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Institut de recherche des médias du Moyen-Orient

L’Institut de recherche des médias du Moyen-Orient (anglais : Middle East Media Research Institute, acronyme MEMRI, et en hébreu המכון לחקר התקשורת המזרח התיכון, acronyme ממר"י) est une organisation non gouvernementale de surveillance des médias islamiques au Moyen-Orient. L’objectif déclaré du MEMRI est de « combler le fossé linguistique entre le Moyen-Orient et l'Occident ».

Institut de recherche des médias du Moyen-Orient (MEMRI)
Image illustrative de l’article Institut de recherche des médias du Moyen-Orient
Logo du MEMRI
Situation
Création 1998
Siège Washington
Organisation
Personnes clés Yigal Carmon (fondateur)

Histoire

L'Institut de recherche des médias du Moyen-Orient est fondé en par Yigal Carmon, ancien colonel des services de renseignement israéliens pendant 22 ans, puis conseiller en contre-terrorisme des Premiers ministres israéliens Itzhak Shamir et Itzhak Rabin en collaboration avec la néoconservatrice israélo-américaine Meyrav Wurmser, épouse du conseiller de Dick Cheney, David Wurmser, et membre de l'exécutif politique néo-conservateur américain[1]. Le siège de l'organisation se trouve à Washington.

Le MEMRI attire davantage l'attention de la presse depuis les attentats du .

En , le MEMRI traduit la vidéo Youtube d'une jeune fille de 11 ans qui se bat contre le mariage forcé qu'on impose aux enfants au Yemen[2] - [3].

En , Youtube désactive la chaîne du MEMRI quelques heures après des signalements d'incitation à la haine[4].

Activités

Le MEMRI a son siège social à Washington[5] et des bureaux à Jérusalem.

Le MEMRI traduit en anglais, français et espagnol, des contenus de plus de cent chaînes télévisées et de la presse moyen-orientales en arabe, persan, ourdou, pachto et dari. MEMRI entend ainsi faire connaître ces contenus à un public occidental ne maîtrisant pas ces langues. Sa chaîne MEMRI TV a pour objectif la surveillance des principales chaînes de télévision arabes et iraniennes et le sous-titrage d'extraits. Le MEMRI ne traduit qu'exceptionnellement des extraits de la presse en hébreu, les organes de presse israéliens existant en version anglaise. L'inscription aux informations est gratuite, moyennant une inscription en ligne.

Le MEMRI fait la promotion d'un Islam tolérant en sélectionnant des passages qui prêchent un Islam modére[6].

Le MEMRI n'accepte le financement d'aucun gouvernement[7]. Elle fonctionne en tant qu'organisation « indépendante, non partisane, non lucrative », et possède un statut de non imposable selon la loi américaine[5]. Le MEMRI est financé par 250 donateurs, et quelques fondations.

Controverses

Vincent Cannistraro, ancien responsable du contre-espionnage à la CIA, décrit le MEMRI comme « des propagandistes au service de leur idéologie, qui se situe à l'extrême-droite du Likoud »[8].

Brian Whitaker, rédacteur en chef pour le Moyen-Orient du journal The Guardian, accuse le MEMRI de « se présenter comme un institut de recherche alors qu'il s'agit essentiellement d'une opération de propagande[9] ». Whitaker avait auparavant affirmé que le rôle du MEMRI était de « promouvoir l'agenda politique d'Israël » et avait reproché à l’institut de ne pas mentionner sur son site Web que son président-fondateur était un ancien colonel des services de renseignement israéliens[10].

William Rugh, ancien ambassadeur des États-Unis au Yémen et aux Émirats arabes unis, dit qu'elle ne présente pas le point de vue arabe. Pour lui, ses propriétaires sont des pro-israéliens et des anti-arabes qui veulent montrer que les Arabes haïssent les Juifs et l'Occident, qu'ils incitent à la violence et refusent toute solution pacifique au problème palestinien[11].

En revanche, Bernard Lewis, professeur émérite des études sur le Moyen-Orient de l'université de Princeton, a qualifié MEMRI d'« indispensable[12] ». Le chroniqueur du New York Times Thomas Friedman qualifie le MEMRI d'« inestimable » source d'information[13]. Dans le Jerusalem Post en français, la journaliste et directrice du département Europe du MEMRI[14] Nathalie Szerman affirme que « le MEMRI a accordé, le premier, une tribune aux voix progressistes arabes et iraniennes qui peinaient à se faire entendre »[15].

Certains observateurs lui reprochent de se présenter comme un organisme neutre, alors que, selon eux, il vise à présenter le monde arabe et musulman sous un jour négatif en produisant et en diffusant des traductions incomplètes et en traduisant de manière sélective les points de vue d'extrémistes tout en minimisant ou en ignorant les opinions dominantes[16].

Notes et références

  1. Mohammed El Oifi, « Désinformation à l’israélienne », dans Le Monde diplomatique, . [lire en ligne].
  2. Marie Desnos, « Nada, 11 ans. Son combat contre les mariages forcés », Paris Match, (lire en ligne).
  3. Sunniva Rose, « Nada, 11 ans : « Plutôt mourir que d'être mariée de force » », Le Figaro, (lire en ligne).
  4. (en) Oded Yaren, « MEMRI Back Online After YouTube Backtracks », Haaretz, (lire en ligne).
  5. (en) Selective Memri.
  6. (en) Rowan Scarborough, « Group exposing the drumbeat of Islamic State's propaganda machine », The Washington Times, (lire en ligne).
  7. (en) Jay Nordlinger, « Thanks for the MEMRI (.org) », National Review, , consulté le .
  8. (en) No Longer Obscure, Memri Translates the Arab World, Forward, .
  9. (en) « Email debate: Yigal Carmon and Brian Whitaker », The Guardian, (lire en ligne).
  10. (en) « Selective Memri », The Guardian, (lire en ligne).
  11. (en) Brian Whitaker, « Language matters », The Guardian, (lire en ligne).
  12. (en) « Memri is now offering website and email publication sponsorship/advertising », MEMRI, (lire en ligne).
  13. (en) Brian Whitaker, « Hello, is that Saddam? », The Guardian, (lire en ligne).
  14. « Nathalie Szerman », sur Le Huffington Post (consulté le ).
  15. The Jerusalem Post, édition française, .
  16. (en) Fathi, Schirin (2010). "Memri.org – A Tool of Enlightenment or Incitement?". In Arndt Graf. Orientalism and Conspiracy: Politics and Conspiracy Theory in the Islamic World. I.B. Tauris. (ISBN 978-0-85773-183-8).

Liens externes

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