Jænberht
Jænberht ou Jaenbert est un ecclésiastique anglo-saxon mort le . Il est archevêque de Cantorbéry de 765 à sa mort. Il entretient des relations difficiles avec Offa de Mercie, qui est alors le plus puissant souverain d'Angleterre. Leurs querelles aboutissent vers 787 à la création d'un archevêché rival de celui de Cantorbéry à Lichfield, avec l'accord du pape Adrien Ier.
Jænberht | |
Biographie | |
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Naissance | VIIIe siècle |
Ordre religieux | Ordre de Saint-Benoît |
Décès | Canterbury |
Évêque de l'Église catholique | |
Archevêque de Cantorbéry | |
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.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | |
Considéré comme un saint après sa mort, Jænberht est fêté le 12 août.
Biographie
Jænberht est originaire d'une famille importante du Kent : il est apparenté à Eadhun, un reeve du roi Egbert II de Kent[1]. Moine de l'abbaye Saint-Augustin de Cantorbéry, il en est élu abbé à une date inconnue[2].
Jænberht est sacré archevêque de Cantorbéry le [3] à la cour du roi Offa de Mercie, ce qui implique que son élection a reçu l'approbation de ce puissant roi. Il assiste à des conciles ecclésiastiques réunis par Offa à Brentford en 780 et en 781[4]. Le Kent est alors soumis à Offa, mais en 776, le royaume se révolte et obtient son indépendance, peut-être à l'instigation de l'archevêque[5]. Egbert II concède des terres à Christ Church après cette date, signe de bonnes relations avec Jænberht. Lorsque Offa reprend le contrôle du Kent, au plus tard en 785, il confisque ces terres et les réattribue à ses thegns[4].
Les relations entre Jænberht et Offa deviennent difficiles. L'archevêque n'approuve pas la façon dont Offa s'est emparé du pouvoir dans le Kent, et ils entrent en conflit au sujet des terres confisquées par le roi[6]. Le fait que Jænberht frappe ses propres monnaies est également source de discorde[7]. Le chroniqueur du XIIIe siècle Matthieu Paris affirme que l'archevêque aurait œuvré en faveur de Charlemagne, promettant de lui ouvrir les portes de Cantorbéry si l'empereur venait à envahir l'île, mais il est impossible de dire s'il s'agit d'une invention de Paris ou d'une tradition préservée à l'abbaye de Saint-Albans, dont il dépend[4]. À l'inverse, une rumeur qui circule du vivant de Jænberht affirme qu'Offa et Charlemagne conspireraient en vue de déposer le pape Adrien Ier, rumeur peut-être lancée par l'archevêque lui-même[5].
Jænberht refuse de sacrer le fils d'Offa, Ecgfrith[6]. Afin de circonvenir sa puissance, Offa cherche tout d'abord à déplacer le siège de l'archevêché du Sud de Cantorbéry vers Londres, mais le pape refuse. Il demande alors la création d'un troisième archevêché, ce qu'Adrien Ier accepte. En 787, il envoie un pallium à l'évêque Hygeberht de Lichfield, qui accède donc au rang d'archevêque. Lichfield se trouve en plein cœur de la Mercie, ce qui offre donc à Offa un archevêque soumis à ses désirs[8]. Les diocèses de Worcester, Hereford, Leicester, Lindsey, Dommoc et Elmham sont transférés à la province de Lichfield, et Cantorbéry ne conserve comme suffragants que les évêques de Winchester, Sherborne, Selsey, Rochester et Londres[9]. Ecgfrith est sacré par Hygeberht la même année. Cependant, rien ne permet d'affirmer que son élévation a jamais été reconnue par Jænberht[4].
Jænberht meurt le [3]. Il est inhumé en l'église du monastère Saint-Augustin de Cantorbéry[2]. Un culte se développe autour de sa personne, avec une fête le 12 août[10]. Le conflit avec Lichfield n'est résolu qu'en 803, sous l'épiscopat de son successeur Æthelhard[8].
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Jænberht » (voir la liste des auteurs).
- Yorke 1990, p. 43.
- Costambeys 2004.
- Fryde et al. 1996, p. 214.
- Brooks 1984, p. 113-120.
- Keynes 2014, p. 262.
- Yorke 1990, p. 116-117.
- Hindley 2006, p. 106.
- Yorke 2006, p. 151.
- Kirby 2000, p. 144.
- Farmer 2004, p. 268.
Bibliographie
- (en) Nicholas Brooks, The Early History of the Church of Canterbury : Christ Church from 597 to 1066, Leicester University Press, , 402 p. (ISBN 0-7185-0041-5).
- (en) Mario Costambeys, « Jænberht (d. 792) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, (lire en ligne) .
- (en) David Hugh Farmer, The Oxford Dictionary of Saints, Oxford University Press, , 5e éd., 579 p. (ISBN 978-0-19-860949-0).
- (en) E. B. Fryde, D. E. Greenway, S. Porter et I. Roy, Handbook of British Chronology, Cambridge University Press, , 3e éd. (ISBN 0-521-56350-X).
- (en) Geoffrey Hindley, A Brief History of the Anglo-Saxons : The Beginnings of the English Nation, New York, Carroll & Graf Publishers, , 404 p. (ISBN 978-0-7867-1738-5).
- (en) Simon Keynes, « Jænberht », dans Michael Lapidge, John Blair, Simon Keynes et Donald Scragg (éd.), The Wiley Blackwell Encyclopedia of Anglo-Saxon England, Wiley Blackwell, , 2e éd. (ISBN 978-0-470-65632-7)
- (en) D. P. Kirby, The Earliest English Kings, Routledge, , 258 p. (ISBN 0-415-24211-8, lire en ligne).
- (en) Frank Stenton, Anglo-Saxon England, Oxford, Clarendon Press, , 765 p. (ISBN 0-19-821716-1).
- (en) Barbara Yorke, Kings and Kingdoms of Early Anglo-Saxon England, Londres, Seaby, , 218 p. (ISBN 1-85264-027-8).
- (en) Barbara Yorke, The Conversion of Britain : Religion, Politics and Society in Britain c. 600–800, Pearson/Longman, (ISBN 0-582-77292-3).
Lien externe
- Ressource relative à la religion :
- (en) Catholic Hierarchy
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (en) British Museum
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (en) Jænberht sur Prosopography of Anglo-Saxon England