Idothée fille de Protée
Dans la mythologie grecque, Idothée est une divinité marine, fille de Protée. Euripide dans son Hélène la nomme Ido en tant qu'enfant, puis Théonoé « étant parvenue à l'âge mûr pour les noces[1] » ; il lui donne en outre Psamathée pour mère, ce qui est contraire à la tradition dominante qui fait de cette dernière la femme d'Éaque.
Elle est essentiellement évoquée dans l’Odyssée d'Homère, où elle aide Ménélas lorsqu'il est encalminé sur l'île de Pharos[2]. Elle lui conseille de se saisir de Protée l’immortel, son père, qui, étant prophète, pourra lui enseigner comment quitter l'île.
Les philosophes anciens ou médiévaux, parmi lesquels Héraclide, Sextus Empiricus, Proclus et Eustathe, associent presque toujours son nom (Eidothea) à la « forme » (eidos) issue de la « première (proté) matière » représentée par Protée[3] - [4]. Fixer ce Protée « ne peut se faire sans une révélation divine apportée ici par Idothée »[5].
Elle est probablement assimilée à Cabiro, fille de Protée selon Strabon (X, 3, 21), qui passe pour la mère des Cabires conçus avec Héphaïstos.
Sources
- Euripide, Hélène [détail des éditions] [lire en ligne] (12-15).
- Homère, Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne] (IV, 365 et suiv.).
- Hygin, Fables [détail des éditions] [(la) lire en ligne] (CXVIII).
- Nonnos de Panopolis, Dionysiaques [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 36).
Notes
- Traduction de Leconte de Lisle.
- D'après A. Kirchenbauer, Pharos se révélerait être l'île de Socotora, actuelle Socotra dans l'Océan Indien, et non pas l'île de Pharos, emplacement du Phare d'Alexandrie. Voir à ce sujet http://www.utqueant.org/net/car1.kirchenbauer.html.
- F. Buffière, Héraclite, Allégories d'Homère, Paris, 2003, LXI + 138 pp., (ISBN 2-251-00133-6), p. 71 et 124.
- H. van Kasteel, Questions homériques, Physique et Métaphysique chez Homère, Grez-Doiceau, 2012, LXXXVIII + 1198 pp., (ISBN 978-2-9600575-6-0), p. 157-158, 351, 603-604.
- E. d'Hooghvorst cité dans : H. van Kasteel, Questions homériques, p. 992.