Hugonides

Les Hugonides se rattachent probablement à des comtes du Mans du début du VIII^e siècle, issus du groupe familial des Robert, qui est également ancêtre des Robertiens. Un comte du Mans du nom de Roger, donné comme frère de Lambert, comte de Hesbaye et ancêtre des Robertiens, apparaît comme comte du Mans en 710. À la mort d'Herlemond, évêque du Mans, en 724 Roger profite de la vacance du siège épiscopal pour administrer les domaines épiscopaux. Il a eu trois enfants :

• Hervé, comte du Mans à la suite de son père,
• Gauziolène, évêque du Mans,
• Rotilde, abbesse.

Malheureusement pour eux, Hervé et Gauziolène prendront le parti de Griffon en révolte contre son demi-frère Pépin le Bref. Vaincu, Hervé sera destitué, tandis que Gauziolène verra ses pouvoirs réduits. Comme les Rorgonides, les Hugonides se rattacheraient à Roger et de son fils Hervé, comtes du Mans.

L'avènement politique de la lignée des Hugonides apparait avec la descendance du comte Harduin et de son épouse Warimburge[1]. Un fils, Hugues, devient comte de Bourges, un autre Roger est cité en 859[2]. De ce dernier est issu le comte du Maine Roger.

À la mort du comte du Maine Renaud d'Herbauges, le roi se méfiant des Rorgonides, le Maine fut confié au comte Roger de la famille des Hugonides. Les Rorgonides Gauzlin II et Gauzbert s'allièrent aux Robertiens et combattirent Roger. Sous le règne d'Eudes, Roger fut destitué au profit de Gauzlin II, mais ce dernier ne réussit pas à se maintenir au Mans, en fut chassé en 898 et décèdera en 926.

Après avoir arraché le Maine aux Rorgonides en 898, les Hugonides durent louvoyer entre les visées expansionnistes des comtes d'Anjou, de Blois et plus tard des ducs de Normandie.

La famille s'éteignit en 1062 avec Herbert II, date qui annonça une période de trouble et d'anarchie féodale au sein du comté.

Sur des considérations onomastiques, on considère que les comtes de Laon du X^e siècle était issus d'une branche Hugonide. Ce n'est toutefois pas celle du Maine[3], mais celle dont est issue Hugues de Bourges, chasé en Perthois et en Bolenois, ou Hugues de Dijon chasé en Bassigny[4].

un trait en pointillé représente un lien de parenté hypothétique

• FranceBalade : les seigneurs du Maine
• Pierre Riché, Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », 1983 (réimpr. 1997), 490 p. (ISBN 2-01-278851-3, présentation en ligne)
• Foundation for Medieval Genealogy : comtes du Maine
• François Doumerc - Essai de construction d'un espace princier : l'exemple des Rorgonides dans le monde franc puis dans le royaume de France et ses marges (vers 600-vers 1060) – Thèse sous la dir. de Annie Renoux, Le Mans, 2020.
• Onomastique et Parenté dans l'Occident médiéval, Oxford, Linacre College, Unit for Prosopographical Research, coll. « Prosopographica et Genealogica / 3 », 2000, 310 p. (ISBN 1-900934-01-9) :

  • Katharine S. B. Keats-Rohan "Bilichildis" problèmes et possibilités d'une étude de l'onomastique et de la parenté de la France du Nord-Ouest,
  • Christian Settipani Les vicomtes de Châteaudun et leurs alliés.

• Christian Settipani – La préhistoire des Capétiens (481-987), tomes I et II, Villeneuve d’Ascq (avec la collaboration de P. Van Kerrebrouck), 1993.