Inigo, portrait
Inigo, portrait est un roman de François Sureau paru le aux éditions Gallimard. Sureau saisit ce portrait d’Ignace de Loyola durant sa période de conversion qui débute le 20 mai 1521, lorsque sa jambe droite est fracassée par un boulet de canon tiré lors du siège de Pampelune, et se clôt en septembre 1522, lorsqu’il quitte en pèlerin le monastère de Manrèse, ayant écrit les Exercices spirituels, pour cheminer vers Jérusalem en homme nouveau et libre.
Inigo, portrait | |
Auteur | François Sureau |
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Pays | France |
Genre | Roman |
Éditeur | éditions Gallimard |
Collection | Blanche |
Date de parution | |
Nombre de pages | 154 |
ISBN | 978-2-07-013075-7 |
Résumé
I - Le portrait commence par la mort d’Ignace de Loyola le matin du 31 juillet 1556 à Rome. Les derniers jours d’Inigo (Ignace en castillan) sont inhabituels : il n’a pas reçu les derniers sacrements et s’éteint seul, dans un silence d’humilité.
II - Trente-cinq ans plus tôt, les troupes françaises du comte de Lesparre font le siège de la citadelle de Pampelune. En cette veille de bataille, Inigo, jeune soldat inexpérimenté des troupes espagnoles, se confesse méthodiquement. Le 20 mai, les troupes françaises attaquent et ouvrent une brèche dans la forteresse. Inigo s’y engouffre et rencontre son destin: un boulet de canon lui fracasse la jambe droite. Après plusieurs jours de convalescence, il décide de rentrer à Loyola.
III - Comprenant qu’il restera infirme si ses os ne se ressoudent pas mieux, il insiste pour que des chirurgiens lui rebrisent la jambe. Il sort miraculeusement vivant du coma de quatre jours qui suit cette “boucherie”[1] mais, sa jambe droite étant trop courte, il rappelle les deux chirurgiens et leur enjoint de l’allonger.
IV - La convalescence qui suit ce supplice est le second tournant de sa vie. En lisant La Légende dorée, il découvre que les saints étaient des chevaliers de Dieu, réalise que sa propre soif de prestige était vaine et qu’un nouvel amour émergeait en lui : celui du Christ.
Un matin, peu avant la Noël de 1521, la Vierge apparaît. Le lendemain, il se met en marche vers la mer, en passant par Montserrat. À Arantzazu, il prie la Vierge, lui confie son vœu de chasteté et lui révèle savoir qu’il doit d’abord réformer la chair. A Navarrete, il souhaite faire ses adieux au duc de Najera, qui refuse de le rencontrer; Inigo ne s’en soucie guère. C’est aux alentours de Pedrola, après avoir cheminé avec un Maure qu’il décide de s’en remettre à Dieu et de n’être plus qu’un pèlerin.
Arrivé à l’abbaye bénédictine de Montserrat, son dialogue avec Dom Chanon lui fait comprendre qu’il est inutile de prétendre conquérir un amour qui lui a été accordé avant même qu’il ne soit né.
V - À Manrèse, Inigo se sent las du silence persistant de Dieu malgré l’ascèse sévère qu’il s’inflige. Il considère le suicide. Il décide de jeûner à la mort. C’est à cet instant que Dieu s’empare de son âme en l’enveloppant d’un silence épais, prodigieux et protecteur. Inigo se donne alors à Dieu. Il se sent saisi d’une intelligence nouvelle. Il écrit d’une traite les Exercices spirituels puis part pour Jérusalem, libre.
“J’ai longtemps détesté Ignace de Loyola …”, le seul chapitre titré, clôt ce portrait. François Sureau y expose tout ce qui l’avait mené à considérer Loyola “comme une sorte de barbare” mais aussi tout ce qui l’a attiré. Finalement, Sureau voit en Inigo un homme dont la conversion aura duré toute sa vie et dont le legs est enraciné dans ce “silence d’un cœur abandonné”[2] . Ce chapitre permet à François Sureau de marquer ses distances avec ce personnage fascinant, comme lui imprégné de spiritualité, comme lui attaché à l'enseignement et défenseur des institutions. L'auteur y livre des clés, en faisant référence à Rimbaud et Roland Barthes[3].
Éditions
- Inigo, portrait, Ă©ditions Gallimard, 2010 (ISBN 978-2-07-013075-7).
Notes et références
- François Sureau, Inigo, portrait, Paris, Gallimard, , 154 p. (ISBN 978-2-07-013075-7), p. 60
- François Sureau, Inigo, portrait, Paris, Gallimard, , 154 p. (ISBN 978-2-07-013075-7), p. 154
- Élisabeth Bart, « Inigo ou la liberté absolue, de François Sureau », sur www.juanasensio.com, Stalker, (version du 22 avril 2016 sur Internet Archive).
Liens externes
- « Critique sur la procure », sur www.laprocure.com