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HĂ´tel de ville de Lille

L’hôtel de ville de Lille est situé place Roger-Salengro, dans le quartier Saint-Sauveur. Il a été classé Monument historique en [1] et son beffroi inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2005[2].

HĂ´tel de ville de Lille
Présentation
Type
Style
Architecte
Construction
Hauteur
104 m
Propriétaire
Ville de Lille (d)
Gestionnaire
Ville de Lille (d)
Patrimonialité
Localisation
Pays
Commune
Adresse
place Roger Salengro (d)
Coordonnées
50° 37′ 50″ N, 3° 04′ 16″ E
Carte

Ce site est desservi par la station de métro Mairie de Lille.

Il ne faut pas confondre son beffroi avec celui de la Chambre de commerce, également emblématique de la ville de Lille.

Histoire

Incendie de la mairie de Lille, le 21 avril 1916.

Au début du XXe siècle, l'hôtel de ville de Lille, qui succédait à l'ancienne halle échevinale installée sur la Grand'Place, était situé depuis 1664 sur la place Rihour. Il avait été construit par l'architecte Charles Benvignat[3], entre 1847 et 1859, à l'emplacement du palais Rihour, ancienne résidence des ducs de Bourgogne. Celui-ci ayant été détruit par un incendie accidentel en 1916, la question de la construction d'un nouvel hôtel de ville au sortir de la Première Guerre mondiale se pose dans le contexte plus large de la reconstruction de la ville.

La nouvelle municipalité socialiste dirigée par Gustave Delory décide de ne pas reconstruire le bâtiment détruit, mais d'en construire un nouveau, symbole d'une nouvelle ère pour la ville. Un concours d'idées pour aménager la cité est lancé en 1920 et la construction du nouvel hôtel de ville est finalement confiée à l'architecte Émile Dubuisson.

En attendant l'ouverture de ce nouvel Hôtel de Ville, la Mairie de Lille est installée provisoirement de 1916 à 1929 dans le bâtiment d'un ancien pensionnat catholique place Gilleson, actuellement Maison de l'apostolat des laïcs à proximité de la cathédrale Notre-Dame de la Treille.

Le site, choisi Ă  la faveur du dĂ©classement des fortifications militaires prononcĂ© en 1919, se situe square Ruault, dans le quartier ouvrier de Saint-Sauveur, alors excentrĂ© et particulièrement marquĂ© par l'habitat industriel du XIXe siècle. Le projet de Dubuisson prĂ©voit un remaniement complet du quartier, vĂ©tuste et insalubre, et notamment le percement de nouvelles voies d'inspiration haussmannienne. Le chantier, engagĂ© en 1924, se poursuit sous le mandat de Roger Salengro, maire de Lille Ă  partir de 1925, qui dĂ©cide de l'adjonction d'un beffroi. La construction du beffroi, premier Ă©difice en bĂ©ton armĂ© de plus de 100 mètres de haut en France, s'effectue en deux temps, de 1929 Ă  1931. Elle s'achève en 1932 avec son inauguration.

Mais le projet initial formé par Dubuisson ne sera que très partiellement réalisé. Les réparations de guerre censées financer la reconstruction se tarissent rapidement, l'aménagement du quartier ne se concrétise pas et, sur les trois ailes prévues pour l'hôtel de ville, deux seulement ont été édifiées. La construction de l'hôtel de ville actuel n'est ainsi véritablement terminée qu'en 1992, après la réalisation de l'extension au nord de la construction primitive sur des plans de l'agence d'architecture Tandem+ de Jean Pattou[4]. En 2000, on a procédé à un aménagement du hall d'entrée.

Description

La façade.
La grande galerie.
Le Grand Carré Pierre-Mauroy.
L'hĂ´tel de ville vu depuis le beffroi, avec son extension moderne au nord.
Trois des quatre imposants pignons donnant sur la rue du réduit.

Le bâtiment est construit en bĂ©ton, brique, pierre de BĂ©thisy et cĂ©ramique vernissĂ©e. Sa façade, polychrome, Ă  ouvertures Ă  meneaux ou en anse de panier qui Ă©voquent les maisons flamandes, et avec des pignons triangulaires imposants hĂ©rissĂ©es d'Ă©pis comme il y en a eu au palais Rihour disparu, relève de l'architecture nĂ©o-Renaissance flamande, mais ici entièrement transcrite dans le style Art dĂ©co de l'Ă©poque. Cette variante locale de l'Art dĂ©co est souvent appelĂ©e « Art dĂ©co rĂ©gionaliste Â». Ce style est typique de l'entre-deux-guerres Ă  Lille. Il en existe de nombreux autres exemples, variĂ©s, dans toute l'agglomĂ©ration lilloise, mais l'hĂ´tel de ville en est sans aucun doute l'exemple le plus reprĂ©sentatif.

Ă€ l'angle, s'Ă©lève le beffroi de Lille. C'est le plus rĂ©cents et le plus haut des beffrois de Flandre, entièrement rĂ©alisĂ© en bĂ©ton armĂ© avec des parements de briques. Avec ses 104 mètres et 400 marches Ă  gravir pour atteindre le sommet, c'est aussi le plus haut bâtiment municipal de France. Son allure s'inspire de la forme d'une « travĂ©e lilloise Â» qu'on observe sur les maisons du XVIIe siècle du vieux-Lille ainsi que sur la chambre de commerce construite prĂ©cĂ©demment en style nĂ©o-lillois. Il comporte Ă  sa base deux statues en bĂ©ton des gĂ©ants LydĂ©ric et Phinaert, fondateurs de la citĂ© selon la lĂ©gende, rĂ©alisĂ©es Ă  mains nues dans le bĂ©ton frais par Carlo Sarrabezolles.

La galerie intĂ©rieure, divisĂ©e en trois nefs par deux rangĂ©es de 21 piliers Ă  motifs floraux, s'Ă©tend sur 143 mètres de long. Les chapiteaux des piliers en bĂ©ton ont Ă©tĂ© moulĂ©s dans des formes en aluminium tandis que leur base est habillĂ©e d'un dĂ©cor de marbre et de fer forgĂ©. Cette galerie forme une rue municipale qui ouvre sur quatre bâtiments transversaux abritant les bureaux des services sur trois niveaux. Trois halls aux plafonds ajourĂ©s les sĂ©parent. Les deux extrĂŞmes sont entourĂ©s de guichets pour l'accueil du public tandis que le hall central accueille la salle du conseil. Deux escaliers d'honneur, partant de la galerie, desservent Ă©galement le premier Ă©tage qui comprend notamment la salle des mariages, la salle des tĂ©moins, la salle Erro, la salle des commissions, le salon d'honneur et le bureau de Roger Salengro, dotĂ©s de leur mobilier d'Ă©poque. En hommage Ă  Roger Salengro, poussĂ© au suicide en 1936, son bureau est restĂ© inoccupĂ© depuis lors, les maires actuels occupant le bureau de l'adjoint. Partout dans la dĂ©coration, y compris sur le mobilier, se dĂ©cline la fleur de lys du blason lillois, qu'on retrouve sur beaucoup de rĂ©alisations municipales de cette Ă©poque[5].

Seules l'aile administrative et celle du beffroi ont été réalisées au tournant des années 1930. L'aile de réception, qui devait notamment comprendre un salon d'honneur et une salle des fêtes, n'a jamais été réalisée. La dernière aile, qui ferme le quadrilatère formé par le plan général du bâtiment, est de facture moderne. Réalisée au début des années 1990, elle comprend notamment le hall d'entrée actuel de la mairie.

Notes et références

  1. Notice no PA59000078, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « Beffrois de Belgique et de France », sur unesco.org, UNESCO (consulté le )
  3. Petit conducteur dans Lille : Ă  l'usage des Ă©trangers, Chez tous les libraires, , 93 p. (lire en ligne), p. 46
  4. HĂ´tel de ville de Lille - Extension sur le site pss-archi.eu.
  5. Guide d'architecture de la métropole lilloise (Lille Métropole-Courtrai-Tournai-Ypres), éditions Le Passage, 2009, (ISBN 978-2-84742-128-6)

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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