Invasion ottomane du Magne (1770)
L'invasion ottomane du Magne de 1770 est la première d'une série d'invasions menées par les Ottomans pour soumettre les Maniotes (en). Le Magne est alors une région de Grèce que les Ottomans n'ont pas occupée en raison du terrain accidenté et de l'esprit rebelle de ses habitants. Les Maniotes ont causé des dommages aux Ottomans en s'alliant avec les Vénitiens à chaque guerre entre Venise et les Ottomans et se livrent aussi de manière habituelle à la piraterie.
Date | mai 1770[1] |
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Lieu | Magne (Grèce) |
Issue | Retraite ottomane |
Magne | Empire ottoman |
10 000 |
Après l'échec de la révolution d'Orloff, en 1770, à laquelle les Maniotes ont participé, des mercenaires albanais musulmans (également appelés Turcalbanais)[note 1] ravagent le Péloponnèse ; le bey ottoman du Péloponnèse, Hadji Osman, voit sa chance d'envahir le Magne et de le soumettre une fois pour toutes.
Avec une importante force d'Albanais musulmans, il pénètre dans le Magne. Les Ottomans livrent alors une bataille contre l'armée maniote, perdent et sont obligés de se retirer du Magne.
Contexte
L'échec de la révolution d'Orloff en 1770 est un désastre pour le Péloponnèse. Les Ottomans envoient des mercenaires albanais musulmans pour reconquérir la province[3]. Le pacha ottoman du Péloponnèse, Hadji Osman, pense que c'est sa chance de s'emparer du Magne une fois pour toutes. Il rassemble un groupe important et aguerri de soldats albanais musulmans pour l'accompagner dans son invasion du Magne. Lorsque les Maniotes entendent parler des préparatifs ottomans, ils rassemblent leur armée sous le commandement d'Éxarchos Grigorákis (el) et de son neveu Tzanétos Grigorákis (el), issus du puissant clan d'Ageranós et de Skoutári, dans les montagnes au-dessus de Parasyros, et attendent l'arrivée des Ottomans.
Invasion
Les Ottomans se dirigent vers la plaine située entre Parasyros et Skoutári, appelée Agio Pigada, ce qui signifie en français : puits saints, car le monastère situé sur la colline au-dessus de la plaine est entouré de puits. L'armée des Maniotes surprend le camp ottoman au cours de la nuit et massacre l'ennemi, dont Hadji Osman. Les Maniotes n'ayant nulle part où enterrer autant de cadavres, les jettent dans des puits. La plaine reçoit ainsi le nom de Vromopigada, en français : puits sales[4].
Conséquences
En 1777, les Ottomans essaient de rétablir leur autorité en plaçant un bey maniote pour gouverner la province[5] ; différentes interventions ont cependant lieu au cours des années suivantes afin de déposer certains beys trop turbulents, jusqu'à la guerre d'indépendance en 1821[6].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Ottoman invasion of Mani (1770) » (voir la liste des auteurs).
Notes
- « Il est à signaler que dans ces contrées s'étaient installés, probablement vers 1715 et après 1770, des Albanais musulmans (Turcalbanais), qui furent l'un des facteurs de diffusion de l'islam. »[2].
Références
- Δασκαλάκης 1923, p. 181.
- Georgios Nikolaou 1997, p. 313.
- Greenhalgh et Eliopoulos 1986, p. 29-30.
- Δασκαλάκης 1923, p. 183.
- Greenhalgh et Eliopoulos 1986, p. 30.
- Greenhalgh et Eliopoulos 1986, p. 30-33.
Bibliographie
- (el) Απόστολος Β. Δασκαλάκης, Η Μάνη και η Οθωμανική Αυτοκρατορία 1453-1821 [« Le Magne et l'empire ottoman, 1453-1821 »], (lire en ligne)
- (en) Peter Greenhalgh et Edward Eliopoulos, Deep into Mani : journey to the Southern tip of Greece [« Au cœur du Magne : Voyage à l'extrémité sud de la Grèce »], Londres, Faber and Faber, , 171 p. (ISBN 978-0-5711-3-5233).
- Georgios Nikolaou, « Islamisations et Christianisations dans le Péloponnèse (1715- 1832) », Didaktorika.gr, Université des Sciences Humaines - Strasbourg II,, vol. II, , p. 313 (DOI 10.12681/eadd/8139, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Philip Ramp, Mani.
- (el) Ρουμελιώτη, Ηρωίδες της Λακωνίας και της Μάνης Όλης (1453–1944) [« Les héroïnes de Laconie et de tout le Magne (1453-1944) »].