Jacques Wothké
Jacques Wothké, né le , à Petit-Réderching en Lorraine annexée et décédé le à Marienthal dans le Bas-Rhin[1], est un prêtre français du diocèse de Strasbourg, compositeur et interprète de chants religieux en langues française et allemande.
Vocation religieuse
Jacques Wothké est ordonné prêtre pendant la seconde Guerre mondiale en 1943 dans la congrégation des Rédemptoristes.
Après avoir été prédicateur des Missions en Paroisses puis aumônier d’un préventorium près de Verdun à la suite d'une sévère maladie. Il rejoint le diocèse de Strasbourg en 1956 comme vicaire à Wœrth.
Il est durant 35 ans curé dans le village de Gœrsdorf, dans le Bas Rhin, période durant laquelle il compose la totalité de ses chansons.
Il fête ses 60 ans de profession religieuse en compagnie de seize autres prêtres de sa classe d’ordination, le au mont Saint-Odile.
En 1995 il se retire à Marienthal, à côté de Haguenau dans le Bas-Rhin où il a acquis une maison. Il y décède le à l’âge de 93 ans.
Sacerdoce de chansonnier des pauvres
« Je suis le mendiant pour les pauvres et mes chansons n’ont qu'un but, les aider ! », voilà ce qu'avait déclaré il y a près de 40 ans ce petit curé, avec l'allure et le dynamisme d'un jeune.
Du fond de son petit village de Gœrsdorf dans le Bas-Rhin, il enviait ses amis du couvent qui étaient partis pour l'Amérique du Sud, au secours des populations pauvres. C'était le rêve de sa jeunesse de mourir martyr au service des plus pauvres, mais la maladie vint chasser au loin ses rêves pourtant généreux. Pendant plusieurs années, aucun évêché ni aucun couvent ne s'intéresse à cette épave humaine, qui était pourtant déjà prêtre. Par grâce et pitié, on finit par lui donner un poste de curé en Alsace et c'est là que devait renaitre l'espoir de servir malgré tous les pauvres.
Avec les jeunes de son canton dont il s'occupait alors, il réussit un petit exploit : gagner 1 million d'anciens francs par des séances de théâtre et par d'autres activités et envoyer le tout à une mission pauvre. Ce fut une très grande joie pour les jeunes et une énorme satisfaction pour leur aumônier, lorsqu'ils se présentèrent ensemble au bureau de la Caritas d'Alsace pour y apporter ce premier don pour les pauvres.
Encouragé par ce succès et par la générosité des jeunes, l'abbé Wothké tente sa chance et essaie de lancer un premier disque. Son but : gagner davantage pour aider davantage. Il ignorait alors les difficultés dans ce domaine et ce qui devait arriver arriva rapidement : le disque ne se vendait pas assez pour être rentable. Un deuxième et un troisième disque n'eurent pas plus de succès, au contraire. C'est alors qu'avec le courage d'un désespéré, ce petit curé envoie promener ses éditeurs, qui n'étaient qu'un empêchement dans son plan d'aide aux pauvres et recommence un quatrième disque.
Les chansons simples et vraies que les éditeurs avaient dédaignées connurent un réel succès à la radio et à la télévision. Ce succès n'est pas dû à des qualités artistiques particulières. L'abbé Wothké le répète à qui veut l'entendre que son but n'est pas là , mais simplement de passer un message en faveur de ses pauvres. Il écrit d'ailleurs ses chansons en voiture au cours de ses voyages. « J'écoute battre le cœur du monde et celui des hommes… et ce sont eux qui me dictent les pensées et les mélodies très simples, mais combien vraies ! ». Cette parole de l'abbé Wothké explique mieux que tout autre raisonnement le phénomène de sa popularité, qui n'est pas en rapport avec la valeur poétique ou artistique de ses chansons.
« C'est dans les mains des pauvres que Dieu a placé notre bonheur… si nous n'aidons pas ces affamés, corporels ou spirituels, ils emporteront dans leur tombe notre dernière chance de salut. » Ce n'est donc pas pour son plaisir que l'abbé Wothké chante et nous propose ses disques, c'est pour attirer notre attention sur les grands problèmes humains et pour soulager la misère des pauvres, quelle que soit leur nationalité ou leur religion !
Renommée
L’abbé Wothké a donné des récitals dans de nombreuses villes et villages en Alsace, Moselle et dans les pays environnants ; il a chanté ses chansons lors de fêtes de villages et de fêtes paroissiales.
Il a également composé de nombreux chant chants liturgiques et a ainsi participé à de nombreuses célébrations eucharistiques et fêtes religieuses à travers de nombreux pays, principalement de langue allemande ; sa réputation y est très importante.
Discographie
Parmi ses chansons, on peut retenir :
- Le chant du prisonnier (Lied des Gefangegen)
- Denk ein bisschen weiter
- Prière d'un clochard (gebet eines Bettlers)
- Wahre Freundschaft
- Étoile du matin (Morgenstern)
- Gott ist kein Spielverderber
- Ange et démon (Engel und Dämon)
- Das Lied vom Elsassland
- Fleur d'automne (herbstblume)
- Gold'ne Abendsonne
- Sur la route du bonheur (Auf der strasse des GlĂĽcks)
- Jugend von heute
- Rêves d'enfant (Kinderträume)
- Mein Lothringerland
- Mach dir nichts daraus
- Les yeux qui ont pleuré
- Wenn du noch eine Mutter hast
- Weisst du noch
- Das Häuschen am Meer
- Kleine Blume
- Mein Bruder
- Lang, lang, ist's her
- Zufriedenheit
- Ils ne savent pas pleurer
- Printemps qui chante
- Souvenir d'une maman
- Les saints qui ne vont pas Ă l'Ă©glise
Un certain nombre de ses chansons sont visibles sur des sites web de partage de vidéos.
Distinctions
L’abbé Wothké a été nommé chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres en 1999.
Notes et références
- « Décès de l'abbé chansonnier Jacques Wothké », sur dna.fr, (consulté le )