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Hua tou

Un hua tou (chinois : 話頭, simplifié : 话头, pinyin : huàtóu ; coréen : hwadu ; japonais : watō ; « sujet d'investigation ; phrase choc, mot clé[1] ») est une courte phrase, parfois issue d'un gong'an (japonais : kōan), qui est prise comme sujet d’introspection et de concentration. Cette pratique du bouddhisme chán, son et zen a pour but de favoriser l'éveil[2].

Concept

Lorsque, dans sa méditation, un étudiant contemple un kôan, son attention peut se focaliser sur un mot ou une expression de ce kôan. Ce mot ou cette expression constitue ce qu'on appelle hua tou, mot que l'on peut d'ailleurs aussi traduire par « chef de file de la pensée » (anglais: head of thought) est le mot principale ou l'expression principale qui résume un kôan[3].

Exemple

Un exemple de hua tou est le mot « wu » utilisé dans un gong'an célèbre par le maître Zhaozhou Congshen, qui répond par la négative (wu) à la question d'un moine qui demande « Un chien a-t-il la nature de bouddha ? »[1]. Ce simple mot est devenu le hua tou de très nombreux pratiquants. Il arrive aussi que le terme soit utilisé comme une expression alternative d'un kôan[3].

Histoire

La pratique de questionnement ou d'investigation du hua tou (kanhua chan) aurait été popularisée, mais non inventée, par le maître chinois Dahui Zonggao (en) (1089 - 1163) de l'école Linji[2] - [4]. La méthode n'est pas un exercice de réflexion intellectuelle; elle a pour but de générer un doute (yiqing) et de mener à un état où la pensée conceptuelle se tarit[1].

Le maître Xuyun (1840? - 1959) en parle en ces termes : « À cause de notre nature inférieure, les anciens maîtres furent obliger d'user d'artifices pour instruire leurs disciples et leur donnèrent à méditer des phrases particulières appelées hua tou. Et comme les adeptes de la Terre Pure qui récitaient le nom de bouddha était nombreux, ils leur donnèrent à méditer le hua tou suivant : "Qui récite le nom du Bouddha ?" [...] Dans notre investigation du hua tou, le mot qui doit être soigneusement examiné. [...] Vous devez vous efforcer de connaître d'où vient ce « qui » et à quoi il ressemble. Notre investigation doit être tournée vers l'intérieur et pour cela elle est aussi nommée "l'écoute intérieure de notre nature propre"[5]. »

Références

  1. (en) Robert E. Buswell Jr. et Donald S. Lopez Jr., The Princeton Dictionary of Buddhism, Princeton, Princeton University Press, (ISBN 978-1-400-84805-8, lire en ligne), p. 358
  2. (en) Stuart Lachs, « Hua-t’ou : A Method of Zen Meditation », sur www.hf.uio.no, (consulté le ).
  3. (en) Helen J. Baroni, The Illustrated Encyclopedia of Zen Buddhism, New York, The Rosen Publishing Group, , 425 p. (ISBN 978-0-823-92240-6, lire en ligne), p. 372
  4. (en) Youru Wang, Historical Dictionary of Chan Buddhism, Rowman & Littlefield, , 386 p. (ISBN 978-1-5381-0552-8, lire en ligne), p. 29
  5. Érik Sablé, Tsu Yun, le moine aux semelles de vent : vie et paroles du dernier maître bouddhiste chinois, Paris, Dervy, coll. « Chemins de sagesse », , 83 p. (ISBN 2-84454-281-6), p. 58-65.

Voir aussi

Articles connexes

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