JĂłzef Szujski
Józef Szujski, né le à Tarnów et mort le à Cracovie, est un historien, homme de lettres et homme politique conservateur polonais de Galicie.
Membre de la chambre des seigneurs d'Autriche (d) | |
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Membre de la diÚte de Galicie et Lodomérie (d) | |
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Recteur de l'université Jagellonne |
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(Ă 47 ans) Cracovie |
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WĆadysĆaw Szujski (d) |
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Partis politiques | |
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Société poznanienne des amis de la science PPTN (en) Académie des connaissances Towarzystwo Naukowe Krakowskie (d) |
Biographie
JĂłzef Szujski est nĂ© le dans la ville de TarnĂłw. Il est l'enfant illĂ©gitime de Karolina Szujska. Son pĂšre est Edward Langie, un insurgĂ© et conspirateur, qui se cachait dans le domaine des Szujski Ă l'automne 1834. Il reçoit une Ă©ducation classique pour un jeune noble polonais de lâĂ©poque. ĂlevĂ© dans un patriotisme fervent, notamment par un ami de sa mĂšre qui a participĂ© Ă lâinsurrection polonaise menĂ©e par Tadeusz KoĆciuszko en 1794, il frĂ©quente lâĂ©cole primaire de TarnĂłw, puis de 1846 Ă 1852 le collĂšge de cette mĂȘme ville. Enfant, il dĂ©vore la littĂ©rature romantique et fait de Joachim Lelewel, chantre de lâĂ©cole historique romantique, quâil va critiquer avec tant de vigueur par la suite, son maĂźtre Ă penser. Son Ă©ducation est soignĂ©e et il devient vite polyglotte : il apprend Ă la maison lâanglais, le français et lâitalien, tandis que lâĂ©cole lui fait dĂ©couvrir lâallemand, le latin et le grec. Il obtient son baccalaurĂ©at Ă Cracovie, et sâinscrit Ă lâUniversitĂ© de Cracovie en 1854, Ă une Ă©poque oĂč la langue dâenseignement est encore lâallemand. Il y Ă©tudie entre autres le droit et la philosophie, lâhistoire autrichienne et les littĂ©ratures polonaise et allemande. En 1858, il part quelques mois Ă Vienne oĂč il apprend lâhistoire gĂ©nĂ©rale et la philologie.
Ă son retour de Vienne, soupçonnĂ© dâĂȘtre un conspirateur, il est placĂ© quelque temps en rĂ©sidence surveillĂ©e. En effet, Szujski fait partie des groupes de patriotes qui profitent dâun rĂ©gime autrichien un peu plus souple que les rĂ©gimes russe et prussien pour se dĂ©velopper. Au moment du dĂ©clenchement de lâinsurrection polonaise de 1963, il fait partie dâune organisation politique souterraine, la Ćawa, qui est en lien avec les insurgĂ©s de Varsovie. En , cette organisation lâenvoie avec le jeune Jan Matejko en territoire russe avec un transport dâarmes destinĂ© aux insurgĂ©s. LâĂ©chec de lâinsurrection de Janvier provoque une rĂ©pression en Galicie, et de nombreux amis de Szujski se retrouvent pendant quelques mois dans les geĂŽles autrichiennes. LâexpĂ©rience de lâinsurrection de Janvier, son rĂ©sultat et les consĂ©quences qui sâensuivent sont capitales pour comprendre les pensĂ©es politiques de toute une gĂ©nĂ©ration dâintellectuels galiciens. Lâorientation politique de Szujski change alors radicalement, et lâon peut dire que de la faction des Rouges, il devient partisan des Blancs. Il abandonne le rĂ©publicanisme de la petite-noblesse dont il est issu, adopte un loyalisme envers lâAutriche, en laquelle il voit la continuitĂ© de la tradition politique et institutionnelle de lâĂtat polonais dĂ©funt.
Câest dans ce contexte quâil choisit rĂ©solument la voie de lâhistoire, abandonne ses prĂ©tentions littĂ©raires, et rĂ©dige lâĆuvre qui le fait connaĂźtre : lâHistoire de Pologne en quatre tomes (1862-1866). Il y exprime un point de vue diffĂ©rent sur lâhistoire de Pologne de celui des romantiques, mĂȘme si cette Ćuvre reste patriotique. Ă partir de ce moment se forme progressivement la thĂ©orie politique de Szujski, qui non seulement transparaĂźt dans ses travaux historiques mais lie intimement vie publique et connaissance historique. Il lâexprime notamment dans la revue quâil fonde avec quelques amis, PrzeglÄ d Polski, revue qui publie un feuilleton en 1869 Le Porte-feuille de StaĆczyk, Ă la rĂ©daction duquel Szujski participe. En 1867, Szujski rĂ©dige ce qui va devenir le manifeste politique des StaĆczyk cracoviens, Quelques vĂ©ritĂ©s sur notre histoire. Il y condamne ce quâil appelle le liberum conspiro, qui joue le mĂȘme rĂŽle de destruction de la nation polonaise au XIXe siĂšcle que le liberum veto avec lâĂtat polonais aux XVIIe et XVIIIe siĂšcles. Ă la lutte insurrectionnelle prĂŽnĂ©e par les romantiques, il oppose le travail organique dans le cadre institutionnel autrichien aux cĂŽtĂ©s de lâĂglise catholique. Cette Ćuvre le hisse en position de chef de file de lâĂcole historique de Cracovie.
Szujski se spĂ©cialise dans lâhistoire moderne de la Pologne, de maniĂšre Ă pouvoir ĂȘtre Ă mĂȘme de rĂ©pondre Ă la question historique importante de lâĂ©poque qui est celle des causes de la chute de lâĂtat polonais. Il sent la nĂ©cessitĂ© dâĂ©laborer une synthĂšse sur les causes du dĂ©clin et de la chute de la rĂ©publique nobiliaire. Les fonds polonais, ni classĂ©s ni rangĂ©s, ne lui facilitent pas la tĂąche dans ses recherches, aussi en effectue-t-il dans les fonds allemands et russes. Certes, ces derniers peuvent ĂȘtre regardĂ©s avec circonspection en ce qui concerne lâhistoire de Pologne, mais le fait de varier les sources offre Ă Szujski un avantage certain sur les historiens romantiques, Lelewel en premier lieu. Son travail dâhistorien lâamĂšne peu Ă peu Ă Ă©laborer une thĂ©orie historique liant politique et histoire : la constance dans le caractĂšre humain, la conception atomiste de ce dernier, la vĂ©ritĂ© fondĂ©e de la rĂ©pĂ©tition de mĂ©canismes sociopolitiques qui peuvent ĂȘtre dĂ©duites de lâhistoire, sont nĂ©cessaires Ă lâexercice de toute responsabilitĂ© politique. En dâautres termes, lâhistoire permet Ă lâhomme politique de prĂ©voir des faits Ă venir.
Szujski personnifie sa thĂšse : en effet, ce quâil est important de souligner dans sa biographie, câest quâil nâest pas seulement historien, mais aussi homme politique, ce qui fait que lâon peut donner Ă lâhistoire Ă©crite par Szujski une valeur officielle. La carriĂšre professionnelle de Szujski sâaccĂ©lĂšre Ă la fin des annĂ©es 1860, tandis quâil entame une carriĂšre politique dans le cadre des nouvelles institutions dues aux rĂ©formes autrichiennes et au compromis austro-hongrois. En 1869, il devient professeur agrĂ©gĂ© dâhistoire et est nommĂ© par lâempereur titulaire de la premiĂšre chaire dâhistoire polonaise Ă lâUniversitĂ© de Cracovie, chaire ouverte dans le cadre de la polonisation des universitĂ©s de Galicie. Sa carriĂšre politique dĂ©bute en 1866 Ă la DiĂšte provinciale de Galicie.
En 1867, il est dĂ©putĂ© au Reichsrat de Vienne oĂč il fait partie du Cercle polonais, qui soutient le gouvernement de Vienne.
En 1872, l'AcadĂ©mie des Sciences ouvre ses portes Ă Cracovie, et Szujski en devient le premier secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral. Il rĂ©dige les statuts de cette AcadĂ©mie et lâorganise. Les derniĂšres annĂ©es de sa vie lui confĂšrent un statut dâhomme de rĂ©fĂ©rence de la culture polonaise de lâĂ©poque positiviste. Il atteint le sommet de sa carriĂšre professionnelle durant lâannĂ©e universitaire 1878/1879, lorsquâil exerce les fonctions de recteur de lâUniversitĂ© de Cracovie. Sa carriĂšre politique, elle, atteint son sommet en 1881, lorsquâil est nommĂ© membre du SĂ©nat autrichien Ă vie.
Il meurt peu de temps aprĂšs, le , et son enterrement est lâoccasion dâune grande manifestation de patriotisme de toute la sociĂ©tĂ© galicienne. Le conseil municipal de la ville de Cracovie offre une concession funĂ©raire gratuite pour sa dĂ©pouille dans le cimetiĂšre Rakowicki, lâune des grandes nĂ©cropoles nationales polonaises. Szujski a Ă©tĂ© un historien renommĂ© et un politique par excellence, porte-parole dâune gĂ©nĂ©ration et dâun courant de pensĂ©e.
Honneurs
Il a reçu le titre de docteur honoris causa de l'université jagellonne de Cracovie en 1872[1].
Ćuvre
- Histoire de la Pologne (1862-1866)
- Quelques vérités à propos de notre histoire. A considérer dans le moment présent (1867)
- le Portefeuille de StaĆczyk (1869)
- Jerzy OssoliĆski. Trilogie 1616-1650 (1876)
Sources
- JĂłzef Buszko, Wielka Historia Polski, Tom 8, od niewoli do niepodlegĆoĆci (1864-1918) (Grande Histoire de la Pologne. Tome 8, De la servitude Ă lâindĂ©pendance 1864-1918), Ă©ditions FOGRA, Cracovie, 2000
- JĂłzef Nowak, Barbara Paluch, JĂłzef Szujski, absolwent I Liceum ogĂłlnoksztaĆcÄ cego w Tarnowie, wybitny polski historyk (JĂłzef Szujski, ancien Ă©lĂšve du LycĂ©e gĂ©nĂ©ral numĂ©ro 1 de TarnĂłw, remarquable historien polonais) in site du LycĂ©e numĂ©ro 1 K. BrodziĆski de TarnĂłw, 1988[2]
- WiesĆaw WczĆny, JĂłzef Szujski i jego ĆŒycie (JĂłzef Szusjki et sa vie) in recueil dâarticles ... dawno temu w Nowym SÄ czu (... il y a longtemps Ă Nowy SÄ cz), date inconnue (aprĂšs 2001)[3]
Notes et références
- (pl) Doktorzy honoris causa, sur le site de l'université jagellonne de Cracovie