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Incident du Dai ichi daihƍmaru

L'Incident du Dai ichi daihƍmaru (珏䞀性邊䞞äș‹ä»¶, Dai ichi daihƍmaru jiken) s'est dĂ©roulĂ© le lorsque la garde cĂŽtiĂšre de CorĂ©e du Sud intercepte deux chalutiers japonais et tue l'un de ses capitaines, Seto Jujiro, au large de l'Ăźle corĂ©enne de Jeju-do. L'incident est l'un des nombreux cas de confrontation maritime entre la CorĂ©e du Sud et le Japon Ă  la suite de la proclamation unilatĂ©rale, et illĂ©gale du point de vue du droit international, de la ligne Syngman Rhee.

Histoire

Le , deux bateaux de pĂȘche, le Dai ichi daihƍmaru et le Dai ni daihƍmaru de la compagnie Taihƍ, partent de Fukuoka au Japon. Le , ils arrivent dans la zone de pĂȘche no 284 situĂ©e dans les eaux internationales prĂšs de l'Ăźle corĂ©enne de Jeju-do.

Le mĂȘme jour, vers 7h du matin, alors que les deux navires japonais pĂȘchent dans le secteur, deux chalutiers sud-corĂ©ens s'approchent d'eux jusqu'Ă  ĂȘtre Ă  portĂ©e de voix et leur Ă©quipage demande aux Japonais « Comment se passe votre pĂȘche aujourd'hui ? ».

Lorsque le Dai ichi daihƍmaru commence Ă  tirer son filet hors de l'eau, les navires sud-corĂ©ens, en fait des patrouilleurs de la garde cĂŽtiĂšres maquillĂ©s en chalutiers, ouvrent le feu au fusil automatique sur le bateau japonais Ă  une distance d'environ 30 mĂštres. Les deux bateaux de pĂȘche japonais essayent alors d'Ă©chapper Ă  cette violente attaque soudaine contre eux, mais sont finalement capturĂ©s Ă  8h30.

Le capitaine d'un des deux bateaux reçoit une balle dans la tĂȘte et est alors inconscient. Les Sud-corĂ©ens leur ordonnent ensuite de se dĂ©tourner sur l'Ăźle de Jeju-do oĂč ils arrivent Ă  11h30 dans le port de Hanlin. Les Ă©quipages japonais sont remis aux autoritĂ©s locales qui leur confisquent leurs objets personnels et les Ă©quipements des bateaux. Ils avertissent que l'un de leurs capitaines est gravement blessĂ© et celui-ci est emmenĂ© dans un hĂŽpital prĂ©caire ne disposant ni de salles, ni d'Ă©quipements ou d'instruments. Un mĂ©decin corĂ©en refuse mĂȘme de lui accorder les soins adĂ©quats. Les Ă©quipages japonais demandent alors aux autoritĂ©s de trouver un autre hĂŽpital amis cela leur est refusĂ© et les Sud-corĂ©ens dĂ©clarent : « Nous accomplissons simplement notre devoir conformĂ©ment Ă  une ordonnance rendue par l'armĂ©e. Par consĂ©quent, nous n'avons aucune responsabilitĂ© ». Ils demandent plusieurs fois Ă  l'armĂ©e d'accorder les soins mĂ©dicaux nĂ©cessaires au blessĂ© en leur promettant mĂȘme de payer les frais mais les militaires refusent toujours. Ils prĂ©tendent ensuite accepter leur demande et disant qu'« ils le transporteront bientĂŽt en voiture Ă  l'hĂŽpital militaire ». Le blessĂ© est cependant toujours laissĂ© sans soins et meurt Ă  23h00 le .

Les Japonais demandent aux autorités de la police d'effectuer la crémation du corps de leur collÚgue mais cela leur est refusé. Ils improvisent donc seuls son service funÚbre et sa crémation.

Le , les Japonais sont transfĂ©rĂ©s dans une base aĂ©rienne dans laquelle ils sont confinĂ©s dans une petite piĂšce de 8,25 m2. EnfermĂ©s sans nourriture, ils survivent grĂące Ă  des aliments qu'ils ont sur eux.

Durant l'interrogatoire de police, les autoritĂ©s sud-corĂ©ennes insistent sur le fait que les chalutiers japonais Ă©taient au moment de leur capture Ă  9 milles nautiques de Hanlin sur l'Ăźle de Jeju-do. Les Japonais, de leur cĂŽtĂ©, affirment que la boussole de navigation, mais aussi la vitesse, des navires corĂ©ens sont faussĂ©es et qu'ils Ă©taient Ă  30 milles nautiques au moment de leur capture. Les autoritĂ©s sud-corĂ©ennes les forcent finalement Ă  accepter qu'ils se trouvaient Ă  13 milles nautiques, un compromis entre les deux versions. Selon l'un des pilotes du Dai ichi daihƍmaru, interrogĂ© sĂ©parĂ©ment, les deux bateaux japonais se trouvaient bien Ă  30 milles nautiques au moment de leur capture.

Le mĂȘme jour, Ă  23h00, les Japonais sont transfĂ©rĂ©s au poste de police de la ville de Jeju oĂč ils sont de nouveau enfermĂ©s sans nourriture dans une cellule de 8,25 m2. 18 d'entre eux sont enfermĂ©s avec des prisonniers corĂ©ens dans une trĂšs petite cellule mais certains maigres repas leur sont tout de mĂȘme distribuĂ©s.

Les Japonais sont de nouveau interrogĂ©s par la police, cette fois par celle de Jeju qui les accuse d'avoir violĂ© la ligne Syngman Rhee. Ils rĂ©futent la lĂ©galitĂ© de cette dĂ©limitation maritime sud-corĂ©enne, qui englobe alors l'Ăźle de Takeshima (les rochers Liancourt) et une grande Ă©tendue de zones de pĂȘche, et qui est un acte unilatĂ©ral contraire au droit international.

La police prĂ©pare le dossier d'enquĂȘte en corĂ©en dans lequel elle falsifie les faits en Ă©crivant que les bateaux japonais avaient violĂ© la ligne Syngman Rhee. Elle leur demande ensuite de signer cette fausse dĂ©claration Ă©crite uniquement en corĂ©en et informe le gouvernement japonais qu'ils avaient reconnu avoir violĂ© la ligne.

Une reprĂ©sentant de la marine amĂ©ricaine rencontre le prĂ©sident sud-corĂ©en Syngman Rhee pour discuter de l'incident. Syngman exprime ses regrets sur la capture des pĂȘcheurs japonais dans les eaux internationales. Les deux navires et leurs Ă©quipages sont ensuite autorisĂ©s Ă  rentrer au Japon sous escorte d'une frĂ©gate amĂ©ricaine le .

À leur dĂ©part, la police sud-corĂ©enne dĂ©clare : « Nous sommes vraiment dĂ©solĂ©s pour la mort de votre collĂšgue. Comme notre pays est en guerre, nous ne pouvions pas vous offrir de la nourriture mĂȘme si nous l'avions voulu. Ne dites rien de mal sur la police ».

Conséquences

Arrestation de navires japonais par la garde cÎtiÚre de Corée du Sud en décembre 1953 aprÚs la proclamation de la ligne Syngman Rhee.

Les principaux enjeux de l'incident sont :

  • L'imposition de la ligne Syngman Rhee qui englobe des zones contestĂ©es est un acte unilatĂ©ral contraire au droit international.
  • L'ouverture du feu sur des navires civils sans sommations dans les eaux internationales est un crime.
  • Un acte criminel prĂ©mĂ©ditĂ© commis par le gouvernement de la CorĂ©e du Sud pour poursuivre son objectif d'occuper illĂ©galement des zones maritimes contestĂ©es, comme en tĂ©moigne le fait que chaque navire corĂ©en Ă©tait composĂ© d'un policier militaire, d'un soldat spĂ©cialement formĂ©, d'un officier d'information, de quatre policiers, et de plus de 12 autres membres d'Ă©quipage.
  • Une grave violation des droits de l'homme en abusant des Ă©quipages japonais pendant les interrogatoires. Par exemple par le refus d'offrir des soins mĂ©dicaux, de nourrir les prisonniers, d'effectuer des services funĂ©raires et une crĂ©mation, de confiner les Ă©quipages dans une cellule surpeuplĂ©e dont la superficie du sol est infĂ©rieure Ă  8,25 m2, etc.

L'incident n'est en fait que l'un des Ă©pisodes d'une sĂ©rie d'hostilitĂ©s et de captures de pĂȘcheurs japonais par le gouvernement de la CorĂ©e du Sud.

Du (date de l'entrĂ©e en vigueur unilatĂ©rale de la ligne Syngman Rhee) au (date de la signature du traitĂ© normalisant les relations entre le Japon et la RĂ©publique de CorĂ©e), 328 navires de pĂȘche japonais sont capturĂ©s et 3 929 pĂȘcheurs sont arrĂȘtĂ©s par la CorĂ©e du Sud. Parmi eux, 44 sont morts.

Voir aussi

Notes et références

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