Humilier
Dans le monde de la tauromachie, humilier dĂ©signe, pour un taureau de combat, l'action de baisser la tĂȘte et de mettre les cornes dans la muleta, ce qui est un signe de noblesse[1].
Description
En tant que terme technique propre Ă la corrida, le mot ne peut pas ĂȘtre pris dans le sens premier du verbe espagnol humillar ou français « humilier », (connotation de mĂ©pris), puisqu'il s'agit de mettre en valeur les qualitĂ©s de la caste de l'animal[2]. Cette disposition de la bĂȘte oblige le torero Ă un certain nombre de prĂ©cautions.
Précautions à prendre
Le taureau qui baisse la tĂȘte par tempĂ©rament, parce qu'il est noble, doit ĂȘtre lidiĂ© avec dĂ©licatesse. Le torero doit veiller Ă ne pas accentuer outre mesure l'abaissement de la tĂȘte[3] car l'animal risque de planter ses cornes dans le sable, ce qui provoque une culbute appelĂ©e vuelta de campana (« tour de cloche »). Cette culbute qui affaiblit l'animal, Ă©quivaut selon l'expression consacrĂ©e « Ă une bonne pique »[4].
Cependant, en fin de faena, le torero doit avoir amenĂ© le taureau Ă baisser la tĂȘte suffisamment pour pouvoir pratiquer l'estocade, qui serait impossible sur un animal gardant la tĂȘte haute[1].
La vuelta de campana du taureau noble n'est pas toujours provoquĂ©e par le matador. Il lui arrive parfois de faire cette « cabriole » de lui-mĂȘme, au sortir du toril. Cela donne une figure de style trĂšs spectaculaire pour le public novice, plus inquiĂ©tante pour les aficionados en cela qu'elle affaiblit l'animal[5].
Bibliographie
- Paul Casanova et Pierre Dupuy, Dictionnaire tauromachique, Marseille, Jeanne Laffitte, , 180 p. (ISBN 2-86276-043-9)
- Robert BĂ©rard (dir.), Histoire et dictionnaire de la Tauromachie, Paris, Bouquins Laffont, , 1056 p. (ISBN 2-221-09246-5)
- Auguste Lafront, Encyclopédie de la corrida, Paris, Prisma,
Notes et références
- BĂ©rard 2003, p. 560
- Lafront 1950, p. 144
- Casanova et Dupuy 1981, p. 88
- Casanova et Dupuy 1981, p. 178
- BĂ©rard 2003, p. 960