Hoa Hakananai'a
Hoa Hakananai'a (l'« ami dérobé » en rapanui, maori de l'île de Pâques) est un moaï (statue de l'île de Pâques) de 2,42 mètres de hauteur, conservé au British Museum de Londres.
Date | |
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Hauteur |
242 cm |
Propriétaire | |
Localisation | |
Coordonnées |
51° 31′ 12″ N, 0° 07′ 39″ O |
Histoire
Origine
Hoa Hakananai'a est un moaï particulier : son dos est sculpté de pétroglyphes représentant le Tangata manu (« homme-oiseau »), et surtout, alors que le culte des ancêtres avait cessé et qu'un tapu avait été jeté sur les plateformes cérémonielles (ahus) et les autres moaïs, celui-ci était encore vénéré au XIXe siècle au lieu de cérémonie d'Orongo[1].
Peut-être a-t-il fait pour cette raison et sur la suggestion du missionnaire catholique Eugène Eyraud partie des quatre moaïs emmenés hors de l'île de Pâques.
Enlèvement
Hoa Hakananai'a fut enlevé le par l'équipage britannique du navire HMS Topaze et amené à Portsmouth le . Les habitants de l'île de Pâques, considérant que la statue leur a été volée, demandent sa restitution[2].
Outre Hoa Hakananai'a, trois autres moaïs furent emmenés hors de l'île[alpha 1].
Revendication pour son retour
Après la restitution du moaï Tau qui avait été emporté en 1870 pour être exposé au Musée national d'histoire naturelle de Santiago du Chili et accordé par l'état chilien en février 2022, les habitants de l'Île de Pâques (Rapa nui) ont de nouveau réclamé au British Museum de Londres la restitution de ce moaï, leurs demandes précédentes étant restées sans succès[3].
En 2018, le ministre chilien du Patrimoine national, Felipe Ward, accompagnée par une délégation de Rapa Nui avait déjà rencontré des responsables du musée londonien.
À l'occasion de ce déplacement en Angleterre, la gouverneure provinciale de l'île de Pâques, Tarita Alarcón Rapu avait déclaré à la presse[4] :
« Je pense que mes enfants et leurs enfants méritent d'avoir la chance de le ressentir, de le voir [...] Nous sommes venus jusqu'ici mais nous ne sommes qu'un corps. Vous les Anglais, vous avez notre âme »
Ce combat s'inscrit dans un ensemble de revendications datant des années 1980 d'une trentaine d'années afin que les rapanui puissent obtenir la restitution de nombreuses pièces de collections, artefacts et statues qui ont été subtilisées afin d'être exposés dans des musées situés hors de l'île[5].
Description
Cette statue se présente sous la forme d'un monolithe sculpté d'une hauteur de 2,42 mètres et d'un poids estimé à 4 tonnes. Sur la partie arrière (dos de la statue), des inscriptions gravées décrivent le culte de l'homme-oiseau et d'autres aspects rituels liés aux passé et aux pratiques religieuses des habitants de l'Île[6].
La façade est assez commune et évoque les autres œuvres statuaires locales mais son dos présente des particularités originale. Celui-ci est rainuré et grêlé de multiples représentations d'hommes-oiseaux correspondant à la période où les autochtones avaient abandonné le culte des statues pour se tourner vers le culte de l'homme-oiseau. la scène du dos représente un poussin mâle quittant le nid et observé par ses parents mi-oiseaux, mi-humains.
Un des personnages est représenté par la femelle Komari sur l'oreille droite de la statue, tandis que l'autre situé sur la gauche est représenté par une pagaie, un symbole de l'autorité masculine.
Selon le chercheur Mike Pitts, la statue devait, à l'origine reposer sans un trou creusé dans la roche afin de la faire tenir debout, ce qui expliquerait sa position légèrement incliné sur la gauche sur son site d'exposition au British Museum[7].
Galerie
- Room 24, British Museum.
- Vue de face.
- Vue de dos.
- Vue de la partie basse du dos
- Comparaison de la statue avec un ĂŞtre humain
- Vue de côté
- TĂŞte.
Notes et références
Notes
- La France en possède trois têtes :
- une de 1,85m amenée en 1872 au Musée de l'Homme à Paris à bord de la frégate La Flore, puis déplacée en 2005 au musée du quai Branly - Jacques-Chirac ;
- deux autres, l'une de 1,70m et l'autre de 42 cm amenées par Henri Lavachery et Alfred Métraux pour le Musée de l'Homme lors de leur expédition à l'île de Pâques en 1934-1935, ultérieurement transférées au musée du Louvre.
Références
- Site leblogdumuseumtoulouse.fr, page "Dans les coulisses de « Ile de Pâques, le nombril du monde ? »… la reproduction grandeur nature du moai Hoa Hakananai’a conservé au British Museum à Londres", consulté le 27 mars 2022].
- « En visite au British Museum, les représentants de l'île de Pâques réclament le retour d'une statue », sur Le Figaro (consulté le )
- Site geo.fr, article "Un musée chilien restitue une statue à l'île de Pâques", consulté le 27 mars 2022.
- Site lexpress.fr, article "Une délégation de l'Île de Pâques réclame au British Museum la restitution d'une statue", consulté le 22 mars 2022.
- Site franceculture.fr, article de Maïwenn Bordron et Éric Chaverou "Île de Pâques : le combat du peuple Rapa Nui pour la restitution de son patrimoine culturel", consulté le 22 mars 2022.
- Site europe1.fr article "Des Britanniques sur l'île de Pâques en vue de la restitution d'une statue", consulté le 27 mars 2022.
- Site decouvertes-archeologiques.blogspot.com, page "Des découvertes sur la statue de l'île de Pâques Hoa Hakananai'a du British Museum", consulté le 27 mars 2022.