Imad ad-Din Zengi
Imâd ad-Dîn Zengi[1] († 1197), parfois nommé Zengi II pour être distingué de son grand-père, est un émir zengide de Sinjâr de 1171 à 1181, puis d’Alep de 1181 à 1183, et enfin de nouveau de Sindjar de 1183 à 1197. Il était le fils aîné de Qutb ad-Dîn Mawdûd, émir de Mossoul.
Décès | |
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Père |
Biographie
Son père meurt le en le déshéritant et en désignant comme successeur son second fils Saif ad-Dîn Ghâzî. Et Imad ad-Din se réfugie à Alep à la cour de Nur ad-Din. Ce dernier intervient rapidement contre Mossoul, s’empare de Sindjar et assiège Mossoul qui se rend le . Contrairement aux espoirs de Imad ad-Din, il garde le contrôle de la ville pour son propre compte, y nomme un vizir, Gumushtekîn, et laisse le titre d’émir de Mossoul à Sayf ad-Din[2]. Imad ad-Din reçoit Sindjar en compensation[3].
Sayf ad-Din meurt le , désignant son frère Izz ad-Din Mas'ud. Il a certes un fils, mais ce dernier n’a que douze ans et la situation politique exige à la tête de l’émirat un homme fort. En effet, Saladin, vizir d’Égypte, a rejeté la tutelle de Nur ad-Din puis a profité de la mort de ce dernier pour s’emparer de Damas et, comme il cherche à unifier les Musulmans d’Égypte et de Syrie sous son autorité, il représente une menace pour Mossoul et Alep. Le , c’est son cousin As-Salih Ismail al-Malik, émir d’Alep, meurt sans avoir ni fils ni frère et désigne Izz ad-Din Mas'ud pour lui succéder, contre l’avis de ses conseillers qui proposaient Imad ad-Din. À la suite des revendications de son frère Izz ad-Din préfère échanger avec Imad ad-Din Sindjar contre Alep[4].
En novembre 1182, Saladin qui cherche à unifier la Syrie musulmane sous son autorité assiège Mossoul, mais les princes musulmans, inquiets des ambitions de Saladin, forment une coalition qui oblige de dernier à lever le siège. Il doit se contenter de la ville de Sindjar qu’il avait prise avant d’attaquer Mossoul[5]. Il se tourne alors en mai 1183 contre Alep et assiège la ville. La ville passe pour être imprenable, ses habitants et défenseurs n’hésitent pas à effectuer des sorties contre l’armée de Saladin et Imad ad-Din peut faire appel à son frère Izz ad-Din Mas'ud ou aux Francs pour obliger Saladin à lever le siège, mais il préfère négocier et conclut le l’échange d’Alep contre les villes de Sindjar, de Nisibe, d’El-Khabur, d’Er-Rakka et de Seruj. Imad ad-Din Zengi quitte la ville sous les huées des Alépins, qui s’étaient toujours montrés fidèles aux Zengides et qui étaient honteux de la démission de leur émir[6].
En juin 1190, il répond avec un de ses neveux de Mossoul à l'appel au jihad de Saladin contre les croisés qui assiègent Saint-Jean-d’Acre[7]. En 1193, profitant de la mort de Saladin, son frère Izz ad-Din Mas'ud et lui tentent de secouer la tutelle ayyoubide, mais la mort d'Izz ad-Din Mas'ud peu après met fin à cette tentative[8]. Il meurt à Sindjar au mois de mouharram 594 après l’Hégire, soit en novembre ou en décembre 1197[9].
Mariages et enfants
D’une épouse inconnue, il a eu un fils, Qutb ad-Dîn Mohammed († 1219), qui lui succède comme émir de Sindjar[9].
Notes et références
- arabe : ʾabū al-fatiḥ ʿamād ad-dīn al-malik al-ʿādil zankī ben mawdūd, أبو الفتح عماد الدين "الملك العادل" زنكي بن مودود
- Grousset 1935, p. 530.
- Grousset 1935, p. 936.
- Grousset 1935, p. 649-650.
- Grousset 1935, p. 674-6.
- Grousset 1935, p. 680-1.
- Grousset 1936, p. 74.
- Grousset 1936, p. 175-6.
- Foundation for Medieval Genealogy.
Annexes
Sources
- René Grousset, Histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem - II. 1131-1187 L'équilibre, Paris, Perrin, (réimpr. 2006), 1013 p.
- René Grousset, Histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem - III. 1188-1291 L'anarchie franque, Paris, Perrin, (réimpr. 2006), 902 p.