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HalĂŽa

Les HalĂŽa (en grec ancien áŒ‰Î»áż¶Î± / HalĂŽa) sont une ancienne fĂȘte cĂ©lĂ©brĂ©e en Attique en l’honneur de DĂ©mĂ©ter et peut-ĂȘtre de Dionysos. Elles se dĂ©roulaient Ă  la fin du mois de PosĂ©ideon (le 26 ?), c'est-Ă -dire au dĂ©but de l’hiver. Elles font partie des fĂȘtes fĂ©minines de DĂ©mĂ©ter.

Aethers at Haloa festival dancing around a giant phallus (Oedipus Painter, 480 BC)

L’origine du nom Ă©tait dĂ©jĂ  discutĂ©e dans l’antiquitĂ©. Il pourrait venir de ጉλώας / Haláč“as qui dĂ©signe les aires de battage. En consĂ©quence de quoi les HalĂŽa ont parfois Ă©tĂ© considĂ©rĂ©es comme une fĂȘte des rĂ©coltes et l’équivalent attique des Thalysies. Mais les Thalysies se dĂ©roulaient au moment de la fin du battage en Ă©tĂ©. Les raisons pour lesquelles elles auraient Ă©tĂ© dĂ©placĂ©es en hiver Ă©tant incertaines. Le rapport avec les aires pourrait ĂȘtre plus abstrait : les cĂ©rĂ©ales (donc l’agriculture et donc le battage) sont comme la vie civilisĂ©e un don de DĂ©mĂ©ter. Les HalĂŽa seraient alors un pendant des Thesmophories, la fĂȘte majeure consacrĂ©e Ă  la DĂ©mĂ©ter civilisatrice.

La deuxiĂšme Ă©tymologie possible renvoie Ă  la culture de la vigne (ጁλώαÎč / haláč“ai), le terme pouvant aussi s’appliquer Ă  toute surface cultivĂ©e en gĂ©nĂ©ral. On a alors tendance Ă  voir les HalĂŽa comme une fĂȘte de la fertilitĂ©.

Le moment de leur cĂ©lĂ©bration correspond Ă  la fin de l’étape de taille des vignes. Si DĂ©mĂ©ter est la dĂ©esse principale Ă  laquelle sont consacrĂ©es les HalĂŽa, il n’est pas exclu que d’autres dieux soient honorĂ©s notamment Dionysos et PosĂ©idon. Quant au dĂ©roulement nous n’en savons que peu de choses. Les personnages importants tels que les archontes y participaient, ainsi qu’à Eleusis, la prĂȘtresse de DĂ©mĂ©ter. Il y avait un sacrifice public et un banquet sacrificiel auxquels les citoyens assistaient. Il y avait aussi une compĂ©tition (sportive ou artistique ?) organisĂ©e.

Mais surtout il y avait une partie qui ne concernait que les femmes (mariĂ©es ou courtisanes). Les aspects obscĂšnes de cette partie ont Ă©tĂ© grandement exagĂ©rĂ©s (voire fantasmĂ©s) par les sources[1]. La manipulation de symboles phalliques ainsi que la tenue de propos grossiers ne peuvent ĂȘtre Ă©cartĂ©s mais ne doivent pas ĂȘtre surestimĂ©s. La seule chose vraiment Ă©tablie est que les femmes se retrouvaient ensemble au cours d’un repas oĂč elles buvaient du vin.

Notes

  1. La source principale est une scholie de Lucien de Samosate dont la « derniĂšre main » est un Ă©vĂȘque chrĂ©tien du Xe siĂšcle. Le texte complet est donnĂ© dans Patera (cf. sources). Il est notable que ce soit aussi une scholie de Lucien qui font des Thesmophories elles aussi une fĂȘte licencieuse.

Sources

  • « Haloa », dans Dictionnaire des antiquitĂ©s de Daremberg et Saglio (lire en ligne)
  • I. Patera et A. Zographou, « Femmes Ă  la fĂȘte des HalĂŽa : le secret de l’imaginaire », dans Clio (lire en ligne)
  • (en) Martin P. Nilsson, « Rural Customs and Festivals », dans Greek Popular Religion (lire en ligne)
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