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J'ai perdu mon corps

J'ai perdu mon corps est un film d'animation français réalisé par Jérémy Clapin, sorti en 2019. Il s'agit d'une adaptation du roman Happy Hand de Guillaume Laurant[1].

J'ai perdu mon corps

Réalisation Jérémy Clapin
Scénario Jérémy Clapin
Guillaume Laurant
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Animation
Durée 81 minutes
Sortie 2019

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Présenté en premiÚre mondiale au Festival de Cannes 2019, il y remporte le Grand prix de la Semaine de la critique. Il reçoit ensuite le Cristal du long métrage au Festival du film d'animation d'Annecy. En 2020, il est nommé pour l'Oscar du meilleur film d'animation et il remporte deux César : meilleur film d'animation et meilleure musique originale.

Synopsis

Une main coupée s'échappe du réfrigérateur d'un laboratoire et entame un voyage à travers la banlieue parisienne pour se réunir avec son corps, un jeune homme nommé Naoufel. Son histoire est racontée via des flashbacks.

Enfant au Maroc, Naoufel aspire Ă  ĂȘtre pianiste et astronaute et enregistre sa vie quotidienne sur un magnĂ©tophone. Lors d'un trajet en voiture, il distrait son pĂšre pendant qu'il conduisait, provoquant un accident. Il survit, mais ses deux parents sont tuĂ©s. Il est obligĂ© de vivre en France avec son oncle Ă©motionnellement distant et son cousin grossier. Jeune adulte, Naoufel travaille comme livreur de pizzas, souvent critiquĂ© par son patron pour son retard. À une occasion, Naoufel livre une pizza Ă  une jeune femme, Gabrielle, dans son immeuble. Ils ne se voient jamais, car Naoufel est incapable de franchir la porte de sĂ©curitĂ© dĂ©fectueuse du hall d'entrĂ©e, mais a une conversation via l'interphone, et Naoufel devient amoureux d'elle.

Naoufel suit Gabrielle jusqu'Ă  la bibliothĂšque oĂč elle travaille et la suit dans un quartier voisin oĂč elle dĂ©pose des mĂ©dicaments Ă  un charpentier, son oncle Gigi. Naoufel, voyant une annonce pour un apprenti dans la vitrine, utilise rapidement cela comme une excuse pour expliquer pourquoi il est lĂ . Gigi hĂ©site mais accepte aprĂšs avoir appris que Naoufel est orphelin. Naoufel quitte la maison de son oncle et emmĂ©nage dans un appartement mansardĂ© fourni par Gigi. Il apprend les outils du mĂ©tier et se rapproche de Gabrielle, bien qu'il ne mentionne jamais leur premiĂšre rencontre.

AprĂšs une conversation sur l'Arctique, Naoufel construit un igloo en bois sur le toit d'un immeuble voisin pour Gabrielle. De retour Ă  la maison un jour, il trouve son cousin en train de parler Ă  Gabrielle et constate qu'il les a tous les deux invitĂ©s Ă  une fĂȘte. Ce soir-lĂ , Naoufel emmĂšne Gabrielle sur les toits, oĂč ils discutent du destin et Naoufel se demande s'il peut ĂȘtre changĂ© en faisant quelque chose d'inattendu, comme sauter du toit sur une grue Ă  proximitĂ©. Naoufel montre Ă  Gabrielle l'igloo qu'il a construit et rĂ©vĂšle qu'ils s'Ă©taient dĂ©jĂ  rencontrĂ©s lorsqu'il a livrĂ© une pizza. Gabrielle est bouleversĂ©e, craignant que Naoufel n'ait profitĂ© de Gigi uniquement pour la poursuivre. Gabrielle part en colĂšre. BlessĂ©, Naoufel se rend seul Ă  la fĂȘte de son cousin et se lance dans une bagarre ivre. Le lendemain matin, Naoufel va travailler la gueule de bois avec un Ɠil au beurre noir. En coupant du bois sur une scie Ă  ruban, Naoufel est distrait par une mouche et tente de l'attraper, accrochant sa montre Ă  la lame et se coupant la main.

La main atteint finalement Naoufel et se couche sur son lit pendant qu'il dort, mais elle ne peut pas se rattacher et se cache finalement sous le lit. Naoufel, dĂ©primĂ© et sans espoir, revisite son ancien magnĂ©tophone, qui a encore des enregistrements de ses parents - y compris le trajet fatal en voiture. Gigi tente de lui parler, mais Naoufel ne rĂ©pond pas. Gabrielle vient le voir et trouve sa chambre vide. À l'intĂ©rieur du placard, elle trouve un igloo que sa main coupĂ©e avait construit avec des morceaux de sucre. AprĂšs avoir fouillĂ© l'igloo vide sur le toit, Gabrielle trouve l'ancien magnĂ©tophone abandonnĂ© de Naoufel et y dĂ©couvre un nouvel enregistrement. En Ă©coutant, elle apprend qu'il avait sautĂ© du rebord et sur la grue comme il l'avait dĂ©jĂ  dit.

AprÚs avoir fait le saut, Naoufel s'allonge dans la grue et sourit tout en regardant la ville. Sa main coupée se retire dans la neige.

Fiche technique

Distribution

IcĂŽne signalant une information Sauf indication contraire ou complĂ©mentaire, les informations mentionnĂ©es dans cette section peuvent ĂȘtre confirmĂ©es par la base de donnĂ©es IMDb.

  • Hakim Faris : Naoufel
  • Victoire Du Bois : Gabrielle
  • Patrick d'Assumçao : Gigi
  • Alphonse Arfi : Naoufel enfant
  • Hichem Mesbah : le pĂšre
  • Myriam Loucif : la mĂšre
  • Bellamine Abdelmalek : Raouf
  • Maud Le GuĂ©nĂ©dal : la bibliothĂ©caire
  • Nicole Favart : Madame Lussac
  • Quentin Baillot : le patron de la pizzeria
  • CĂ©line RontĂ© : la mĂšre du bĂ©bĂ©
  • Deborah Grall : la copine de Raouf
  • Pascal Rocher : le pianiste aveugle
  • Bruno Hausler : l'automobiliste et Ă©boueur
  • Jocelyn Veluire : le commentateur de foot et reportage
  • Raymond Hosni : le professeur de facultĂ©
  • Guillaume Desmarchellier : voix d'ambiance

Production

En 2012, le producteur Marc du Pontavice contacte Jérémy Clapin pour lui proposer d'adapter Happy Hand de Guillaume Laurant[4].

Le rĂ©alisateur JĂ©rĂ©my Clapin voulait Ă©viter que la main ressemble Ă  « la Chose » dans La Famille Adams. D'oĂč pour lui, la nĂ©cessitĂ© de trouver Ă  ce membre son propre « langage corporel »[5]. Le rĂ©alisateur voulait que le personnage principal soit peu Ă  l'aise dans son corps et « quelqu'un de dĂ©racinĂ© »: « Le fait qu’il vienne du Maroc, renforce l’idĂ©e d’un paradis perdu, d’un passĂ© lumineux qui tranche avec son arrivĂ©e terne Ă  Paris.»[6]

Le budget du film s'Ă©lĂšve Ă  5 millions d'euros selon son producteur Marc du Pontavice[7].

Tournage

Une partie de la fabrication (layout, décors et animation 2D) a été réalisée à Xilam Studio installé sur le PÎle PIXEL à Villeurbanne (RhÎne)[8].

Accueil

Accueil critique

En France, le site Allociné propose une moyenne des critiques presse de 4,4/5[9]. La rédaction de Télérama lui attribue sa meilleure note avec 4T[10] et le programme pour son festival 2020 parmi les 16 films 2019 à ne pas rater.

Dans Cahiers du cinĂ©ma, Florence Maillard conclut ainsi sa critique « ...dans ce film oĂč la mort et la tristesse rĂŽdent autour d'un hĂ©ros attachant et fragile, tout concourt Ă  exprimer sans relĂąche ce que c'est que se sentir vivant. Pour matĂ©rialiser ce courant, l'animation, loin d'ĂȘtre sans corps, apparaĂźt ici comme un conducteur magique »[11].

Le journal Libération se montre plus mitigé : « L'intelligence de J'ai perdu mon corps est un peu malmenée ou atténuée par des choix de bande-son envahissante et un souffle parfois court dans les moments qu'on attendrait plus violemment lyriques ou gracieux »[12].

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Distinctions

RĂ©compenses

SĂ©lections

Nominations

Notes et références

  1. « J'ai perdu mon corps, d'aprÚs le roman Happy Hand de Guillaume Laurant », sur ActuaLitté.com (consulté le )
  2. « First Look: 'I Lost My Body,' A Feature Made With Open-Source Blender Software », sur www.cartoonbrew.com (consulté le )
  3. (en) LaTesha Harris et LaTesha Harris, « ‘I Lost My Body’ Wins Grand Prize at Animation Is Film Festival », sur Variety, (consultĂ© le )
  4. Caroline Besse, « CĂ©sar 2020. JĂ©rĂ©my Clapin, rĂ©alisateur de “J’ai perdu mon corps” : “Je fais du cinĂ©ma pour ĂȘtre libre” », sur TĂ©lĂ©rama, (consultĂ© le )
  5. Yannick Vely, « Jérémy Clapin nous raconte "J'ai perdu mon corps" », sur parismatch.com, (consulté le )
  6. Anne Douhaire, « Les clefs du film d'animation "J’ai perdu mon corps" avec JĂ©rĂ©my Clapin, son rĂ©alisateur », sur Radio France, (consultĂ© le )
  7. « Marc du Pontavice : « Sur le papier, J’ai perdu mon corps Ă©tait impossible Ă  monter » | CNC », sur www.cnc.fr, (consultĂ© le )
  8. « J'ai perdu mon corps », sur Auvergne-RhÎne-Alpes Cinéma (consulté le )
  9. « J'ai perdu mon corps », sur Allociné (consulté le ).
  10. « J'ai perdu mon corps », sur Télérama, (consulté le )
  11. Florence Maillard, « Corps conducteur », Cahiers du cinĂ©ma,‎ , p. 52
  12. Didier PĂ©ron, « «J’ai perdu mon corps», oh la main », sur LibĂ©ration, (consultĂ© le )
  13. JP-Boxoffice.com ; page du film J'ai perdu mon corps, consulté le 29 novembre 2019.
  14. « Le palmarÚs 2019 », sur Semaine de la Critique du Festival de Cannes (consulté le )
  15. « Festival d’animation d’Annecy : « J’ai perdu mon corps » reçoit le Cristal du meilleur long-mĂ©trage », sur Le Monde, (consultĂ© le ).
  16. (en-US) Mercedes Milligan, « ‘I Lost My Body’ Wins Grand Prize at Animation Is Film », sur Animation Magazine, (consultĂ© le )
  17. (es) « La producciĂłn vasca ‘El Hoyo’ gana el Festival de Sitges », sur La Vanguardia, (consultĂ© le ).
  18. « 'J'ai perdu mon corps' triomphe aux Annie Awards », sur www.unifrance.org,
  19. « Tout le palmarÚs de la Cérémonie des LumiÚres 2020 », sur www.unifrance.org,
  20. « Le palmarÚs officiel - César 2020 », sur www.academie-cinema.org (consulté le )

Liens externes

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