Jacques Bonhomme
Jacques Bonhomme[1] est le nom attribué par Jean Froissart à Guillaume Caillet ou Callet. On trouve aussi Guillaume Carle, Cale[2] ou Karle.
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En réalité, derrière l'expression « Jacques Bonhomme », les sources de l'époque désignent l'ensemble des révoltés de la Grande Jacquerie.
Biographie
Guillaume est vraisemblablement né dans le village de Mello dans le Beauvaisis. Son nom est attesté par les lettres de rémissions produites par l'autorité royale à l'issue de la révolte. Les chroniques et cartulaires de l'époque le décrivent comme un homme d'un certain charisme, « un homme bien sachant et bien parlant, de belle figure et forme. »
En , les paysans révoltés, les Jacques, le prirent pour chef et le nommèrent « roi » ou « capitaine souverain du plat pays » ; il refusa tout d'abord le commandement mais, menacé de mort, s'inclina. Il était accompagné d'un membre de l'ordre des Hospitaliers et d'un certain Jacques Bernier de Montataire.
Il essaya en vain d'établir un front commun avec les Parisiens regroupés derrière Étienne Marcel. Attiré dans le camp nobiliaire par ruse, il fut capturé par Charles le Mauvais, qui le fit mourir en le couronnant d'un trépied de fer rougi au feu[3]. D'autres sources avancent qu'il fut par la suite décapité sur la place de Grève de Clermont-en-Beauvaisis[4].
Origine du nom
« Cessez, cessez, gendarmes et piétons,
De pilloter et manger le bon homme
Qui de longtemps Jacqu' Bon-Homme se nomme »
.
Le mot « jacques » était le sobriquet que les nobles donnaient aux paysans[7]. Selon certains le mot est une synecdoque et trouve son origine du fait que les paysans portaient une veste courte appelée « jacque »[6]. En ancien français, la « jacque » était un habillement court et serré[8].
Jusqu'au XIIIe siècle, les « bonhommes » ou « parfaits » étaient ceux qui jouaient le rôle de prêtres chez les cathares[9] - [6].
La chronique de Jean de Venette précise que ce sobriquet de « Jacques Bonhomme » fut attribué par les nobles aux paysans, pour les tourner en ridicule.
Postérité
- Dans la bande dessinée de Blake et Mortimer Le Piège diabolique, Mortimer, qui voyage dans le temps, se retrouve mêlé à une jacquerie du XIVe siècle menée par un certain Jacques Bonhomme.
- En 1972, le collège de Nanteuil-le-Haudouin est baptisé Guillaume-Cale.
Notes et références
- Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.
- Histoire de la Jacquerie d'après des documents inédits de Siméon Luce (1859)
- Jonathan Sumption, Trial by Fire, Faber and Faber, Great Britain: 1999. (ISBN 0-571-13896-9)
- Jacques d'Avout, Le Meurtre d'Étienne Marcel, 31 juillet 1358, 1960, p. 210
- Archives historiques et ecclésiastiques de la Picardie et de l'Artois, 2nd Volume, page 204, P.Roger, Amiens, Typographie de Duval et Herment, 1842
- Cessez, cessez, gendarmes et piétons, PoèmeFrance.com
- Chicco Funaro, La “Jacquerie”: da antonomasia a luogo comune, Press Dinamo, 7 juin 2019
- Jacquerie, Encyclopédie Larousse en ligne
- Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, Frédéric Godefroy, 1880-1895
- Les cathares, Histoire-France.net
Voir aussi
Bibliographie
- François de Belleforest, Histoire des neuf rois qui ont eu le nom de Charles.
- Pierre Bonnassie, Les Cinquante mots clefs de l'histoire médiévale, Privat, Toulouse, 1981.
- Jules Flammermont, « La Jacquerie en Beauvaisis », dans Revue historique, Presses universitaires de France, Paris, t. 9, 1879.
- Émile Morel, La jacquerie dans le Beauvaisis, principalement aux environs de Compiègne, dans « Cabinet historique de l'Artois et de la Picardie », 1891.
- Émile Bodin, Le Roman de Jacques Bonhomme, 1913