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Hypergamie

L’hypergamie, du grec « υπΔρ » (« au-dessus ») et « ÎłÎ±ÎŒÎżÏ‚ » (« mariage »), est pour un individu le fait d'avoir un conjoint dont le niveau social est plus « Ă©levĂ© », ou plus gĂ©nĂ©ralement, dans une sociĂ©tĂ©, le fait de prĂ©fĂ©rer des alliances avec un conjoint de statut plus Ă©levĂ©. On parle d'hypergamie fĂ©minine lorsque le statut de la femme est infĂ©rieur Ă  celui du mari, et d'hypergamie masculine dans le cas inverse[1].

Sociétés occidentales

Selon une étude américaine parue en 2005 sur les préférences dans le choix de partenaires (en), les hommes rechercheraient préférentiellement chez les femmes la santé et la beauté, les femmes accorderaient plus d'importance au statut, à la réussite professionnelle et à l'ambition chez les hommes[2]. La journaliste Peggy Sastre remarque que l'hypergamie féminine ne s'atténue pas malgré l'augmentation des revenus de la femme[3].

Le sociologue Milan Bouchet-Valat dĂ©crit cependant un changement de tendance : « Nous en sommes restĂ©s Ă  des thĂ©ories qui ont vingt-cinq ans, selon lesquelles la rĂšgle Ă©tait 'l’hypergamie fĂ©minine' — que la femme se mariait 'vers le haut' — sans mettre Ă  jour les travaux sociologiques. En fait, depuis l’annĂ©e 2000 environ, les femmes sont plus diplĂŽmĂ©es que leur conjoint. »[4]. Le sociologue complĂšte : « Nous observons que le cĂ©libat dĂ©finitif des femmes n’augmente plus avec leur diplĂŽme, alors que les plus diplĂŽmĂ©es nĂ©es avant-guerre Ă©taient fortement dĂ©savantagĂ©es sur le marchĂ© conjugal. À l’inverse, le cĂ©libat dĂ©finitif des hommes non diplĂŽmĂ©s s’est accentuĂ©, signe de l’effet nĂ©gatif persistant des difficultĂ©s d’insertion professionnelle sur la conjugalitĂ© masculine.»[5]

Selon Milan Bouchet-Valat, l'hypergamie fĂ©minine dans les couples hĂ©tĂ©rosexuels est d'une part le symptĂŽme d'inĂ©galitĂ©s structurelles entre les hommes et les femmes dans la sociĂ©tĂ©, c'est Ă  dire que l'hypergamie fĂ©minine peut s'expliquer par une "contrainte de disponibilitĂ© des conjoints d’un niveau de diplĂŽme donnĂ©"[6]. En effet la majoritĂ© des femmes occupe des positions professionnelles infĂ©rieures aux hommes, mĂȘme si cet Ă©cart a tendance Ă  se rĂ©duire[7] - [8]; et les progressions de carriĂšre des femmes sont en moyenne moins Ă©levĂ©es que celles des hommes, donc la supĂ©rioritĂ© de la profession de l’homme sur sa conjointe tend Ă  se renforcer au cours du temps[1]. D'autre part, l'hypergamie fĂ©minine rĂ©sulte Ă©galement de normes sociales qui influencent les prĂ©fĂ©rences des individus[1].

En Inde

En Inde, l'hypergamie est pratiquée dans les castes supérieures. Le cas Khabou Dhin est resté célÚbre. Khabou Dhin, membre de la caste des Rajput à Kangra, en Inde du Nord, fut condamné par les Britanniques pour avoir tué ses deux filles plutÎt que de les marier à des hommes de caste inférieure[9].

Autre sens du mot

L'hypergamie est l'union répétitive, au sein d'un réseau familial étroit, poursuivie sur plusieurs générations ; ainsi, Cléopùtre est le fruit de plusieurs générations d'incestes : une relation générationnelle hypergamique.

Notes et références

  1. Milan Bouchet-Valat, « Hypergamie et cĂ©libat selon le statut social en France depuis 1969 », Revue de l'OFCE,‎ (lire en ligne)
  2. (en) Todd K. Shackelford, David P. Schmitt, David M. Buss, « Universal dimensions of human mate preferences », Personality and Individual Difference, vol. 39,‎ , p. 447–458 (lire en ligne [PDF]).
  3. Peggy Sastre, L'amour, l'un des derniers boulets que traĂźnent les femmes, Slate, .
  4. CĂ©cile Deffontaines, DiplĂŽme, salaire... Les femmes triomphent dans le couple, L'Obs, .
  5. « L'inversion de l'hypergamie féminine au fil des cohortes en France | Sciences Po Centre de recherche sur les inégalités sociales », sur www.sciencespo.fr, (consulté le )
  6. Milan Bouchet-Valat, « Plus diplĂŽmĂ©es, moins cĂ©libataires. L’inversion de l’hypergamie fĂ©minine au fil des cohortes en France », Population,‎ (lire en ligne)
  7. « ActivitĂ©, emploi, salaires et retraites : la convergence des situations entre hommes et femmes s'opĂšre, mais parfois bien lentement − Femmes et hommes - Regards sur la paritĂ© | Insee », sur www.insee.fr (consultĂ© le )
  8. Michel Bozon, François Héran, La formation du couple, La Découverte, , p. 67.
  9. Cité par J. P. Parry dans la revue L'homme, Caste and Kinship in Kangra, 1980, n°2, p 150-153.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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