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Hawa Jah Al Rasoul

Hawa Jah Al Rasoul (transcrit sous diverses variantes comme Hawa Jah Elrasool, en arabe : حواء جاه الرسول) et surnommée Hawa al-Tagtaga, est une chanteuse, une compositrice et une militante indépendantiste soudanaise qui a lutté contre le régime colonial britannique, née en 1926 et morte le 12 décembre 2012.

Hawa Jah Al Rasoul
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Biographie
Naissance

Ar Rahad (en)
Décès
(à 86 ans)
Omdourman
Nom dans la langue maternelle
حواء جاه الرسول
Nationalité
Activités
Prononciation

Biographie

Elle naît en 1926 à El-Rahad, dans le Kordofan du Nord[1]. Son père est soufi et sa mère poète[2]. Dès son enfance, elle veut devenir chanteuse, mais sa famille s'y oppose. Elle est mariée à un cousin, dont elle divorce par la suite, ce qui lui permet de poursuivre une carrière dans la musique[3]. Elle s'installe à Khartoum à l'âge de quatorze ans pour ce faire et est sollicitée pour chanter dans des fêtes de mariage[1]. Son travail évolue vers le rôle plus large de ghanaya (femme chargée de préparer la mariée au mariage)[3]. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle chante pour divertir les soldats soudanais[3].

Elle rejoint la lutte populaire contre le colonialisme britannique après la Seconde Guerre mondiale. Elle devient célèbre dans tout le Soudan, par son militantisme et ses chants[1]. Elle est partisane d'Ismaïl al-Azhari[2]. A plusieurs reprises, elle est malmenée et arrêtée par les forces de sécurité britanniques[4] - [5] - [6].

Elle s'installe ensuite à Omdourman, mais elle ne s'est jamais remariée, optant définitivement pour une vie de chanteuse[3]. Elle est devenue l'une des dernières icônes de la lutte contre le colonialisme[6]. Elle a chanté à l'occasion d'événements comme le mariage du roi Farouk d'Égypte et de Narriman Sadek, ou pour diverses personnalités, comme Yasser Arafat[2]. Elle s'est produite à la télévision[7], attentive à l'impact de ce type de médias[4].

Elle est décédée à l'âge de 86 ans, le 12 décembre 2012[2].

Héritage

Hawa Al-Tagtaga était une figure bien connue et facilement reconnaissable car elle portait souvent une bande de tissu (semblable à un sari) aux couleurs verte, jaune et bleue, qui étaient les couleurs de l'ancien drapeau du Soudan[4]. Le drapeau a été utilisé de 1956 à 1970, mais il a connu un récent regain de popularité sur les médias sociaux lors de la révolution de 2019[8]. Le répertoire de chansons politiques et protestataires d'Hawa Al-Tagtaga a surtout inspiré de nouvelles générations de femmes au Soudan. Il s'agit d'un nouveau chapitre d'une longue tradition de femmes soudanaises qui n'hésitent pas à défier le pouvoir, telles la journaliste Loubna al-Hussein par exemple, ou, plus récemment, la militante des droits civils Alaa Salah[6].

Références

  1. (en) « 1st January Sudan National Day: Women Role In Independence Movement », Sudanow Magazine, (lire en ligne)
  2. (en) Ambrose Chapel, « Who Sudan Lost in 2012 », Ola Diab, (lire en ligne)
  3. (en) Saadia Izzeldin Malik, « Inside the lives of three Sudanese women performers: negotiating gender, the media and culture », Media, Culture & Society, vol. 33, no 2, , p. 275–288 (ISSN 0163-4437, DOI 10.1177/0163443710393385)
  4. (en) « Hawa al-Tagtaga remembered », Arab today, (lire en ligne)
  5. (en) Al jazeera, « The Many Mothers of Sudan's revolution », Leadership, (lire en ligne)
  6. (en) « Sudan's Hawa: the banat come of age - Sudan Tribune: Plural news and views on Sudan », Sudan Tribune, (lire en ligne)
  7. (ar) « اسماء في حياتنا - حواء جاه الرسول (حواء الطقطاقة) »
  8. « Au Soudan, les manifestantes crient " cette révolution est une révolution de femmes ! " », Before Class, le journal école de l'EJCAM, (lire en ligne)
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