HalĂŽa
Les HalĂŽa (en grec ancien áŒÎ»áż¶Î± / HalĂŽa) sont une ancienne fĂȘte cĂ©lĂ©brĂ©e en Attique en lâhonneur de DĂ©mĂ©ter et peut-ĂȘtre de Dionysos. Elles se dĂ©roulaient Ă la fin du mois de PosĂ©ideon (le 26 ?), c'est-Ă -dire au dĂ©but de lâhiver. Elles font partie des fĂȘtes fĂ©minines de DĂ©mĂ©ter.
Lâorigine du nom Ă©tait dĂ©jĂ discutĂ©e dans lâantiquitĂ©. Il pourrait venir de áŒÎ»ÏÎ±Ï / Haláčas qui dĂ©signe les aires de battage. En consĂ©quence de quoi les HalĂŽa ont parfois Ă©tĂ© considĂ©rĂ©es comme une fĂȘte des rĂ©coltes et lâĂ©quivalent attique des Thalysies. Mais les Thalysies se dĂ©roulaient au moment de la fin du battage en Ă©tĂ©. Les raisons pour lesquelles elles auraient Ă©tĂ© dĂ©placĂ©es en hiver Ă©tant incertaines. Le rapport avec les aires pourrait ĂȘtre plus abstrait : les cĂ©rĂ©ales (donc lâagriculture et donc le battage) sont comme la vie civilisĂ©e un don de DĂ©mĂ©ter. Les HalĂŽa seraient alors un pendant des Thesmophories, la fĂȘte majeure consacrĂ©e Ă la DĂ©mĂ©ter civilisatrice.
La deuxiĂšme Ă©tymologie possible renvoie Ă la culture de la vigne (áŒÎ»ÏαÎč / haláčai), le terme pouvant aussi sâappliquer Ă toute surface cultivĂ©e en gĂ©nĂ©ral. On a alors tendance Ă voir les HalĂŽa comme une fĂȘte de la fertilitĂ©.
Le moment de leur cĂ©lĂ©bration correspond Ă la fin de lâĂ©tape de taille des vignes. Si DĂ©mĂ©ter est la dĂ©esse principale Ă laquelle sont consacrĂ©es les HalĂŽa, il nâest pas exclu que dâautres dieux soient honorĂ©s notamment Dionysos et PosĂ©idon. Quant au dĂ©roulement nous nâen savons que peu de choses. Les personnages importants tels que les archontes y participaient, ainsi quâĂ Eleusis, la prĂȘtresse de DĂ©mĂ©ter. Il y avait un sacrifice public et un banquet sacrificiel auxquels les citoyens assistaient. Il y avait aussi une compĂ©tition (sportive ou artistique ?) organisĂ©e.
Mais surtout il y avait une partie qui ne concernait que les femmes (mariĂ©es ou courtisanes). Les aspects obscĂšnes de cette partie ont Ă©tĂ© grandement exagĂ©rĂ©s (voire fantasmĂ©s) par les sources[1]. La manipulation de symboles phalliques ainsi que la tenue de propos grossiers ne peuvent ĂȘtre Ă©cartĂ©s mais ne doivent pas ĂȘtre surestimĂ©s. La seule chose vraiment Ă©tablie est que les femmes se retrouvaient ensemble au cours dâun repas oĂč elles buvaient du vin.
Notes
- La source principale est une scholie de Lucien de Samosate dont la « derniĂšre main » est un Ă©vĂȘque chrĂ©tien du Xe siĂšcle. Le texte complet est donnĂ© dans Patera (cf. sources). Il est notable que ce soit aussi une scholie de Lucien qui font des Thesmophories elles aussi une fĂȘte licencieuse.
Sources
- « Haloa », dans Dictionnaire des antiquités de Daremberg et Saglio (lire en ligne)
- I. Patera et A. Zographou, « Femmes Ă la fĂȘte des HalĂŽa : le secret de lâimaginaire », dans Clio (lire en ligne)
- (en) Martin P. Nilsson, « Rural Customs and Festivals », dans Greek Popular Religion (lire en ligne)