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International Boxing Union (1913–1946)

L'International Boxing Union (IBU) est une fédération internationale pour la réglementation de la boxe professionnelle.

International Boxing Union
Sport(s) représenté(s) Boxe anglaise
Création
Disparition

Son but premier était de régir le sport au niveau mondial. L'IBU ne pourra jamais établir un monopole sur la diversité de la communauté internationale impliquée dans la boxe professionnelle. Les États-Unis, en particulier, étaient eux-mêmes incapables de réglementer le sport au niveau national, ce qui a permis de confiner l'IBU à un rôle purement européen. L'implication des forces fascistes de l'Italie et de l'Allemagne et l'amélioration des relations entre le « British Boxing Board of Control » et l'IBU ont renforcé cette perspective continentale, tout comme l'échec du congrès pugiliste mondial à Rome en 1938 pour créer une organisation internationale unifiée. La Seconde Guerre mondiale a été témoin de la transformation finale de l'IBU en une organisation européenne sous contrôle italien (APPE). En réalité, cependant, le changement de nom en 1946 en European Boxing Union (EBU) n'était que la confirmation finale d'une transformation qui avait eu lieu plusieurs années auparavant[1].

Création

Dès 1909, l'« International Board of Boxing » lance la proposition de crĂ©er une fĂ©dĂ©ration internationale de boxe qui rĂ©girait souverainement ce sport, comitĂ© composĂ© de deux reprĂ©sentants pour l'Angleterre, deux pour les États-Unis, un pour l'Australie et un pour la France[2]. Ă€ la fin de l'annĂ©e 1912, une rĂ©union a lieu Ă  Londres, au « National Sporting Club (en) », rĂ©union prĂ©paratoire et officieuse Ă  laquelle assistent Victor Breyer, prĂ©sident de la « SociĂ©tĂ© française de propagation de la boxe anglaise », reprĂ©sentant la « New-York State Athletic Commission (NYSAC) (en) » de New-York, et Paul Rousseau, le prĂ©sident de la fĂ©dĂ©ration française de boxe et de lutte[3].

En mai 1913, Ă  Paris, Paul Rousseau, Fred Tilbury, un Anglais, professeur de boxe, prĂ©sident de la fĂ©dĂ©ration belge de boxe et Victor Breyer, ayant mandat officiel de la « NYSAC », et, par consĂ©quent, agissant pour le compte des autoritĂ©s amĂ©ricaines de la boxe signent un protocole pour crĂ©er un seul organisme international de boxe professionnelle. La « National Sporting Club » de Londres avait fait savoir qu'elle Ă©tait d'accord avec les pouvoirs sportifs pour l'Ĺ“uvre Ă  rĂ©aliser, mais elle se rĂ©servait d'y figurer comme reprĂ©sentant de la nation anglaise prĂ©tendant avoir seulement la prĂ©tention de rĂ©gir le sport de la boxe pour ses rĂ©unions et non pour la Grande-Bretagne tout entière[3]. Le siège de l'IBU est provisoirement fixĂ© au 24 boulevard Poissonnière, Ă  Paris. La « National Sporting-Club (en) », anglaise n'est pas reconnue par l'IBU[4].

L'IBU tient sa première réunion, le , à Gand[note 1] et réunit son premier congrès, le , à Amiens[5]. La Suisse rejoint l'IBU en novembre 1913. Un des premiers actes de l'International Boxing Union est d'établir une liste officielle des champions du monde.

L'International Boxing Union suspend ses activités avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale.

L'IBU dans l'entre-deux-guerres

Le , le congrès de l'IBU se rĂ©unit, Ă  Paris, Ă  la mairie du 9e arrondissement, rue Drouot. Ă€ ce congrès assistent les reprĂ©sentants du « British Boxing Board of Control » de Grande-Bretagne, ceux des fĂ©dĂ©rations belge, brĂ©silienne et hollandaise, ainsi que les dĂ©lĂ©guĂ©s de la fĂ©dĂ©ration française de boxe. Legendre et LĂ©on SĂ©e sont les dĂ©lĂ©guĂ©s de la FĂ©dĂ©ration française de boxe[6]. Joseph Drexel-Biddle (en), chairman de l'« Army Navy and Civilian Board of Boxing Control », de New-York, accepte le principe d'adhĂ©sion au groupement. Le droit de vote des groupements est Ă©tabli : Grande-Bretagne, États-Unis et France 10 voix ; Belgique, 4 voix; Australie, 3 voix ; Suisse et Italie 2 voix ; Danemark, Hollande, Norvège, Suède, Argentine et BrĂ©sil 1 voix[7] - [note 2].

En 1922, Le « British Boxing Board of Control » donne sa démission. L’IBU compte comme membres les représentants des fédérations de l’Australie, la Belgique, la Hollande, l’Italie, la Norvège, la Suède, la Suisse, le Portugal et la France[8]. L'action de l'IBU va s'exercer presque uniquement en Belgique et en France, puisque les États-Unis d'Amérique, qui ne furent jamais affiliés, et le Royaume-Uni restent isolés. Aucune fédération américaine n'est affiliée a l'International Boxing Union. Les pouvoirs sportifs, certains pouvoirs d'État, qui réglementent la boxe dans les 48 états, en 1925, des États-Unis, n'ont pour ainsi dire aucun lien entre eux[9]. La « National Boxing Association » est officiellement représentée au 5e congrès fin 1923, mais n'y participe pas[10], malgré le traité d'alliance qui lie les deux organismes. Elle s'affilie finalement en 1926, ainsi que l'Allemagne[11]. Latrobe Cogswell[note 3] devient vice-président[12]. En 1928, l’éphémère « British Boxing Alliance (BBA) »[note 4]s'affilie à l'IBU[13].

L'IBU s'est donné pour tâche de mettre un peu d'ordre et d'obliger les champions officiels à faire du sport plutôt que du commerce. Elle empêche les tenants de conserver trop, longtemps, leur titre sans combattre, et donne ainsi aux prétendants la possibilité de prouver leur valeur mais l'application est difficile.

La « British Boxing Board of Control », en Angleterre, la « National Boxing Association » aux États-Unis et l'« International Boxing Union », dans la plupart des pays européens, n'arrivent pas à se mettre d'accord. Chaque association a un champion du monde dans chaque catégorie. La fédération américaine de boxe ne reconnaît pas les champions des fédérations européennes. Ainsi, Marcel Thil, bien qu'il ait rencontré et battu les délégués-champions de l'Amérique, n'est pas reconnu, aux États-Unis, comme le détenteur du trophée mondial[14].

L'Ă©chec de la W.P.B.B.C.

En , sur invitation de la « Federazione Pugilistica Italiana (it) », se tient Ă  Rome un congrès international de la boxe, auquel prennent part les pouvoirs sportifs du monde entier : l'« International Boxing Union », la « British Boxing Board of Control », la « Federacion Argentina de boxĂ©s »[note 5] et, pour les États-Unis; la « New-York State Athletic Commission (NYSAC) », la Commission de boxe de l'Illinois et la « National Boxing Association of United States », fĂ©dĂ©rations groupant une vingtaine de commissions de villes ou d’États amĂ©ricains. Au cours de ce congrès on procède Ă  la proclamation des champions du monde de boxe et il est crĂ©Ă© un organisme unique pour rĂ©gir spĂ©cialement les championnats du monde, organisme ayant son siège Ă  Londres et constituĂ© sous les initiales W.P.B.B.C. (« World's professionnal Boxing Board of Control »). DĂ©sormais c'est la W.P.B.B.C., rĂ©unissant avec les reprĂ©sentants de l'I.B.U., ceux des pouvoirs sportifs de l'AmĂ©rique du Nord et du Sud et de la Grande-Bretagne, qui surveillera la rĂ©gularitĂ© des rencontres mondiales, qui dĂ©cidera la mise en jeu du titre, ou le choix d'un dĂ©fiant. Lorsque, le protocole de cet accord, est prĂ©sentĂ© Ă  la signature des intĂ©ressĂ©s, le gĂ©nĂ©ral John J. Phelan, prĂ©sident de la « NYSAC », refuse de le parapher et il revient aux États-Unis, sans ĂŞtre liĂ© par aucun engagement[15]. RentrĂ© Ă  New-York, Phelan, rĂ©unit sa commission dont les membres, sur sa proposition, ont dĂ©cidĂ© de rejeter purement et simplement toutes les dĂ©cisions prises par le congrès, de dĂ©cliner l'offre faite Ă  leur prĂ©sident de faire partie du « comitĂ© des sept » et de conserver Ă  la commission toute son indĂ©pendance. L’épouvantail du gĂ©nĂ©ral Phelan n'est pas le comitĂ© europĂ©en mais la commission de boxe de l'Illinois. Si sĂ©parĂ©ment New-York et Chicago peuvent s'entendre avec l'I. B. U. et le « British Boxing Board of Control » de Grande-Bretagne, il est impossible qu'ils puissent s'accorder entre eux quand ils siègent au mĂŞme comitĂ©. Et il a suffi que Chicago eĂ»t signĂ© le protocole pour que New-York ne le signât pas. En rĂ©alitĂ©, ce qui a Ă©tĂ© obtenu dans cette confĂ©rence est uniquement la dĂ©signation officielle des champions du monde[16]. La commission d'athlĂ©tisme (et de boxe) de l'État de l'Illinois, dont le siège est Ă  Chicago, vote Ă  l'unanimitĂ© son adhĂ©sion Ă  l'International Boxing Union, ratifiant les dĂ©cisions du congrès de Rome. La commission de l'État de New-York a repoussĂ© huit adhĂ©sions Ă  l'I.B.U[17].

En 1939, la « British Boxing Board of Control », démissionne de ce groupement du W.P.B.B.C.[18].

Fin de l'IBU et naissance de l'EBU

À la fin de 1942, l'IBU est entre les mains des nazis et des fascistes, qui l'ont transformé en « Associazione Pugilistica Professionistica Europea (APPE) ». Le , l'IBU/APPE est mis en sommeil. En 1946, est fondé l'European Boxing Union (EBU) sur les cendres de l'APPE.

Présidents

  • Paul Rousseau (France) (1913-1923), vice-prĂ©sident Maurice Collard
  • Maurice Collard (Belgique) (1924-1935)[note 6], vice-prĂ©sidents Giacomo Grassi (1926), William Ramel (1926), Latrobe Gogswell (1926), Peter Ejk (1931), R.Riccardi (1931)
  • William Ramel (Suisse) (1935-1937)
  • Comte Francesco di Campello (Italie) (1938- )

Notes

  1. Le jour du match Georges Carpentier vs Bombardier Billy Wells (en)
  2. Au lendemain de la première guerre mondiale, la fédération allemande n'est pas acceptée dans la fédération internationale.
  3. Président de la National Boxing Association 1924-1926
  4. Des managers londoniens ont créé le « Boxing Managers'Union » en juin 1926, renommée « British Boxing Alliance »
  5. Une fédération dissidente d'Argentine
  6. appréhendé en 1935, sans une affaire de stupéfiants, dans le cadre de l’enquête sur la mort par overdose de la baronne Elisabeth de T'Serclaes de Kessel

Références

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Jean-François Loudcher et Dave Day, « The International Boxing Union (1913–1946): A European Sports and/or Political Failure? », The International Journal Of The History Of Sport, vol. 30, no 17,‎ , p. 2016-2030 (lire en ligne, consultĂ© le )

Liens externes

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