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Hendécasyllabe phalécien

L’hendécasyllabe phalécien est un vers de onze syllabes, constitué d'un spondée, suivi d'un dactyle, puis de trois trochées. Il doit son nom au poète grec Phalaecos, auteur d'épigrammes de l'époque hellénistique, qui l'a utilisé, mais n'en est pas l'inventeur.

Description et emploi

Le schéma métrique de l'hendécasyllabe phalécien est : – – | – ∪ ∪ | — ∪ | — ∪ | — . Le spondée initial peut être remplacé par un trochée ou un iambe, ce qui revient à dire que les deux premières syllabes sont indifférentes. Le dactyle est parfois remplacé par un autre spondée.

Un autre schéma métrique qui est proposé pour ce vers est le suivant[1] : – – | – ∪ ∪ — | ∪ — ∪ — . Là encore, le spondée initial peut être remplacé par un trochée ou un iambe. Ce schéma met en évidence le groupe central (deux longues encadrant deux brèves) qui a la forme d'un choriambe. Ce groupe central est caractéristique de la métrique éolienne. « La métrique éolienne, qui est assurément une métrique quantitative, n'est cependant pas fondée sur la notion de pied, c'est une métrique syllabique[2]. »

Dans la poésie grecque, on le trouve dès l'époque archaïque chez la poétesse Sappho, puis chez Anacréon, et il est courant dans la poésie alexandrine (par exemple chez Callimaque et Théocrite).

Dans la poésie latine, ce vers est très présent : on le rencontre chez Varron (Satires Ménippées), Furius Bibaculus et surtout Catulle[3], dans les Priapées, chez Martial, où il représente plus de 15% de la totalité des vers utilisés par le poète[4], chez Stace (Silves), plus tard chez Ausone et chez de nombreux poètes néo-latins comme Giovanni Pontano, Étienne Dolet, Théodore de Bèze ou Jean Bonnefons.

Ce vers est particulièrement employé dans les épigrammes[5].

Notes et références

  1. Louis Nougaret, Traité de métrique latine classique, § 285.
  2. Louis Nougaret, Traité de métrique latine classique, § 271.
  3. Dans une quarantaine de poèmes.
  4. 15% selon Étienne Wolff, Martial ou l'apogée de l'épigramme, Presses universitaires de Rennes, 2008, p. 97 ; 2070 vers, soit 19,47% selon Jean-Louis Charlet, article cité en bibliographie.
  5. Jean-Louis Charlet, article cité en bibliographie.

Voir aussi

Bibliographie

  • Ulrich von Wilamowitz-Moellendorff, De versu Phalaeceo, Griechische Verskunst, Berlin, 1921, p. 137–151.
  • Louis Nougaret, Traité de métrique latine classique, Paris, Klincksieck, 3e éd., 1963, § 285-286 (L. Nougaret classe ce vers dans la « métrique éolienne », ainsi appelée parce qu'elle a été illustrée par des poètes de dialecte éolien comme Alcée et Sappho.)
  • Jean-Louis Charlet, « Y a-t-il une spécificité métrique de l'épigramme latine », in Daniel Vallat, Florence Garambois-Vasquez (dir.), Stylistique et poétique de l'épigramme latine. Nouvelles études (coll. « Littérature et linguistique », 4), Lyon, MOM Éditions, 2022, p. 15 et suiv.

Articles connexes

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