Accueil🇫🇷Chercher

JEM-EUSO

JEM-EUSO acronyme de (Extreme Universe Space Observatory on Japanese Experiment Module) est un projet d'observatoire spatial chargé d'analyser depuis l'espace les manifestations des rayons cosmiques à très haute énergie (> 3x1019 eV).

Extreme Universe Space Observatory
Présentation
Gestionnaire

Cette mission spatiale a pour objectif principal de déterminer l'origine de ces particules et de tenter d'expliquer leur existence qui contredit la limite de Greisen-Zatsepin-Kuzmin. Il prend le relais de l'observatoire Pierre-Auger grâce à sa capacité à détecter un nombre de particules à haute énergie statistiquement significatif. L'instrument développé par plusieurs instituts de recherche de différents pays emmenés par le laboratoire japonais RIKEN (Université de Tokyo) doit être installé vers 2020 à bord de la Station spatiale internationale.

Historique du projet

JEM-EUSO est la concrétisation de deux projets développés à la fin des années 1990 pour observer les rayons cosmiques à très haute énergie : respectivement les projets OWL (Orbiting Wide-angle Light-collector) de la NASA et Airwatch des chercheurs italiens. Au début des années 2000 l'Agence spatiale européenne sélectionne pour son laboratoire spatial Colombus (module de la Station spatiale internationale) l'expérience EUSO (Extreme Universe Space Observatory) pour l'étude des rayons cosmiques. En 2004 ce projet passe avec succès la phase A mais à la suite de problèmes financiers rencontrés par l'agence spatiale reste bloqué à ce stade. Le projet est alors repris en 2007 par l'Agence spatiale japonaise (JAXA) en collaboration avec 95 institution de 16 pays différents (Algérie, Etats-Unis d'Amérique, Japon, Russie, Corée du Sud...) . Le nouveau projet baptisé JEM-EUSO (JEM = module spatial japonais de la station spatiale internationale) devait être lancé initialement en 2015 par une fusée japonaise H2-B en tant que charge utile externe d'un cargo spatial HTV [1]. Des prototypes à échelle réduite destinés à mettre au point l'instrument ont été testés au sol (Telescope Array en 2013) et en vol dans le cadre de missions aéroportées par ballon (EUSO-BALLOON 2014) organisées par le CNES. D'autres tests effectués depuis ballon sont planifiés - EUSO-SPB et MINI-EUSO en 2017- ainsi qu'un prototype spatial K-EUSO en 2019[2].

Principes de fonctionnement

L'observation des rayons cosmiques se fait traditionnellement depuis des observatoires terrestres soit en détectant et analysant les gerbes de particules produites par la collision du rayon cosmique avec l'atmosphère terrestre soit en observant la fluorescence produite par l'arrivée du rayon cosmique dans l'atmosphère terrestre à des vitesses ultra-relativistes.

JEM-EUSO utilise une nouvelle technique d'observation des rayons cosmiques qui repose sur un tĂ©lescope spatial. Celui-ci observe depuis une altitude de 400 km le rayonnement ultraviolet (longueurs d'onde 330–400 nm) des traces fluorescentes produites par les rayons cosmiques arrivant dans l'atmosphère terrestre Ă  des vitesses ultra-relativistes. Les photons des gerbes de particules crĂ©Ă©es par la pĂ©nĂ©tration des rayons cosmiques dans l'atmosphère sont Ă©galement observĂ©es lorsqu'ils sont rĂ©flĂ©chis par le sol. Le tĂ©lescope ultraviolet enregistre la trace laissĂ©e par la gerbe de particules avec une rĂ©solution temporelle de 2,5 ÎĽs et une rĂ©solution spatiale de 0,5 km (correspondant Ă  une rĂ©solution angulaire de 0,07° lorsque l'instrument est pointĂ© vers le nadir). En relevant le dĂ©veloppement cinĂ©matique de la gerbe de particules, JEM-EUSO permet de mesurer l'Ă©nergie, la direction d'arrivĂ©e et la nature de la particule primaire formant le rayon cosmique incident. Le tĂ©lescope spatial se dĂ©place avec la Station spatiale internationale sur une orbite qui lui fait survoler la Terre entre les latitudes -51° et °51° ce qui rend plus difficile l'interprĂ©tation des donnĂ©es recueillies que lorsque les observations sont faites depuis le sol : en effet l'arrière-plan des traces est variable (ocĂ©ans, zones terrestres, rĂ©gions sombres, rĂ©gions lumineuses) ainsi que les conditions atmosphĂ©riques. Pour prendre en compte ces phĂ©nomènes, l'instrument est couplĂ© avec une camĂ©ra infrarouge et un lidar[3],

Objectifs

Les principaux objectifs scientifiques sont les suivants[4] :

  • Identification des sources des rayons cosmiques Ă  très haute Ă©nergie Ă  partir de l'analyse statistique des directions d'arrivĂ©e de ces particules
  • Mesure de la courbe spectrale, des flux et de l'Ă©nergie des particules associĂ©es aux sources
  • Mesure statistique du spectre des particules dont l'Ă©nergie se situe Ă  la limite de Greisen-Zatsepin-Kuzmin. Pour y parvenir l'instrument est optimisĂ© pour Ă©tudier les particules dont l'Ă©nergie est supĂ©rieure Ă  5 x 1019 eV.

La mission tentera Ă©galement de[4] ;

  • DĂ©couvrir les neutrinos Ă  très haute Ă©nergie
  • DĂ©couvrir les rayons gamma Ă  très haute Ă©nergie
  • Étudier de manière statistiques les champs magnĂ©tiques galactique et extra galactique.

Caractéristiques techniques

L'instrument JEM-EUSO est constituĂ© d'une partie optique, d'un dĂ©tecteur et de capteurs destinĂ©s Ă  analyser le contexte (atmosphère, arrière-plan au sol). L'ensemble pèse 1 938 kg et consomme environ 1 000 watts lorsqu'il fonctionne de manière active[5] :

  • La partie optique est un tĂ©lescope dotĂ© d'un champ optique de grand angle (30°) permettant d'observer une vaste surface (environ 1,3 105 km²). Elle est constituĂ©e de trois lentilles de Fresnel de 2,65 mètres de diamètre qui permettent d'obtenir le champ optique grand angle avec une rĂ©solution angulaire de 0,075°. La surface focale (superficie 4,5 m2) est de forme sphĂ©rique (rayon de courbure de 2,5 mètres) et d'un diamètre de 2,3 mètres. Les lentilles sont rĂ©alisĂ©es en polymĂ©thacrylate de mĂ©thyle.
  • Le dĂ©tecteur est constituĂ© de 5000 tubes photomultiplicateurs de type MAPMT (multi-anode photo-multiplier) Ă  64 bits qui comptent les photons individuellement avec une efficacitĂ© quantique d'environ 40%.

DĂ©roulement de la mission

L'instrument JEM-EUSO doit être lancé vers 2020 par une fusée japonaise H2-B en tant que charge utile externe d'un cargo spatial HTV. Une fois le vaisseau amarré à la Station spatiale internationale, l'instrument qui a été transporté dans une configuration de stockage doit être amarré sur un des points de fixation de la palette EF du module japonais Kibō. Cette opération est réalisée par un membre d'équipage de la station spatiale à l'aide du bras robotisé Canadarm 2. L'instrument doit fonctionner d'abord trois ans en étant pointé vers le nadir (la Terre) pour permettre la détection de particules ayant une énergie moindre. Cette phase permet de recouper les mesures effectuées avec celles des observatoires terrestres. Dans une phase ultérieure l'instrument est incliné de 35° pour couvrir une surface plus importante et ainsi permettre la détection d'un nombre de particules à haute énergie statistiquement significatif[6].

Références et notes

  1. Takahashi 2009, p. 2
  2. (en) Piergiorgio Picozza, « JEM-EUSO ProgramCosmic Rays at Extreme Energies », , p. 64-108
  3. Santangelo 2013, p. 1-2
  4. Santangelo 2013, p. 2-3
  5. Santangelo 2013, p. 4-5
  6. Santangelo 2013, p. 3-4

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.