Hoy (revue)
Histoire
En juin 1976, la dictature militaire dirigĂ©e par Augusto Pinochet a accusĂ© la revue Ercilla de «propagande antipatriotique» et a essayĂ© de convaincre son propriĂ©taire, Sergio Mujica, et son directeur Emilio Filippi Muratto, de changer la ligne Ă©ditoriale ; finalement la revue a Ă©tĂ© vendue au groupe Ă©conomique pro-gouvernemental Cruzat-LarraĂn, et son rĂ©dacteur en chef et son personnel ont dĂ©missionnĂ©[1]. Après cinq mois d'attente d'une autorisation officielle, l'Ă©quipe dirigĂ©e par Filippi a crĂ©Ă© l'hebdomadaire Hoy, financĂ© par la fondation nĂ©erlandaise Organisation catholique pour le cofinancement de programmes de dĂ©veloppement, grâce Ă l'intervention du cardinal RaĂşl Silva HenrĂquez. Compte tenu de ce qui s'Ă©tait passĂ© avec Ercilla, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de crĂ©er une sociĂ©tĂ© de journalistes qui seraient les propriĂ©taires de la nouvelle publication. La première Ă©dition de Hoy a Ă©tĂ© diffusĂ© le 1 juin 1977[1].
Ses créateurs étaient politiquement liés au Parti Démocrate Chrétien (PDC), un parti qui en 1977 faisait partie de la coalition d'opposition au régime, et certains médias liés à ce parti ont été fermés, comme Radio Balmaceda et la revue Politica y Espiritu. Le premier obstacle juridique qu'a affecté Hoy a été sa suspension pendant deux mois, le 22 juin 1979, sur ordre du chef de la zone d'état d'urgence de l'époque, le général Enrique Morel Donoso, parce qu'il était accusé de contrevenir aux dispositions légales en vigueur en interviewant les dirigeants socialistes en exil, Clodomiro Almeyda et Carlos Altamirano, en violation de la pause politique imposée par la loi et de l'interdiction de diffuser la doctrine marxiste[1].
Alors que les autres magazines d'opposition ont Ă©tĂ© fermĂ©s en septembre 1984, l'hebdomadaire a Ă©tĂ© soumis Ă une censure prĂ©alable par le dĂ©cret n° 1217. Celui-ci stipule l'interdiction de diffuser, sans autorisation prĂ©alable, toute information de nature politique, exception faite de la publication des communiquĂ©s officiels du gouvernement. Hernán Vidal MartĂnez ("Hervi"), Alejandro le MontĂ©nĂ©gro ("Rufino") et Patricio Amengual Ă©taient chargĂ©s de l'humour politique[1].
Dix ans après sa fondation, Filippi et d'autres membres de l'Ă©quipe quittent le magazine pour se lancer dans le projet du quotidien L'Époque, en janvier 1987, en reprenant comme directeur, le journaliste Abraham Santibáñez MartĂnez, auparavant emprisonnĂ© avec d'autres journalistes. Une fois le triomphe du «Non» au rĂ©fĂ©rendum chilien de 1988 assurĂ©, la publication a entamĂ© le dĂ©but une nouvelle Ă©tape sous le slogan «A partir d'aujourd'hui»[1].
Cependant, la situation économique critique et l'impossibilité d'attirer de nouveaux partenaires ont conduit à sa fermeture définitive en octobre 1998[1].
Directeurs responsables
- Emilio Filippi Muratto (1977-1987)
- Abraham Santibáñez MartĂnez (1987-1990)
- Marcelo tu Frottes LĂłpez (1990-1995)
- Ascanio Cavallo Castro (1995-1998)[2]
Références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Hoy (revista) » (voir la liste des auteurs).
- « Hoy », Memoria Chilena, s/f (consulté le )
- « Hoy », Catálogo de la Biblioteca Nacional de Chile (consulté le )