Accueil🇫🇷Chercher

Gustave Le Bienvenu-Dubusc

Gustave Le Bienvenu-Dubusc, dit « premier flutiste de Normandie Â», nĂ© le Ă  Rouen[1] et mort Ă  Arnicourt le [2] - [3], est un flutiste virtuose français.

Gustave Le Bienvenu-Dubusc
Dessin de Jacques-François Llanta (1850).
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  68 ans)
Arnicourt
Surnom
Première flûte de Normandie
Nationalité
Formation
Lycée Corneille (-)
Activité
Flûtiste
Autres informations
Instrument
signature de Gustave Le Bienvenu-Dubusc
Signature de la première flûte de Normandie

Biographie

De parents nobles aisés, Gustave Le-Bienvenu-Dubusc a montré, dès sa jeunesse, un gout passionné pour la musique et principalement pour la flute. Son père, vieux serviteur de la France, doué d’une âme droite et bienveillante, mais peu sympathique aux émotions artistiques de son fils, ne l’encourageait guère, et il ne serait jamais parvenu à surmonter les obstacles que son père apportait au développement de ses penchants, si sa mère ne l’avait soutenu en lui donnant des leçons de solfège[4].

Mis en pension au lycée de Rouen, à l’âge de dix ans, il ne s’est fait remarquer de ses professeurs et de ses condisciples que par la passion de la flute, à laquelle il consacrait tous les instants que la discipline du lycée lui permettait de dérober aux exercices scolaires. Il négligeait tous ses devoirs pour n’obéir qu’à son instinct. Puni, emprisonnaient et même menacé de renvoi par ses professeurs, il est resté sourd à leurs menaces comme à leurs conseils. Voyant l’inutilité de leurs corrections impuissantes, il a été abandonné à lui-même, et comme relégué pour ainsi dire dans un coin mais, heureux de cet abandon, il en a profité pour se livrer sans réserve à la pratique de la flute. Sa persévérance a été récompensée lorsque ses condisciples lui ont demandé des leçons d’un art où lui-même se frayait une route nouvelle sans guide. Il employait tout l’argent qu’il recevait de sa famille à se procurer de la musique et à se réunir, dans ses jours de sortie, à un mélomane heureux de voir se développer son précoce talent[4].

Ayant quittĂ© le collège, en 1821, il a passĂ© l’hiver de 1822 Ă  Rouen. En 1825, il est montĂ© Ă  Paris, oĂą son père persistait Ă  vouloir lui faire prendre un « Ă©tat honorable Â» dans le monde, et lui laissait le choix entre l’étude de la mĂ©decine, celle du droit, ou la carrière militaire. Comme le jeune enthousiaste Ă©tait inĂ©branlable, et voulait ĂŞtre musicien et pas autre chose que musicien, la volontĂ© paternelle a dĂ» flĂ©chir devant sa volontĂ©, fortifiĂ©e par les conseils bienveillants et l’amitiĂ© du compositeur et flutiste Benoit Tranquille Berbiguier, qui, dessus des mesquines jalousies de mĂ©tier, s’est associĂ© franchement Ă  son avenir en lui dĂ©diant sa 71e Ĺ“uvre de duos, gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©e comme une de ses meilleures compositions, jouant avec lui dans des salons, et l’encourageant de son approbation publique[4].

Dubusc a fait un instrument d’harmonie d’un instrument de mĂ©lodie. Il s’est livrĂ© aussi Ă  la composition, oĂą il s’est frayĂ© une route nouvelle. Il a composĂ© un grand nombre de morceaux de musique, parmi lesquels soixante solos d’un genre particulier Ă  l’auteur, avec des effets, des sons, des gammes, des difficultĂ©s et des moyens inconnus jusqu’alors, des unissons nouveaux, des quintes nouvelles, des sourdines naturelles, des « piquĂ©s de poitrine Â», des sons harmoniques ou mieux enharmoniques, des arpèges de harpe, etc. Il a composĂ© aussi des fantaisies, des variations, des caprices, des inspirations religieuses, des concertos, des sonates… Lui seul pouvait exĂ©cuter cette musique, non composĂ©e pour son innovation, mais encore Ă©crite en dehors des règles reçues, elle-mĂŞme Ă©tant une innovation, une crĂ©ation, dont il a rĂ©sumĂ© la connaissance dans une mĂ©thode universelle, oĂą tout est rĂ©duit en principes, en moyens, et en rĂ©sultats consĂ©quents et subsĂ©quents l’un de l’autre[4].

Le , Dubusc a rencontrĂ©, Ă  Paris, CĂ©sar Franck qui a dĂ©livrĂ© cette attestation « Ă  Monsieur Gustave Le Bienvenu Dubusc, de Rouen, première flute de Normandie[5] Â» :

« Après avoir entendu et avoir fait, plusieurs fois, de la musique avec le flutiste normand, je me suis convaincu, par moi-mĂŞme, que les Ă©loges inscrits dans son album, sur sa manière de faire parler la flute, sont l’accent de la vĂ©ritĂ© la mieux sentie ; et, de mĂŞme que les auteurs de ces fĂ©licitations, j’aime Ă  dire qu’il a un talent unique sur cet instrument, et pour la rĂ©sonnance [sic] bien distincte de deux et trois sons Ă  la fois chose que j’avoue n’avoir entendue et vue qu’à lui seul et pour le langage des grandes difficultĂ©s Ă  la Paganini, surtout dans son coup de langue simple, double et triple qu’il rend avec une force, une vitesse et une nettetĂ© inconcevables. Il est vraiment supĂ©rieur quand il chante sur son instrument : sa phrase est dĂ©licieuse et son expression entraĂ®nante. J’ai aussi remarquĂ© l’aisance avec laquelle il fait sortir les notes aiguĂ«s et la mĂ©lodieuse plĂ©nitude des sons graves, ce qui manque Ă  beaucoup de flutistes. J’ai encore observĂ© que malgrĂ© l’extrĂŞme Ă©nergie de son exĂ©cution il conserve parfaitement le sentiment de la mesure et qu’il est on ne peut plus facile de faire de la musique avec lui, sans mĂŞme avoir Ă©tudiĂ© les morceaux ensemble. Cette perfection est encore une de ces qualitĂ©s, qu’on ne rencontre pas toujours chez les grands exĂ©cutants, puis je n’admire pas moins son extrĂŞme facilitĂ© Ă  jouer Ă  livre ouvert... Que cet artiste, vraiment prodigieux me permette donc d’enrichir son album en le priant de recevoir mes remercĂ®ments pour les profondes impressions qu’il a su produire en moi[5] ! »

En 1837, il a acheté le château d'Arnicourt, où il a terminé sa vie comme châtelain.

Notes et références

  1. Association vaudoise des directeurs de chant, Association valaisanne des chefs de chœurs, Association neuchâteloise des chefs de chœurs et Schweizerische Musikforschende Gesellschaft. Section romande, Revue musicale de Suisse romande, vol. 46, Paris, (lire en ligne), p. 107.
  2. Archives départementales des Ardennes, acte de décès n°3 dressé le 31/01/1870, vues 167 et 168 / 225
  3. (de) Adolph Goldberg, Biographien zur Porträts : Sammlung hervorragender Flöten-Virtuosen, Dilettanten und Komponisten, Meisenbach, Riffarth & Company, , 512 p. (lire en ligne).
  4. Germain Sarrut et B. Saint-Edme, Biographie des hommes du jour : industriels, conseillers-d’État, artistes, chambellans, députés, prêtres, militaires, écrivains, rois, diplomates, pairs, gens de justice, princes, espions fameux, savans, t. 3 1re partie, Paris, Henri Krabe, , 405 p., 6 vol. in-12 (lire en ligne), p. 134-7.
  5. Joël-Marie Fauquet (dir.) et César Franck, Correspondance, Paris, coll. « Musique, musicologie », , 317 p. (ISBN 978-2-87009-713-7, lire en ligne), p. 29.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.