Istihlal
IstihlĂąl (arabe : ۧ۳ŰȘŰÙŰ§Ù [istiáž„lÄl]) est un terme utilisĂ© dans la jurisprudence islamique (fiqh) pour se rĂ©fĂ©rer Ă la loi islamique (Charia) concernant le fait de rendre certaines mesures comme admissibles ou permises (halal) alors qu'elles ne le sont pas. La consĂ©quence d'un tel acte ou d'une telle parole est en gĂ©nĂ©ral le statut de mĂ©crĂ©ant (kafir) Ă l'unanimitĂ© du consensus des oulĂ©mas.
Dans son livre Sùrim al-Masloûl, Ibn Taymiyya expliqua que l'istihlùl était de plusieurs types :
- rendre une chose licite alors qu'elle est interdite, ceci par ignorance ;
- rendre une chose licite alors qu'elle est interdite, et ceci par révolte, par suivi aveugle de ses passions ou encore par orgueil.
Dans ces deux cas, est considĂ©rĂ© comme mĂ©crĂ©ant celui qui pratique l'istihlĂąl pour lui-mĂȘme ou bien dĂ©cide d'en faire une nouvelle loi, c'est Ă faire qu'il va lĂ©gifĂ©rer (tachri') quelque chose de contradictoire avec la charia, constituĂ©e sur la base du Coran et de la tradition islamique (sunna) .
« Car l'istihlĂąl est : le fait de croire qu'Allah ne lâa pas interdit, ou d'autres fois c'est de ne pas croire qu'Allah l'a interdit [...]. Et certaines fois, il consiste Ă savoir qu'Allah l'a interdit, et que le messager n'interdit que ce qu'Allah interdit, mais de refuser d'adhĂ©rer Ă cette interdiction, et de s'opposer Ă Celui qui lâa interdit (c'est-Ă -dire Allah), et ceci est une mĂ©crĂ©ance pire que celui dâavant (c'est-Ă -dire pire que celui qui pratique l'istihlĂąl par ignorance)[1]. »
Il convient cependant de nuancer le deuxiÚme point car celui qui commet un interdit tout sachant que ça l'est et regrette son acte (ou sa parole), son statut n'est pas identique à celui qui préfÚre continuer à suivre ses passions. Ceci a été expliqué par Ibn Taymiyya en ces termes :
« Lorsque le serviteur fait un pĂ©chĂ© en ayant conviction qu'Allah le lui a interdit, et se soumet Ă lâordre d'Allah en son for intĂ©rieur Ă l'interdiction dâAllah et ce qu'Il a exigĂ© : celui-lĂ nâest pas mĂ©crĂ©ant[1]. »
Il n'est donc pas considéré comme mécréant vis-à -vis de la loi islamique.
Références
- Sùrim al-Masloûl, pages 521-522