Houyi
Houyi (en chinois : ćçŸż), Yi (en chinois : çŸż) ou Pingyi (en chinois : ćčłçŸż) est un archer mythique de lâantiquitĂ© chinoise. Il est connu par de brefs passages de textes datant des Royaumes combattants aux Han, comme le Shanhaijing, le Huainanzi et le Mengzi. La lĂ©gende de Houyi (son appellation la plus frĂ©quente en Chine) sâest dĂ©veloppĂ©e Ă partir de ces sources, avec de multiples variantes dans les dĂ©tails au grĂ© de lâimagination ou des intentions du narrateur. Il est considĂ©rĂ© comme le mari de la dĂ©esse lunaire Chang'e.
Houyi dans les sources anciennes
Selon un passage du Shanhaijing repris dans le Huainanzi, Yao fit appel à lui pour abattre les neuf soleils surnuméraires apparus durant son rÚgne. Le succÚs de Yi permit à Yao de devenir empereur.
Un autre passage du Huainanzi lui fait rencontrer Xiwangmu lors dâune expĂ©dition de chasse. Elle lui remet des herbes dâimmortalitĂ©. Sa femme Chang'e les consomme et sâenvole dans la lune dont elle devient la dĂ©esse.
Dans des sources d'esprit plus historique comme le Mengzi, il est prĂ©sentĂ© comme un Dongyi (æ±ć€·), terme gĂ©nĂ©ral dĂ©signant les ethnies non-Huaxia de lâEst, archer dâĂ©lite. Son clan (ou territoire) est Youqiong (æçȘź). Vassal de Taikang (ć€Șćș·), petit-fils indigne de Yu le Grand, il lâexile et le remplace par son frĂšre Zhongkang (ä»Čćș·) tout en assurant la rĂ©gence. Lui aussi fait des mĂ©contents car il consacre plus de temps Ă la chasse quâaux affaires publiques. Il est tuĂ© par Zhuo de Boming, seigneur de Han (ćŻæ”, äŒŻææ°), lors dâune expĂ©dition de chasse.
Houyi dans les références historiques
Houyi â parfois assimilĂ© au personnage lĂ©gendaire des sources anciennes â Ă©tait Ă©galement un chef de tribu de la Chine antique qui, selon les Annales de Bambou, a attaquĂ© la dynastie Xia au cours de la premiĂšre annĂ©e du rĂšgne du roi Tai Kang et a occupĂ© sa capitale Zhenxun pendant que Taikang chassait au-delĂ de la riviĂšre Luo. Houyi fut renversĂ© par son lieutenant Han Zhuo, la huitiĂšme annĂ©e du rĂšgne du neveu de Taikang, Xiang de Xia[1].
LĂ©gendes et folklores
Il en existe dans les dĂ©tails dâinnombrables versions, qui en gĂ©nĂ©ral rassemblent lâanecdote des soleils, lâobtention des herbes dâimmortalitĂ© et lâenvol de Changâe dans la lune.
Yi se fait une rĂ©putation en sauvant la terre de la sĂ©cheresse et des incendies en abattant les neuf soleils excĂ©dentaires. Ce nâest pas toujours Yao qui lâen charge, mais parfois la population, ou Yi lui-mĂȘme qui se porte volontaire. Par la suite, mariĂ© Ă Changâe, il entre en possession dâherbes ou dâun elixir dâimmortalitĂ©. La rencontre de Yi et de sa femme, qui nâest pas racontĂ©e dans les sources les plus anciennes, est entiĂšrement abandonnĂ©e Ă lâimagination du narrateur.
Câest le plus souvent, comme dans le Huainanzi, la dĂ©esse Xiwangmu qui remet Ă Yi les herbes magiques, mais dans les versions de la RĂ©publique populaire de Chine datant dâavant les annĂ©es 1980, oĂč Yi et Changâe forment un couple modĂšle de proto-prolĂ©taires vivant de la chasse et du travail manuel, il sâagit en gĂ©nĂ©ral dâun ermite herboriste.
La consommation imprĂ©vue des herbes dâimmortalitĂ© par Changâe sĂ©pare Ă la fin les Ă©poux, car leur effet la fait sâĂ©lever dans les airs jusque dans la lune oĂč elle rĂ©side Ă©ternellement. Parfois la responsabilitĂ© lui en incombe, elle fait preuve dâimpatience et dâaviditĂ© en absorbant immĂ©diatement la totalitĂ© dâun elixir dont une moitiĂ© appartient Ă son mari, qui le garde pour leurs vieux jours. Parfois la responsabilitĂ© repose sur Yi. On raconte alors quâil fut promu empereur aprĂšs son succĂšs contre les soleils, mais devint tyrannique. Câest lui qui veut absorber les herbes pour accroitre son pouvoir et Changâe les avale pour lâen empĂȘcher.
Une tradition folklorique moins frĂ©quente basĂ©e sur un passage du Mengzi en fait un personnage violent ou dĂ©moniaque tuĂ© par Pengmeng (éąè), autre archer dâĂ©lite parfois prĂ©sentĂ© comme son disciple. Cette tradition, qui voit en lui un ancien chef des dĂ©mons remplacĂ© ultĂ©rieurement par Zhongkui (ééŠ), est expliquĂ©e par certains folkloristes chinois par lâassimilation des pratiques religieuses des minoritĂ©s non-Han, dont Yi serait un reprĂ©sentant, Ă de la sorcellerie.
Notes et références
- (en) « Hou Yi | Chinese mythology | Britannica », sur www.britannica.com (consulté le )