Imre Pozsgay
Imre Pozsgay ([ˈim.ɾɛ], [ˈpoʒ.gɒ.i]) est un homme politique hongrois né à Kóny le et mort le à Budapest[1]. Devenu ministre d'État après le départ de János Kádár en 1988, il est l'un des artisans de la fin du régime communiste hongrois et, plus largement, de la chute du bloc de l'Est.
Imre Pozsgay | |
Imre Pozsgay en 1988. | |
Fonctions | |
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Ministre d'État | |
– (2 ans) |
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Prédécesseur | poste vacant (dernier titulaire : Ferenc Münnich) |
Successeur | poste supprimé |
Ministre de l'Éducation | |
– (1 an, 11 mois et 29 jours) |
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Prédécesseur | Károly Polinszky |
Ministre de la Culture | |
– (3 ans, 11 mois et 5 jours) |
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Prédécesseur | László Orbán |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Kóny Royaume de Hongrie |
Date de décès | |
Lieu de décès | Budapest Hongrie |
Nationalité | hongroise |
Parti politique | MDP (1950-1956) MSzMP (1956-1989) MSzP (1989-1990) NDSZ (1991-1996) |
Biographie
Après des études d'anglais à l'institut Lénine de Budapest, Poszgay entre au Parti socialiste ouvrier hongrois en 1950 et enseigne le marxisme-léninisme de 1957 à 1970.
Il devient ministre de la culture en 1976 et de l'éducation en 1980. Il fait cependant partie des « réformateurs » qui revendiquent des changements et s'oppose à János Kádár, ce qui lui fait perdre son poste en 1982. Il devient alors président du Front Patriotique, une organisation populaire affiliée au Parti socialiste ouvrier hongrois.
Il rédige alors un rapport qui fait l'état des lieux des problèmes économiques du pays. Ce rapport, Le tournant et la réforme, circule dans le pays et fait de Pozsgay un des meneurs des réformateurs. Aussi, lorsque János Kádár est exclu de la direction du PC en mai 1988, Pozsgay devient membre du Politburo du Parti socialiste ouvrier hongrois.
En , il déclare que les barbelés qui marquent la frontière entre la Hongrie et l'Autriche sont « historiquement, politiquement et techniquement dépassés ». Le mois suivant, il déclare sur la radio nationale que l'insurrection de 1956 avait été un « soulèvement populaire », et non une contre-révolution. Pozsgay testait délibérément Gorbatchev. En l'absence de réaction, les réformateurs comprennent qu'ils ont le champ libre et que l'URSS n'a plus les moyens, ni l'envie, de les arrêter.
Le , les Hongrois obtiennent l'autorisation légale de se rendre en Autriche. Des Trabant hongroises circulent alors dans les rues de Vienne, avec souvent un réfrigérateur ou un téléviseur sur le toit : Les Hongrois viennent y faire leurs courses. L'information passe inaperçue à l'Ouest, pourtant le rideau de fer est ouvert. Le , le démantèlement des barbelés commence en quatre points de la frontière. Erich Honecker, qui dirige encore la République démocratique allemande, tente de faire réagir Gorbatchev qui ne bouge pas. Dès lors, le , le démantelement complet est ordonné, et Pozsgay participe à l'organisation du piquenique paneuropéen du 19 août qui permet à des centaines d'Allemands de l'Est de passer en Autriche. En septembre, les frontières sont définitivement ouvertes ; le mur de Berlin est abattu en novembre.
Dans le même temps, le Parti socialiste ouvrier hongrois organise la transition démocratique avec l'opposition, au cours de la Table ronde nationale menée de juin à , et la nouvelle République de Hongrie est proclamée le . Le Parti socialiste ouvrier hongrois devient le Parti socialiste hongrois et Imre Pozsgay en devient vice-président. Le Parti socialiste perd cependant les premières élections législatives libres, organisées en 1990 et qui sont remportées par le Forum démocrate hongrois.
Imre Pozsgay quitte le Parti socialiste en 1991 pour former l'Alliance démocratique nationale, qu'il préside jusque 1996. Membre du parlement jusque 1994, il enseigne à l'université Kossuth Lajos à Debrecen.
Position dans l'histoire
Imre Pozsgay avait fait don de ses papiers personnels à la Hoover Institution en 1989, et a autorisé en 2009 cette institution à les rendre publics. Richard Sousa, directeur de l'Institution, estime que Pozsgay sera reconnu par l'histoire comme un des dirigeants qui ont permis la transition démocratique dans son pays.
Notes et références
- (hu) « Meghalt Pozsgay Imre » [« Imre Pozsgay est mort »], sur Index.hu, (consulté le ).
Annexes
Article connexe
- (hu) Judit N. Kósa, « Rés a rendszer betonfalán - Pozsgay Imre halálára » [« Une fente dans le mur de béton du régime : À l'occasion de la mort d'Imre Pozsgay »], Népszabadság,‎ (lire en ligne)
Liens externes
- (en) Site de la Hoover Institution
- (en) Site du consulat de Hongrie
- Site du Sénat français