Industrie du sexe
L'industrie du sexe recouvre l'ensemble du commerce et des moyens mis en place pour vendre des produits et des services à caractère sexuel.
Le terme industrie est cependant peu adapté car il recouvre ici autant des travailleurs du sexe opérant individuellement que des petits établissements, ou des structures d'entreprises multinationales dont certaines sont cotées en bourse[1]. Au total, on estime que le chiffre d'affaires de l'industrie du sexe approcherait les 50 milliards d'euros par an.
Sont notamment classés sous ce vocable :
- La production pornographique (réalisation de revues pornographiques, films, vidéos, ou autres supports représentant des pratiques sexuelles) ;
- La commercialisation de produits adultes, en sex shops, par correspondance, ou par le biais de sites internet spécifiques ;
- Les clubs de striptease ;
- Les établissements dédiés à l'échangisme, aux rapports sexuels sur place, hétérosexuels ou homosexuels ;
- La prostitution organisée avec ses dérivés, escorts, « salons de massages », « bars d'entraîneuses », appelés aussi parfois « bars champagne ».
L'expression industrie du sexe peut donc recouvrir, selon les pays et les législations, un ensemble d'activités très diverses, dont certaines sont parfaitement licites et d'autres illégales, voire en lien avec le crime organisé.
Tourisme sexuel international
Certaines personnes, hommes ou femmes peuvent voyager loin de chez eux dans le but de rencontrer des prostituées locales, ce qui est communément appelé tourisme sexuel, et qui peut avoir des effets socio-économiques importants dans les pays et régions de destination[2]. Le tourisme sexuel masculin peut avoir pour effet d’augmenter l’offre structurée de services sexuels dans les pays d'accueil, alors que le tourisme sexuel féminin a tendance à ne pas utiliser des installations spécifiquement dédiées à cet effet. Comme d’autres formes de tourisme, le tourisme sexuel peut avoir un impact significatif sur des économies locales, en particulier dans des centres urbains populaires et les lieux ayant acquis une réputation de destinations de tourisme sexuel[3]. Le tourisme sexuel peut être accru par de lois anti-prostitution différentiées selon les pays et créer souvent des problèmes sociaux dans le pays d'accueil.
Selon certains ouvrages, le phénomène compterait pour 2 à 14% du PIB des pays d’Asie du Sud-Est concernés. Le développement a été largement amplifié par la présences dans ces pays de bases militaires étrangères, notamment américaines[4].
Références
- L'industrie du sexe cotée en bourse.
- (en) Martin Oppermann, « Sex tourism », Annals of Tourism Research, vol. 26, no 2,‎ , p. 251–266 (ISSN 0160-7383, DOI 10.1016/S0160-7383(98)00081-4, lire en ligne, consulté le )
- Alyson Hillis, Conan Leavey, Stephanie Kewley et Marie Claire Van Hout, « Sex tourism in an era of globalisation, harm reduction and disease migration: a new conceptual model », Tourism Review, vol. 77, no 2,‎ , p. 592–606 (ISSN 1660-5373, DOI 10.1108/TR-04-2021-0184, lire en ligne, consulté le )
- Richard Poulin, « « Le système de la prostitution militaire en Corée du Sud, en Thaïlande et aux Philippines », Bulletin d’histoire politique, vol. 15, no 1, 2006, p. 81-92 »
Bibliographie
- (en) Karen Beeks, Delila Amir, Trafficking and the Global Sex Industry, Lexington Books, , 239 p.
- Mathieu Trachman, Le travail pornographique. EnquĂŞte sur la production de fantasmes, La DĂ©couverte, , 300 p.