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Gymnastique acrobatique

La gymnastique acrobatique ou acrosport est une activité gymnique artistique, mélangeant chorégraphie, gymnastique au sol et pyramides humaines. Il consiste en la pratique de main à main acrobatique, enchaînements de porters, de chorégraphies et d'acrobaties sur un thème musical[1].

Gymnastique acrobatique
Acrosport
Fédération internationale Fédération internationale de gymnastique
Champion(ne)(s) du monde en titre masculin voir résultats 2018
féminin voir résultats 2018
Image illustrative de l’article Gymnastique acrobatique
Pyramide statique d'un duo féminin en gymnastique acrobatique

L'acrosport se pratique en équipe (de 2 à 4 personnes par formation), composée de voltigeurs, de porteurs et de "semi" (rôle intermédiaire). Le voltigeur est celui qui participe à une forme corporelle en utilisant (appui, équilibre ou saut) avec une autre personne. Le porteur est donc celui qui joue un rôle d'appui. Il existe 5 types de formations en compétition : duo féminin - duo mixte - duo masculin - trio féminin - quatuor masculin.

Historique

La Gymnastique Acrobatique tient ses racines de l’AntiquitĂ©. De nombreuses sculptures et peintures de cette Ă©poque ont Ă©tĂ© trouvĂ©es dans divers lieux de la planète (on trouve des porteurs acrobatiques sur les fresques Ă©gyptiennes). Les plus anciennes datent de 8 000 av. J.-C. Bien que l’on puisse trouver des traces d’acrobatie collective dans certaines cultures traditionnelles ou dans les pratiques militaires, c’est plus particulièrement grâce au cirque que la Gymnastique Acrobatique moderne va se dessiner. Les numĂ©ros sont plus connus sous le nom de « mains Ă  mains » dans ce milieu et cherchent Ă  montrer force, souplesse, Ă©quilibre et agilitĂ©. Aujourd’hui, la tendance s’est inversĂ©e. Les numĂ©ros de « mains Ă  mains » ou de "banquine" des cirques sont très souvent rĂ©alisĂ©s par d’anciens grands champions de Gymnastique Acrobatique.

La Gymnastique Acrobatique moderne, acrosport à l’époque, fut reconnue comme discipline sportive par l'ancienne URSS en 1939, plus tard par la Pologne, la Chine, l’Allemagne et la Bulgarie[2]. Ces pays s’organisent et développent l’aspect compétitif de la discipline. Certains athlètes de l’époque vont fortement influer sur la pratique actuelle, à l’image du Polonais Konrad Zielinski qui fut juge expert et membre du Comité Technique de la Fédération Internationale de Gymnastique jusqu'en 2008[3] et de sa femme Gisela. Lors des premières compétitions, seule l’exécution technique était prise en compte. Aujourd’hui, la difficulté et l’artistique sont également évaluées.

En 1973, la Fédération Internationale de Sports Acrobatiques (FISA) est créée. Elle regroupe l’Acrosport et le Tumbling. Cette institutionnalisation entraîne l’élaboration d’un code de pointage officiel. Les catégories de compétition sont créées par la même occasion. Elles sont au nombre de 5 : duo féminin, masculin et mixte, trio féminin et quatuor masculin. Ce sont toujours les mêmes formations qui concourent aujourd’hui.

Les premiers Championnats du Monde ont été organisés à Moscou dès l’année suivante. Le premier titre de champion du monde en paire mixte fut décerné à Yuri et Galina Savelyev[4].

En 1985, la discipline est reconnue par le Comité International Olympique. Elle est intégrée en 1993 au programme des Jeux Mondiaux à La Haye (Pays-Bas). Cinq ans plus tard, à l’occasion de l’entrée du Trampoline aux J.O, la FISA et la FIT (Fédération Internationale de Trampoline) fusionnent avec la Fédération Internationale de Gymnastique, une condition sine qua non du CIO (Comité International Olympique). En 2005, l’Acrosport devient Gymnastique Acrobatique, afin de répondre au souhait de la FIG de fédérer les pratiques gymniques et d’harmoniser les appellations.

La compétition

Trio féminin belge lors des championnats du monde 2014.

Chaque duo, trio ou quatuor d’acrobates participe à titre individuel : on parle d'unité.

Une compétition comprend des épreuves de Duo en masculin, féminin et mixte : homme porteur, femme voltigeuse. Trio féminin. Quatuor masculin.

Durée : les exercices libres statiques et combinés durent 2 minutes 30 secondes, l'exercice dynamique 2 minutes (Pour les catégories d'initiations, cette durée peut varier)

Gagnée par l’équipe la mieux notée.

Dirigée par un juge arbitre, deux juges à la difficulté, deux à six juges à l'artistique, deux à six juges à l'exécution. Les juges notent la qualité artistique (chorégraphie, expressivité, partenariat, originalité, créativité, variété des éléments présentés) et l’exécution (qualité de réalisation des difficultés) de l'enchaînement.

L'aire d'Ă©volution des gymnastes

Praticable

Le praticable est un plancher carrĂ© de 12 m de cĂ´tĂ©, Ă©lastique, souple, composĂ© de plaques jointes par des bandes de velcro, recouvert par une moquette.

Les acteurs

Le voltigeur
participe à une forme corporelle en étant en appui sur une autre personne (porteur) de façon sécurisée, c'est-à-dire en plaçant les appuis (pieds ou mains) sur des parties solides du corps du porteur.
Le porteur
joue un rôle d'appui et de soutien. Il doit être capable d'anticiper d'éventuels déséquilibre du voltigeur.

La tenue

Femmes : justaucorps, ou académique. Jupette autorisée, mais elle doit couvrir la totalité de la zone pelvienne et ne pas descendre en dessous, ou un pantalon.
Hommes : léotard avec short ou sockol, ou académique.

Avec ou sans chaussons, ou chaussettes blanches.

La tenue doit être identique au sein d’un groupe (duo, trio, quatuor), ou être complémentaire.

Déroulement de la compétition

Principe général

Main à main pratiqué avec support musical, les concurrents effectuant des porters, des figures acrobatiques et des passages chorégraphiques.

Les exercices

L’ordre de passage est tiré au sort, sauf lors de l’exercice combiné dans lequel ils passent en ordre inverse de la somme des notes obtenues lors des exercices statiques et dynamiques. Le premier mouvement effectué par un compétiteur est considéré comme le début de l’exercice. Tous les exercices, doivent inclure des éléments de chorégraphie, doivent être réalisés en musique.

Les éléments

Éléments individuels

Statiques ou de catégorie 1 Souplesses, combinaisons acrobatiques avec réception fixe (tels attitude, fente, poisson, équilibre, grand écart, etc.) positions, équilibres, et éléments de chorégraphie.

Dynamiques ou de catégorie 2 Séries acrobatiques réalisées en déplacement continu avec une réception sur les deux pieds, sauf exception.

Composition des exercices

Duo masculin russe lors des championnats du monde 2014.

Un exercice se compose d’éléments collectifs et d’éléments individuels optionnels, tous caractéristiques de l’exercice (statique ou dynamique) et reliés entre eux par la chorégraphie.

  • Exercice libre statique

Deux partenaires (au moins) restent en contact permanent durant la réalisation de cet élément. Ce type d’exercice doit mettre en évidence la force, l’équilibre, ainsi que la souplesse et l’agilité des partenaires. Les éléments statiques peuvent être soit fixes, soit en mouvement (changements de position, etc.). Ils doivent être maintenus 3 secondes. Les pénalités sont de 0,3 point par seconde manquantes. Les éléments statiques effectués en mouvement ne sont évalués que si la position finale est contrôlée et maintenue.

En duo, l’exercice doit comprendre :

  • Jusqu'Ă  8 Ă©lĂ©ments collectifs statiques sans phase aĂ©rienne dont trois doivent ĂŞtre maintenus 3 secondes, et jusqu'Ă  3 Ă©lĂ©ments individuels optionnels.

En trio, il doit comprendre :

  • Jusqu'Ă  8 Ă©lĂ©ments collectifs dont 4 pyramides diffĂ©rentes, et jusqu'Ă  3 Ă©lĂ©ments individuels optionnels.

En quatuor, il doit comprendre :

  • Jusqu'Ă  8 Ă©lĂ©ments collectifs dont au moins une pyramide et une ou plusieurs transitions. Si cette pyramide s’écroule pendant sa construction et avant que le chronomètre soit en marche, elle vaut 0 point.

Exercice libre dynamique

  • Le contact entre les partenaires doit ĂŞtre très bref, impliquant une phase aĂ©rienne.
  • Ce type d’exercice doit mettre en Ă©vidence la maĂ®trise individuelle et collective dans l’exĂ©cution des phases aĂ©riennes lors des sĂ©ries de tumbling, les sorties ainsi que les rattraper.

L’exercice doit se composer de six éléments collectifs jusqu'à 8 éléments collectifs incluant une phase aérienne. Cinq catégories d’éléments collectifs sont définies :

  • de partenaire Ă  partenaire (rattraper).
  • du sol au partenaire (rattraper).
  • du partenaire au sol (sorties).
  • du partenaire au sol avec bref contact avant la rĂ©ception (sorties).
  • du sol, bref contact avec le partenaire, puis retour au sol du concurrent (Ă©lĂ©ment dynamique).

Ainsi que 3 éléments individuels optionnels.

Exercice libre combiné

  • Il doit comprendre des Ă©lĂ©ments types de l’exercice statique et des Ă©lĂ©ments types de l’exercice dynamique.
  • Il doit toujours inclure six Ă©lĂ©ments collectifs et jusqu'Ă  10 Ă©lĂ©ments collectifs contenant au moins, ainsi que 5 Ă©lĂ©ments individuels optionnels de catĂ©gorie 1 ou 2, dont un rattraper.

Fautes d'exécution

Les juges repèrent et jugent les fautes techniques et les fautes artistique.

Fautes techniques Elles concernent : la réception, le début et la fin des éléments, la stabilité des éléments statiques, l’amplitude des éléments dynamiques, la correction de la tenue du corps, la précision de l’exécution, les chutes et les altérations d’éléments.

Les aides extérieures (ceinture, rouleau, serre-tête, pareurs, tapis supplémentaires) ne sont pas autorisées


PĂ©nalisation des fautes techniques :

  • les graves de 0,5 Ă  1 point.
  • les moyennes de 0,2 Ă  0,3 point.
  • les lĂ©gères de 0,1 point.

Fautes Artistique Elles concernent :

  • l’utilisation incomplète de l’aire d’évolution, le mauvais usage des divers niveaux de mouvement (haut, milieu ou bas), de mĂŞme que le manque de variĂ©tĂ© de la qualitĂ© du mouvement (soutenu, lent, rapide, direct ou indirect), tout manque d’harmonie entre la musique et le mouvement, le port d’une tenue vestimentaire incorrecte, la trop grande diffĂ©rence de taille entre des partenaires, la concentration de tous les Ă©lĂ©ments difficiles dans la mĂŞme partie de l’exercice.
  • La musique qui accompagne les exercices est libre, et peut, depuis la version 2020 du code de pointage FIG, contenr des paroles. celles-ci doivent respecter l'Ă©thique de la fĂ©dĂ©ration internationale (pas de propos provoquant, politiques, religieux, etc.)

Pénalisation des fautes d’impression :

  • les graves de 0,5 Ă  1 point.
  • les moyennes de 0,3 point.
  • les lĂ©gères de 0,1 point.

Jugement

juge

De 2 à 6 juges à l'exécution, 2 à 6 juges à l'artistique, 1 à 2 juges à la difficulté et 1 juge arbitre apprécient les enchaînements à partir des critères techniques et artistiques suivants : difficulté, artistique, qualité de l’exécution, durée des éléments d’équilibre, durée de l’exercice. Un certain nombre de difficultés de base est exigé pour chaque exercice permettant l’établissement de la note de base. La note de chaque juge est donnée sur 10 points, au dixième de point.

La note finale obtenue par chaque formation s’obtient par addition de la note D (de difficulté) (diminuée des pénalités éventuelles), de la note E (d’exécution) et de la note A (artistique).

NF = note D + note E x 2 + note A - P

Classement

Trois titres sont attribués par groupe aux concurrents les mieux notés :

  • Concours gĂ©nĂ©ral ;
  • Exercice statique ;
  • Exercice dynamique.


Notes et références

  1. Acrosport - De l'école... aux associations, Catherine Huot-Monéta, Myriam Socié, 1998 (ISBN 978-2-86713-172-1)
  2. UEG : Historique de la gymnastique acrobatique
  3. Acro NL 1 - Avril 2009
  4. (en) FIG News 2011/07/22

Voir aussi

Bibliographie

  • Jaques Blanchard, ABCD Sports - 169 sports et leurs règlements - Remise Ă  jour annuelle, ABCD Éditions, France 1999

Articles connexes

Liens externes

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