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Jacques Rinn

Jacques Rinn, né le (21 thermidor an V) à Auxerre[1] et mort le à Strasbourg[2], est un enseignant et administrateur français. Professeur en rhétorique, proviseur au lycée Louis-le-Grand, administrateur au Collège de France et recteur de l'académie de Strasbourg.

Jacques Rinn
Fonctions
Recteur de l'académie de Strasbourg
-
Laurent Delcasso (d)
Administrateur (d)
Collège de France
-
Xavier de Portets (d)
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  58 ans)
Strasbourg
Nationalité
Formation
Pensionnat normal (Ă  partir de )
Activité

Biographie

Formation

Né dans une famille plutôt modeste, il est le fils de Jacob Rinn, tailleur établi à Paris. Il est remarqué par Alexis Bintot[3], maître de pension, qui lui donne une place gratuite dans son institution[4]. Il entre au lycée Condorcet (alors lycée Impérial Bonaparte) où il obtient son baccalauréat ès Lettres. Admis à l'École normale supérieure en 1816, il est licencié en lettres. Il obtient une agrégation de lettres au collège royal d'Orléans en 1819 et enfin un doctorat ès lettres en 1839[5].

Parcours professionnel

Il enseigne en rhétorique (classe de 1re) à Orléans (1819-1820) puis de 1821 à 1837 au collège municipal de Sainte-Barbe à Paris (collège Rollin). En 1833, il est nommé maître de conférences pour la Langue et littérature latine à l'École Normale, poste qu'il occupe jusqu'en 1844. Jacques Rinn est nommé en 1836 professeur suppléant d’Éloquence latine à la Faculté des lettres de Paris, en parallèle, il est nommé professeur de rhétorique au lycée Louis-le-Grand. Il y enseigne de 1837 à 1844 et aura comme élève Charles Baudelaire[6].

Après quatre mois passés comme proviseur du lycée de Versailles, il est nommé, le , proviseur du lycée Louis-le-Grand, il reste à ce poste jusqu'en janvier 1853, date à laquelle il obtient le poste en titre de professeur d’Éloquence latine au collège de France. Il exerce aussi la fonction d'administrateur du Collège de France en 1853 et 1854 puis doit quitter Paris car nommé recteur de l’Académie de Strasbourg, qui regroupe le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, poste qui vient d'être créé en application de la loi du 14 juin 1854 sous le ministère d'Hippolyte Fortoul qui institue seize académies interdépartementales. Jacques Rinn décède en septembre 1855 alors qu'il exerçait cette fonction depuis moins de deux ans.

Le , sa fille, Jenny Marie Rinn, épouse Félix Deltour inspecteur général de l'enseignement secondaire[7].

Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur le [8]. À part quelques discours, il n'est l'auteur d'aucunes publications.

Quelques faits se rapportant à Jacques Rinn au lycée Louis-le-Grand

Lors de son provisorat au lycée Louis-le-Grand, Jacques Rinn doit faire face à plusieurs révoltes d'élèves, chose courante dans la période de la première moitié du XIXe siècle siècle dans les grand lycées parisiens.

  • En 1848, une observation adressĂ©e Ă  un Ă©lève par un sous-directeur dĂ©clenche une Ă©meute. Le proviseur est accueilli par des sifflets, un Ă©lève est exclu, des affiches sont placardĂ©es par les lycĂ©ens et l'agitation devient gĂ©nĂ©rale. Le proviseur propose sa dĂ©mission, des inspecteurs gĂ©nĂ©raux sont diligentĂ©s et le ministre de l'Instruction lui-mĂŞme doit s'adresser aux Ă©lèves pour rĂ©tablir le calme. Mais l'annĂ©e suivante les rĂ©criminations concernant la discipline reprennent. Des jeux interdits ayant Ă©tĂ© rĂ©primĂ©s en rĂ©crĂ©ation des affiches injurieuses envers la direction sont placardĂ©es. Rinn n'arrive pas Ă  ramener le calme, le lycĂ©e est fermĂ© cinq jours en mars et treize Ă©lèves sont exclus.
  • En 1852, profitant d'une sortie hors du lycĂ©e des Ă©lèves, Rinn ordonne une perquisition gĂ©nĂ©rale des locaux des internes : des livres interdits sont saisis. Les Ă©lèves sont furieux, une rĂ©volte très violente se dĂ©clenche et le proviseur doit faire appel Ă  l'armĂ©e pour rĂ©tablir l'ordre. Les pensionnaires sont renvoyĂ©s chez leurs parents, le lycĂ©e reste fermĂ© pendant cinq jours. Des sanctions sĂ©vères sont appliquĂ©es : 39 Ă©lèves sont exclus de Louis-le-Grand dont 14 avec en plus avec interdiction de s'inscrire dans un autre lycĂ©e et de se prĂ©senter au baccalaurĂ©at. Privation de sortie pour les autres internes jusqu'Ă  la fin de l'annĂ©e[9].

Notes et références

  1. Sources contradictoires : Paris pour le dossier de la LĂ©gion d'honneur, Auxerre pour la BnF et les publications biographiques de l'enseignement.
  2. Acte de décès (avec âge et lieu de naissance) à Strasbourg, n° 2082, vue 30/95.
  3. La pension Bintot, 43 rue de Clichy dans le 9eme arrondissement de Paris, emploie 5 répétiteurs, les classes supérieures fréquentent le lycée Bonaparte (Condorcet).
  4. Jean-François Condette, Les recteurs d'académie en France de 1808 à 1940, tome II, dictionnaire biographique. [lire en ligne] sur le site Persée.fr.
  5. Ressources numériques en histoire de l'éducation.
  6. Notice biographique de Jacques Rinn sur le site Textesrares.com.
  7. Les inspecteurs généraux de l'instruction publique, dictionnaire biographique 1802-1910. INRDP, 1986. [lire en ligne] sur le site Persee.fr.
  8. Documents sur le site LĂ©onore.archives-nationales.gouv.fr.
  9. Sous la direction de Paul Deheuvels, Le lycée Louis-le-Grand, éditions Gérard Klopp, Paris, 1997. (ISBN 2-906535-06-0).

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