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Jacob Cats

Jacob Cats (Brouwershaven, – La Haye, ) est un poĂšte, juriste et homme politique nĂ©erlandais. AprĂšs avoir Ă©tudiĂ© le droit aux Pays-Bas et en France, il s’établit d’abord comme avocat Ă  Middelbourg oĂč il devirnt rapidement un grand propriĂ©taire terrien. Grand pensionnaire de Hollande de 1621 Ă  1636, il consacrr une bonne partie de son temps Ă  la poĂ©sie et Ă  la rĂ©daction de fables Ă  caractĂšre didactique. Connu en nĂ©erlandais comme Vader Cats (littĂ©ralement : PĂšre le Chat), on le surnomme en français le "La Fontaine de Hollande".

Jacob Cats
Fonction
Grand-pensionnaire
-
Biographie
Naissance
DécÚs
Sépulture
Kloosterkerk, The Hague (en)
Formation
Activités
Période d'activité
PĂšre
Adriaen Cornelisz. Cats (d)
MĂšre
Leenken Jacob Janszdr. Breyde (d)
Enfant
Elisabeth Cats, Vrouwe van Carnisse (d)
Autres informations
A travaillé pour
signature de Jacob Cats
Signature
Vue de la sépulture.

Biographie

Gravure illustrant la résidence de Sorghvliet, aujourd'hui résidence du premier ministre des Pays-Bas

Jacob Cats nait le , quatriĂšme enfant d’une famille assez peu connue de l’aristocratie dirigeant les municipalitĂ©s de ZĂ©lande (regenten). Ayant perdu sa mĂšre Ă  un trĂšs jeune Ăąge, il est adoptĂ© de mĂȘme que ses trois frĂšres par un oncle. AprĂšs avoir frĂ©quentĂ© l’école secondaire de Zierikzee, il Ă©tudie le droit Ă  l’UniversitĂ© de Leyde oĂč son nom figure encore dans le registre des Ă©tudiants et poursuit ses Ă©tudes Ă  OrlĂ©ans en France, avant de prĂȘter serment d’avocat Ă  La Haye.

Il s’établit en 1603 Ă  Middlebourg oĂč sa dĂ©fense d’une personne accusĂ©e de sorcellerie lui vaut une certaine rĂ©putation et de nombreux clients. Il se spĂ©cialise dans les diffĂ©rends issus de l’activitĂ© des corsaires, particuliĂšrement actifs au cours de la guerre de Quatre-Vingts Ans. À la fin de la mĂȘme annĂ©e, il est nommĂ© avocat gĂ©nĂ©ral de la ville. Le , il Ă©pouse dans la Nieuwe Kerk (litt : La nouvelle Ă©glise) d’Amsterdam Elisabeth van Valckenburg, alors ĂągĂ©e de vingt-six ans et venant d’Anvers. L’aisance de sa nouvelle Ă©pouse lui permet de s’établir Ă  Grijpskerke oĂč il se consacre Ă  l’administration de ses fermes et Ă  la poĂ©sie.

En 1607, il prend le parti de l’Église calviniste[1], geste non seulement religieux, mais aussi politique puisque deux ans plus tard la TrĂȘve de douze ans devait opposer les Remonstrants, grands bourgeois rĂ©publicains ouverts Ă  une interprĂ©tation de la Bible moins stricte que celle de Calvin et conduits par le grand pensionnaire Johan van Oldenbarnevelt, aux calvinistes de stricte obĂ©dience conduits par le stadhouder Maurice de Nassau.

Avec la TrĂȘve de douze ans (1609-1621) qui permet aux Provinces-Unies de dĂ©velopper leur flotte maritime, l’activitĂ© des corsaires diminue et avec elle le nombre de procĂšs intentĂ©s devant les autoritĂ©s municipales. De telle sorte qu’à partir de 1612, il peut, avec son frĂšre Cornelis, consacrer presque tout son temps et son argent Ă  la reconstruction des digues que la Guerre de Quatre-vingts ans a dĂ©truites, inondant nombre de terres de ZĂ©lande. En dĂ©pit de malchance et de disputes judiciaires, il se retrouve aprĂšs quelques annĂ©es grand propriĂ©taire terrien.

Du au , il est « pensionnaire » de Middelbourg[N 1]. Par la suite, il est pensionnaire de Dordrecht de 1623 Ă  1636. En 1627, il est chargĂ© de mission auprĂšs du roi Charles Ier d’Angleterre qui le fait chevalier. Le , il est nommĂ© « grand pensionnaire de Hollande »[N 2]. S’y ajoute, en 1648, la tĂąche de garde des sceaux.

Il conserve cette fonction jusqu’au aprĂšs quoi il se retire dans l’une de ses nombreuses rĂ©sidences : Munnikenhof prĂšs de Grijpskerke (ZĂ©lande), Catshoeve prĂšs de Groede (ZĂ©lande) et surtout Sorghvliet (La Haye), devenue aujourd’hui rĂ©sidence du premier ministre des Pays-Bas. Il s’y consacre entre autres Ă  la rĂ©daction de son autobiographie, "Quatre-vingt-deux ans de ma vie", qui parait Ă  Leyde en 1734. C’est Ă  Sorghvliet qu’il meurt et est enterrĂ© dans le Kloosterkerk (litt : Ă©glise du couvent) de La Haye.

ƒuvre

"EmblÚme", tirée du recueil Monita amoris virginei (1620)

Dans ses ouvrages, Cats s’adresse surtout Ă  un jeune public, celui des jeunes gens en Ăąge de se marier et cherchant la partenaire idĂ©ale. En accord avec la morale calviniste, Cats met l’accent sur le choix Ă©clairĂ© d’un partenaire et l’attachement que les deux Ă©poux doivent manifester l’un pour l’autre dans leur vie conjugale.

Son Ɠuvre la plus connue est le livre d’emblĂšmes, Sinne- en minnebeelden, dont le titre remplaça le titre latin Silenus Alcibiadis, sive Proteus de l’édition parue en 1618. En nĂ©erlandais, le mot Zinnebeld signifie emblĂšme, c’est-Ă -dire une image qui a un sens cachĂ© et qui conduit Ă  la connaissance; l’expression « minnebeelden » signifie « images de l’amour ». Ces livres d’emblĂšmes, qui eurent un grand succĂšs en Europe aux XVIe siĂšcle et XVIIe siĂšcle, Ă©taient des livres de gravures accompagnĂ©s d’un titre et d’un texte. L’image, gĂ©nĂ©ralement une gravure sur bois, formait le corps de l’emblĂšme; le titre, souvent en latin, Ă©tait la clĂ© de l’emblĂšme et consistait souvent en une phrase empruntĂ©e Ă  un auteur antique, Ă  un PĂšre de l’Église ou Ă  la Bible; le texte en donnait le sens cachĂ©. Dans le cas de Cats, ce texte Ă©tait rĂ©digĂ© en nĂ©erlandais, en latin, en français et en anglais. Leur caractĂšre cryptique et souvent humoristique captivait les lecteurs de l’époque avides d’y trouver des leçons morales pour guider leur vie[2]. Le livre comporte cinquante-deux emblĂšmes dont les textes correspondent aux trois phases de la vie : la premiĂšre consiste en conseils pour les jeunes gens qui veulent s’engager dans une relation; la deuxiĂšme est destinĂ©e aux pĂšres et mĂšres de famille; la troisiĂšme consiste en une rĂ©flexion pour les gens murs qui s’interrogent sur leur relation Ă  Dieu[2]. L’ouvrage, illustrĂ© par Adriaen van de Venne, fut un immense succĂšs de librairie et fut Ă©ditĂ© en plusieurs formats pouvant convenir Ă  toutes les bourses et Ă  tous les Ăąges, puisqu’il comportait des leçons de morale non seulement pour les jeunes gens, mais aussi pour les adultes et les gens ĂągĂ©s[3].

Célébrité

Cats est le contemporain de Hooft et Vondel, de mĂȘme que de nombreux autres auteurs de l’Âge d’or de la littĂ©rature nĂ©erlandaise. Toutefois, ses opinions orangistes et calvinistes l’éloignent des auteurs plus libĂ©raux d’Amsterdam. Il est cependant l’ami de Constantijn Huygens dont les opinions politiques ressemblent passablement aux siennes. Bien que peu connu hors des Pays-Bas, il jouit d’une Ă©norme rĂ©putation dans sa patrie pour prĂšs de deux siĂšcles. La collection complĂšte de ses poĂšmes est distribuĂ©e, croit-on, Ă  50 000 exemplaires et a la rĂ©putation d’ĂȘtre avec la Bible « le » livre que l’on retrouvait dans tous les foyers nĂ©erlandais[4]. La prolixitĂ© de Cats, de mĂȘme que les sujets abordĂ©s et le caractĂšre archaĂŻsant de sa langue, font qu’il est de nos jours plus rĂ©putĂ© que lu. Toutefois, plusieurs des expressions qu’il a créées (par exemple : Kinderen zijn hinderen – Les enfants sont une plaie) se retrouvent sous forme d’expressions familiĂšres dans le langage nĂ©erlandais courant.

Ouvrages

  • 1593 - Carmen in laudem doctissimi & eximij juvenis Iohannis Antonii Amstelrodamensis
  • 1595 - Ode epithalamia in nuptias nobilissimi iuvenis Galeni van-der-Laen ac generosae virginis Franciscae ab Hemstede
  • 1598 - Disputatio de actionibus, compilata quasi per Saturam ex. Tit. Inst. De Actionibus
  • 1618 - Proteus of Sinne- en minnebeelden (livre d’emblĂšmes)
  • 1620 - Self-stryt
  • 1625 - Houwelick
  • 1632 - Spiegel van den ouden en nieuwen tyt
  • 1637 - Trou-ringh ( 's Werelts begin, midden, eynde, besloten in den Trou-ringh), een groot leerdicht in vier delen, met veel verhalen op rijm; vervolg op Houwelick. Deel I bevat o.a. Adam en Eva; deel II Crates en Hipparchia; deel III Emma en Eginard, onder de titel De man-dragende Maeght; in dit deel ook het beroemde Het Spaens Heydinnetje. De tweede druk van het grote werk kwam reeds in 1638.
  • 1655 - Alle de wercken van Jacob Cats (rééditĂ© en 1658 et 1665)
  • 1655 - Koningklyke herderinne, Aspasia
  • 1655 - Ouderdom, buyten-leven en hof-gedachten op Sorghvliet
  • 1656 - Doodkiste voor den levendige
  • 1659 - Twee- en tachtig-jarig leeven

Notes et références

Notes

  1. Responsable de l’administration d'une province dans les Provinces-Unies et les Pays-Bas autrichiens; le pensionnaire est accompagnĂ© d’un « stadhouder » chargĂ© du pouvoir exĂ©cutif
  2. Le « grand pensionnaire » est le pensionnaire de la province de Hollande. Le qualificatif de « grand » reconnait l’importance primordiale de cette province au sein des Provinces Unies.

Références

Le texte nĂ©erlandais, que reprend le prĂ©sent article, est basĂ© sur la biographie de Jacob Cats publiĂ© dans Biographisch woordenboek der Noord- en Zuidnederlandsche letterkunde [en ligne] http://www.dbnl.org/tekst/bran038biog01_01/bran038biog01_01_0835.php#a0835, rĂ©digĂ© en 1888-1891 par F.Jos. van den Branden et J.G. Fredericks, et libre de droits d’auteur.

  1. Literature geschiedenis, "Jacob Cats en Adriaen Poirters"
  2. « Jacob Cats en Adriaen Poirters » dans literatuurgeschiedenis.nl/goudeneeuw
  3. « Sinne- en minnebeelden – levensraadsels » dans Literatuurgeschiedenis.nl/goudeneeuw
  4. Dash (2011) chap. 7

Bibliographie

  • Dash, Mike. Tulipomania, Hachette, 2003.

Article connexe

Liens externes

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