Guillermo RodrĂguez (militaire)
Guillermo RodrĂguez Lara, nĂ© le Ă PujilĂ (province de Cotopaxi), est un gĂ©nĂ©ral et un homme d'État Ă©quatorien, dictateur militaire de 1972 Ă 1976.
Biographie
Après avoir suivi des études secondaires au Collège militaire Eloy Alfaro de Quito, il bénéficie d'une bourse (1944) pour poursuivre ses études à l'École militaire de Colombie, où il obtient de très bons résultats. En 1945, il étudie à l'École d'artilleurs et d'ingénieurs, puis continue en 1947 à l'École supérieure technique, en Argentine. Il poursuit à l'École militaire des Amériques, au Panama. De 1962 à 1964, il enseigne dans cet établissement réputé pour avoir formé de nombreux dictateurs latino-américains.
En 1966, Lara est incorporĂ© Ă l'Ă©tat major des forces armĂ©es Ă©quatoriennes. La tentative de coup d'État de 1971 entraĂ®ne une rĂ©organisation du haut commandement de l'armĂ©e de terre. Lara en bĂ©nĂ©ficie : il est nommĂ© commandant gĂ©nĂ©ral par le prĂ©sident JosĂ© MarĂa Velasco Ibarra.
Coup d'État
Le , un jeune officier de l'armĂ©e, le commandant Jorge Queirolo GĂłmez, rĂ©alise un coup d'État. Quelques heures plus tard, il remet le pouvoir Ă Guillermo RodrĂguez Lara.
Pendant les quatre années de sa présidence, il utilise les revenus des ressources pétrolières du pays pour le doter d'infrastructures : hôpitaux, écoles, routes, etc[1]. Il tente de faire appliquer un début de réforme agraire mais doit composer avec l'inflexibilité des grands propriétaires, le conduisant à son tour à radicaliser sa position : « Et plus d'oligarchie, de classes dominantes qui foulent aux pieds la majorité, plus de reste de féodalisme ! Je n'ai accepté ni n'accepterai aucune influence étrangère. » La Texaco Gulf interrompt l'extraction et l'exportation de pétrole, tandis que Washington suspend son soutien militaire. En dépit des pressions extérieures et du conflit avec les élites économiques, le dialogue entretenu entre le gouvernement et le mouvement social permet à l’Équateur de bénéficier de quatre ans de stabilité sans précédent[2].
En , il est « démissionné » par le vice-amiral Alfredo Poveda. Celui-ci purge l’armée de ses éléments progressistes, réaligne le pays sur Washington et effectue une transition vers un régime politique libéral[2].
Références
- «Se despertĂł el petrolerismo y la gente creyĂł que podĂa ser rica», entretien avec Lara sur le site de El Comercio (es)
- Maurice Lemoine, Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d’Etat modernes et autres tentatives de déstabilisation, Don Quichotte, , p. 323-324