.
Il a été blanchi et réintégré par le Comité central du Parti communiste chinois en janvier 1983 après que son fils eut demandé la récupération de l'honneur de son père en 1978[4].
Il a reçu à titre posthume l'Ordre du mérite de la Fondation nationale par le gouvernement sud-coréen en 2005, après l'affaissement de l'anticommunisme à la suite de la démocratisation en Corée du Sud. Celui-ci avait poussé à oublier de reconnaître les contributions historiques de ceux, qui avaient combattu pour l'indépendance de la Corée du côté de gauche pendant la domination japonaise[3].
Références
- Nym and Kim San Wales, Song of Ariran: A Korean Communist in the Chinese Revolution, San Francisco, Ramparts Press (2nd Edition), (ISBN 978-0878670222)
- Munil Park, Bongwha(in Korean. "Beacon" in English), Beijing, Korean History Legacy Editorial Committee (Book 3), , 479–86 p.
- "문 대통령이 베이징대서 언급한 '김산'의 진실"
- 손호철, « [손호철 교수 대장정 길을 가다] <15> 장정의 한인들 », Hankookilbo, (lire en ligne, consulté le )