Happy End (groupe)
Happy End (はっぴいえんど) est un groupe de folk rock japonais, originaire de Chiyoda, à Tokyo. Il est actif entre les années 1969 et 1972. La musique avant-garde de ce groupe pionnier est hautement reconnue, et ils sont considérés comme l'un des groupes ayant le plus influencé la musique japonaise. Le groupe fut formé par Haruomi Hosono, et Takashi Matsumoto avant d'être rejoints par Eiichi Ohtaki et Shigeru Suzuki. À la séparation de Happy End, Hosono prend part au groupe Yellow Magic Orchestra, tandis que Matsumoto devient un parolier talentueux ; de leur côté, Suzuki et Otaki continuent leurs carrières comme guitaristes. En 2003, leur titre Kaze Wo Atsumete est apparu sur la bande originale du film Lost in Translation[3].
Autre nom | Blue Valentine |
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Pays d'origine | Japon |
Genre musical | Folk rock, rock psychédélique[1] - [2] |
Années actives |
1969–1972 1973, 1985, 2015, 2021 (réunions) |
Labels | URC Records, Bellwood Records |
Anciens membres |
Haruomi Hosono Takashi Matsumoto Eiichi Ohtaki Shigeru Suzuki |
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Biographie
Carrière
En octobre 1969, Haruomi Hosono et Takashi Matsumoto forment un groupe appelé Blue Valentine (ヴァレンタイン・ブルー) juste après la séparation de leur groupe de rock psychédélique Apryl Fool. En mars 1970, Hosono, Matsumoto et Shigeru Suzuki contribuent à l'album de Kenji Endo, Niyago. Le groupe change de nom pour celui de Happy End et devient backing band pour Nobuyasu Okabayashi, jouant sur son album Miru Mae ni Tobe (見るまえに跳べ)[4]. Le groupe commence à enregistrer son propre album en .
Leur premier album éponyme (écrit en japonais : はっぴいえんど ()) est publié en août sous le label expérimental URC (Underground Record Club)[5]. L'album marque un tournant important de la musique japonaise, car il donnera naissance à ce qui s'appellera la controverse du rock en langue japonaise (日本語ロック論争, Nihongo Rokku Ronsō). Plusieurs débats ont lieu entre personnalités rock, en particulier les membres de Happy End et Yuya Uchida, sur ce genre entièrement chanté en japonais plutôt qu'en anglais. Après le succès de leur premier album, Happy End, leur deuxième album, Kazemachi Roman, est publié un an plus tard, et comprend toujours du rock chanté en japonais[6].
Pour leur troisième album, aussi intitulé Happy End (cette fois écrit en alphabet latin), ils signent au label King Records et enregistrent en 1972 à Los Angeles avec Van Dyke Parks à la production[5]. Hosono écrit ces travaux avec Parks comme « productifs », mais les sessions d'enregistrement ont été tendues, et les membres de Happy End se retrouve insatisfait de la vision qu'il s'était faite des États-Unis avant sa visite dans le pays[7]. La barrière de la langue et le refus d'obtempérer du personnel du studio à Los Angeles frustrent encore plus le groupe[8]. Cette sensation est le thème du morceau Sayonara America, Sayonara Nippon (さよならアメリカ さよならニッポン, Adieu l'Amérique, adieu le nippon), qui fait participer Parks et le guitariste de Little Feat, Lowell George[9]. Tel que l'explique Matsumoto : « On a déjà abandonné le Japon, et [avec cette chanson], on dit aussi adieu à l'Amérique — on appartient à aucune identité[7]. » Le groupe se sépare le , et l'album est publié en février 1973[10]. Ils effectuent leur dernier concert le appelé City -Last Time Around, accompagné d'un album live du concert sous le titre Live Happy End l'année suivante.
Post-séparation
Après séparation, les quatre membres continuent de travailler ensemble et contribuent à chacun de leurs projets en commun. Hosono et Suzuki forment Tin Pan Alley avec Masataka Matsutoya, avant que Hosono ne forme le groupe de musique électronique Yellow Magic Orchestra et Suzuki continue comme guitariste et artiste solo.
Un album intitulé Happy End Parade ~Tribute to Happy End~ et composé de reprises de leurs morceaux par différent artistes, est publié en 2002. Hosono s'est impliqué à sélectionner ce qui y contribueraient[11]. En 2003, leur morceau Kaze wo Atsumete est utilisé pour le film Lost in Translation et dans sa bande originale[3].
Eiichi Ohtaki décède le à l'âge de 65 ans[12]. Pour l'album hommage Kazemachi Aimashō, publié en 2015, en hommage au 45e anniversaire de Matsumoto en tant que parolier, Hosono et Suzuki enregistrent d'anciens morceaux inédits de Shūu no Machi (驟雨の街)[13]. Un concert spoécial de deux jours pour cette occasion se déroule au Tokyo International Forum les 21 et [14]. Matsumoto, Hosono et Suzuki ouvrent chaque jour en jouant Natsu Nandesu et Hana Ichi Monme, immédiatement suivi par Haikara Hakuchi avec Motoharu Sano. Ils concluent avec Shūu no Machi, et finalement avec Kaze wo Atsumete[15]
Postérité
Happy End est crédité comme le premier groupe à avoir chanté en japonais[5] - [10]. Leur style est cité comme à l'origine du « J-pop » moderne, chaque membre ayant contribué à son développement avant la séparation du groupe[16]. Le groupe est considéré comme le père du « city pop »[2] - [17] - [18]. L'impact qu'ils ont généré les aide à se faire surnommer les « Beatles japonais »[16].
Discographie
Albums studio
- 1970 : Happy End (HAPPII ENDO/はっぴいえんど)
- 1971 : Kazemachi Roman (風街ろまん)
- 1973 : Happy End
- 1973 : City - Happy End Best Album (CITY/はっぴいえんどベスト・アルバム)
- 1974 : Singles (シングルス)
- 1977 : Best Collection (ベスト・コレクション)
- 1984 : Happy End and Kazemachi Roman (はっぴいえんど&風街ろまん)
- 1985 : Best (ベスト)
- 1989 : Live On Stage
- 1993 : Happy End Best (はっぴいえんどベスト)
- 1993 : Happy End (はっぴいえんど)
Albums live
- 1974 : Live Happy End (ライブ・はっぴいえんど」)
- 1982 : Happy End Story (はっぴいえんどストーリー)
- 1985 : The Happy End
- 1986 : Greeeatest Live! On Stage
Notes et références
- (en) « Flipping through rock’s baby pictures », The Japan Times, (consulté le ).
- (en) « Japan’s Latest (Revival) Music Buzz, New City Pop », MTV81, (consulté le ).
- « Bande originale : Lost in translation », EcranLarge, (consulté le ).
- (ja) « はっぴいえんど プロフィール », HMV Japan (consulté le ).
- « Happy End », Japrocksampler (consulté le ).
- TJ MOOK 聴け! 伝説の日本ロック1969-79 [« TJ Mook Kike! Legendary Japanese Rock 1969-79 »], Takarajima Press, (ISBN 4-7966-3862-8), p. 33.
- Michael K. Bourdaghs, Sayonara Amerika, Sayonara Nippon : A Geopolitical Prehistory of J-Pop, Columbia University Press, , 176–177 p. (ISBN 978-0-231-53026-2, lire en ligne).
- Philip Hayward, « Widening the Horizon: Exoticism in Post-War Popular Music », John Libbey Publishing, , p. 120 (ISBN 978-1-86462-047-4).
- Michalis Limnious, « Versalite artist Van Dyke Parks talks about the Beats, Horatius, Sinatra, Pythagoras, Ry Cooder; and 60s », Blues.gr, (consulté le ).
- (ja) « Top 100 Japanese pops Artists - No.4 », HMV Japan, (consulté le )
- (ja) « スピッツ、くるり、ハナレグミら参加のはっぴいえんどトリビュートアルバム初配信! », Culture Convenience Club, (consulté le )
- (ja) « 大瀧詠一さん急死 65歳 「幸せな結末」などヒット曲 », (consulté le )
- (ja) « 作詞活動45周年 松本隆ワールドを草野・和義・YUKIら歌う », Oricon, (consulté le ).
- (ja) « 作詞家・松本隆45周年記念2days公演決定 元はっぴいえんど3人ら豪華歌手集結 », Oricon, (consulté le ).
- (ja) « 松本隆、45周年公演で細野晴臣&鈴木茂に感謝「素晴らしいメンバー」 », Oricon, (consulté le ).
- (ja) « 究極のビートルズ来日賞味法! ビートルズが日本に与えたもの », Oricon, (consulté le ).
- (en) « City pop revival is literally a trend in name only », The Japan Times, (consulté le )
- (ja) « Greatest-hits albums by City Pop musicians! », HMV Japan, (consulté le ).