Gurzil
Gurzil, Gourzil ou Agurzil (en berbère ⴰⴳⵓⵔⵣⵉⵍ) est le dieu du tonnerre dans la mythologie berbère[1], représenté par une tête de taureau. Il est né de l’accouplement du dieu Amon et d’une vache[2].
Agurzil | |
Dieu de la mythologie berbère | |
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Caractéristiques | |
Fonction principale | Dieu du tonnerre et de la guerre |
Lieu d'origine | Libye antique |
Période d'origine | Antiquité berbère |
Équivalent(s) par syncrétisme | Arès |
RĂ©gion de culte | Libye antique |
Famille | |
Père | Amon |
Historique
Le dieu Gurzil est utilisé par la tribu berbère laguatan lors de ses batailles contre les Byzantins au vie siècle. Au moment d’engager le combat, les Laguatans lâchent sur leur adversaire un taureau représentant le dieu Gurzil[3]. Au vie siècle, le poète byzantin Corippe mentionne que Ierna - le chef de la tribu des Laguatans - utilise Gurzil lors de ses batailles contre les Byzantins. Ierna est aussi grand prêtre de « Gurzil, fils d'Ammon »[4]. Des idoles laguatanes en bois et en métal seraient celles de Gurzil[5]. Corippe avance que lors d'un affrontement entre les Romano-Byzantins et les Maures, Ierna, grand prêtre des Maures et roi des Ilaguas/Lévathes, lança un taureau sacré contre les lignes romaines[6]. Les deux armées essayèrent de s'impressionner par des cris et des invocations, les Maures d'Antalas évoquèrent le dieu Gurzil tandis que du côté romain une prière fut criée : « Que le Christ, au grand courage, combatte pour tes armes, Justinien, avec sa puissance. Père très bon, protège le pouvoir de notre empereur. »[7], à la suite de quoi, javelots et flèches furent lancées et les deux camps reçurent presque autant de blessures[8].
Après sa défaite finale en 547, Ierna s'enfuit avec « l'image sacrée » de Gurzil, mais est capturé et tué par les forces byzantines, et « l'image » détruite[9].
Chez les Austuriens, le chef a aussi la fonction de grand prĂŞtre de Gurzil, qui est leur dieu principal[10].
Gurzil est probablement utilisé plus tard par la reine berbère Kahina, lors de ses batailles contre l'invasion musulmane[11].
Un temple, parmi les ruines de Ghirza, en Libye, est peut-être dédié à Gurzil, et le nom de la ville elle-même, pourrait être lié à son nom[12].
Le dieu gurzil a notamment été surnommé « Jupiter des Maures »[1].
Corippe attribuait aux Maures la vénération commune de Sinefere, Gurzil et Jupiter Amon[13].
Une inscription néo-punique découverte en 1846 à Lepcis Magna comporte le nom de Gurzil[2]. Ce dernier précède le nom de Saturne, ce qui révèle l'importance du dieu Gurzil[14].
Référencement
Références
- Jacques-Paul Migne, Encyclopédie théologique : ou série de dictionnaires sur toutes les parties de la science religieuse..., t. 34, (lire en ligne), p. 360.
- Gabriel Camps, « Qui sont les Dii mauri ? », Antiquités africaines, vol. 26, no 1,‎ , p. 131–153 (DOI 10.3406/antaf.1990.1172, lire en ligne, consulté le ).
- Camps 2011.
- Corippe, V, v.23-25.
- Johan., II, 404-406.
- Corippe, V, v.8-31.
- Corippe, V, v.33-49.
- Corippe, V, v.56-62.
- (en) Arnold Hugh Martin Jones, John Robert Martindale et John Morris, The prosopography of the later Roman Empire, p. 612
- Corippe, II, v.109.
- Yves Modéran, « Kahena », Encyclopédie berbère, no 27,‎ (lire en ligne, consulté le )
- René Basset, « Recherches sur la religion des Berbères », Revue de L’Histoire des Religions,‎ (lire en ligne)
- Corippe, Johannide, 2, 109-111 ; éd. de Joseph Partsch, MGH, a.a., t. III/2, p. 19. ; Brouquier-Reddé, 1992, p. 250.
- Elmayer (A.F.), The libyan god Gurzil in a neo-punic inscription from Tripolitania. Libyan Studies, t. 13, 1982, p. 49-50.
Bibliographie
- Gabriel Camps, « Gurzil », Encyclopédie berbère, no 21,‎ (lire en ligne, consulté le )