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IRTEX

IRTEX (Ingénierie et Réalisation de Transports Exceptionnels) était un consortium composé de 6 entreprises de transport et constructeurs de camions spéciaux : SCTT en France, Translast en Allemagne, Rigging International aux États-Unis, Sainert, TMU et DRIVE (Diseño, Realizacion e Ingenieria de Vehiculos Especiales) en Espagne.

Des camions similaires ont été construits, en petit nombre, par Ponticelli en France, TMU et DRIVE en Espagne.

Historique

L'histoire commence avec le constructeur français de camions standard et exceptionnels hors gabarit Willème, créé en 1919 à Nanterre par Louis Willème. Il débute par la vente de pièces détachées et le reconditionnement des Liberty Truck de l'armée américaine, abandonnés sur le territoire français après la Première Guerre mondiale. À partir de 1930, il commence à construire ses propres modèles équipés de ses propres moteurs. L'entreprise se spécialise ensuite dans la production de tracteurs routiers spéciaux pour charges lourdes.

En 1950, les Ă©tablissements Willème emploient 1 240 personnes qui produisent environ 70 camions par mois. Ces vĂ©hicules sont destinĂ©s au marchĂ© intĂ©rieur, mais un tiers est exportĂ© au Mexique, TchĂ©coslovaquie et Iran. Mais la concurrence est vive, surtout Ă  l'exportation. Dans les annĂ©es qui suivent, Ă  la suite d'une forte baisse des commandes Willème ne va produire que 25 vĂ©hicules par mois et trois cents ouvriers sont licenciĂ©s. Pour essayer de redresser la situation, il faut innover et fait appel Ă  Faget-Varnier pour crĂ©er une nouvelle cabine, la fameuse cabine Ă  « nez de requin ». La production progresse lĂ©gèrement passant de 316 unitĂ©s en 1954 Ă  426 en 1955 et 495 en 1957. En 1958, Louis Willème meurt, son fils Pierre, et les fils des associĂ©s, Jean Schorestène et Robert Klotz, prennent la direction de l'entreprise.

Très vite, ils se mettent à la recherche d'un partenaire solide car le volume des ventes n'est pas suffisant pour continuer à faire vivre l'entreprise. Les capitaux manquent pour étudier une nouvelle génération de moteurs. Un premier accord est passé avec UNIC en 1961 mais il ne dure que dix-huit mois, les clients des deux marques n'ont pas été séduits par les véhicules issus de leur coopération.

Willème se tourne vers AEC, prestigieuse firme britannique et BMC British Motor Corporation avec qui des contrats de coopération sont signés en juin 1962. Deux nouveaux modèles voient le jour en 1963, les « Willlème-BMC », camions légers de 1,5 à 7 tonnes ce charge utile et les Willème-AEC de 16 à 35 tonnes. L'opération est un échec car le moteur AEC manque de puissance et les « BMC » ont une fiabilité médiocre. Mais une clause du contrat avec BMC oblige Willème à produire les camions même s'ils ne trouvent pas preneur. La situation financière devient catastrophique. La production annuelle tombe à 150 unités et l'effectif salarié passe de 600 à 150.

Les ateliers Willème de Nanterre, devenus beaucoup trop grands et coĂ»teux sont transfĂ©rĂ©s Ă  Suresnes, dans des locaux partagĂ©s avec Velam. En 1970, les crĂ©anciers rĂ©clament la liquidation de l'entreprise. Après avoir dĂ©posĂ© le bilan, la sociĂ©tĂ© est reprise en 1971, par le groupe PRP (Perez & Raimond. Paris), importateur français des moteurs amĂ©ricains Detroit Diesel. L'entreprise se concentre uniquement sur la production de vĂ©hicules lourds tout en conservant la marque Willème. En 1972, une nouvelle gamme voit le jour, la sĂ©rie TG destinĂ©e Ă  tracter des convois exceptionnels. Le TG.300 est un gĂ©ant, prĂ©vu pour tracter jusqu'Ă  1 000 tonnes. Le marchĂ© Ă©tant très rĂ©duit et les transports exceptionnels pas lĂ©gion en France, dès 1978 PRP connait des difficultĂ©s financières puis dĂ©pose son bilan. En 1982, c'est le constructeur belge MOL qui rachète les droits et licences des camions Willème. Il poursuivra la fabrication en conservant la marque Willème puis, les commercialisera sous les marques TMU et DRIVE.

C'est à partir de 1980 que le groupement IRTEX - Ingénierie et Réalisation de Transports Exceptionnels s'est constitué. IRTEX était un consortium composé de 6 transitaires ou constructeurs de camions lourds pour convois exceptionnels et spéciaux : SCTT en France, Translast en Allemagne, Rigging International aux États-Unis, Sainert, TMU et DRIVE en Espagne. Des camions similaires aux Willème TG300 ont été construits, en petite quantité, aussi par Ponticelli en France, TMU et DRIVE en Espagne[1]

Quelques exemplaires de camions super lourds avec lest dérivés du TG300 ont continué à être fabriqués sur ces mêmes bases jusqu'en 1988. Les anciennes cabines "Horizon" ont été abandonnées et MOL a utilisé un dérivé de la cabine du DAF 2800[2]

Gamme TG

La sĂ©rie Willème TG a Ă©tĂ© dĂ©clinĂ©e en plusieurs versions : TG100, TG150 et TG200 lancĂ©s en 1972, TG250 dont seuls 4 exemplaires 8x8 ont Ă©tĂ© fabriquĂ©s en 1972 et le TG300 8x8 avec 12 exemplaires fabriquĂ©s entre 1973 & 78. Ces camions, fabriquĂ©s sur commande, ont Ă©tĂ© tout spĂ©cialement conçus selon les besoins de l'utilisateur pour le transport de charges très lourdes pouvant aller jusqu’à 1 000 tonnes pour le TG 300. De type cabine avancĂ©e, la cabine profonde permet tout de mĂŞme d'accueillir une couchette mais le confort est minimal voire inexistant selon les tĂ©moignages de l'Ă©poque. Sur les 12 exemplaires fabriquĂ©s deux sont allĂ©s Ă  Radom, en Pologne, les 10 autres en Chine[3]..

La boite de vitesse Clarks qui équipe le TG250 pèse 8 tonnes. Toute réparation se fait uniquement aux États-Unis. La boite est semi-automatique avec une position avec entraînement des vitesses avec verrouillage, en cas d’oubli de déverrouillage de la vitesse, si le moteur cale, il faut attendre des jours pour redémarrer, le temps que la pression d’huile retombe[4].

Le constructeur belge MOL a poursuivi la production des pièces détachées du TG300 pour la Chine jusqu'en 1988.

Notes et références

Bibliographie

  • L'atlas des camions français, Ă©ditions Atlas, 2007. (ISBN 978-2-7234-5924-2)
  • SociĂ©tĂ© d'histoire de Nanterre - Les Ă©tablissements Willème (octobre 1998),

Liens externes

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