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Guillem de Rocafull

Guillem de Rocafull est un noble seigneur du XVIe siĂšcle, membre de la famille de Roquefeuil-Anduze

Guilhem de Rocafull
Fonctions
Vice-Roi de Majorque
–
Monarque Philippe II (roi d'Espagne)
Prédécesseur Juan de Cardona
Successeur Juan de Urries
Biographie
Famille Roquefeuil
Religion Catholique

Guillem de Rocafull

Il fut vice-roi de Majorque, chevalier de l'ordre de Calatrava, commandeur de l'Alcolea ainsi que gouverneur de l'Orihuela et de Minorque[1].

Famille

Guillem avait deux frĂšres:

  • Nofre qui prit part Ă  la guerre d'Allemagne ou il fut tuĂ© en 1547,
  • Jean, chevalier de l'ordre de Montesa[1].

Guillem donna naissance Ă :

  • François, chanoine et capiscol de l'Ă©glise de Valence. Homme de lettres, il meurt en 1606[1].

Biographie

DĂ©but de carriĂšre

DĂšs 1544, il est connu comme Ă©tant gouverneur d'Alicante[2].

Entre 1548 et 1553, il assume les fonctions de gouverneur général de l'Orihuela[3] au nom du Roi Charles Quint qu'il sert avec beaucoup de distinction[1].

Il est ensuite nommé gouverneur de Minorque, rÎle qu'il assume de 1553 à 1558. Il s'y illustre notamment grùce à ses connaissances en défenses militaires et a sa capacité à mener à bien des chantiers de fortifications. C'est durant cette période qu'il s'investi dans les travaux du chùteau de Saint-Philippe alors situé à l'embouchure du port de Mahón[2].

DĂ©but et premiers chantiers

De tempérament fort et dominant, il est nommé le 26 juillet 1557 Vice-Roi de Majorque par le Roi Philippe II[2] - [4] - [5]. Durant cette période, il cherche à réprimer les des aristocrates locaux cherchant à imposer leur autorité sur l'ile.

Dom Guillem de Rocafull prend ses fonction dans un contexte de guerre avec les Ottomans.

Premieres incursions d'AlcĂșdia et de Ciutadella [6]

Le 18 mai 1558, Guillem de Rocafull, alors qualifié de genthillome, trÚs brave et trÚs qualifié dans l'art militaire, est averti de l'arrivée de six bùtiments corsaires prÚs du lieu dit Pinar Major. En réaction, il ordonne aux commandants de Selva, d'Inca et d'Alcudie de se préparer à la bataille avec cent hommes pour le premier et 200 pour les deux autres. Le détachement se rendit dÚs le lendemain dans la zone indiquée pour se positionner en embuscade mais quelques éclaireurs descendus de leurs batteaux les repÚrent. 700 barbares débarquent donc pour découvrir les soldats chrétiens et les attirer sur les plages, à portée de leurs canons. Malgré les craintes de certains soldats, Guillem suit les conseils de Philippe Phuster, commandant de la ville d'Inca, et se lance à la poursuite des Maures les faisant reculer. Exposés à l'artillerie ennemie des corsaires, l'armee majorquine perd 70 hommes dont Hugues de Pachs, commandant d'Alcudie mais réussit à capturer 150 maures obligeant les autres a prendre la fuite. Dans la bataille, Phuster reçoit plus de 11 blessures.

Bataille de SĂłller [6] - [7]

Deux ans aprĂšs les premiĂšres excursions, des captifs s’étant enfuis d’Alger rapportent qu’une flotte se dirige vers la ville de SĂłller. Dom Guillem fait doubler les gardes de la ville et se prĂ©pare Ă  un nouvel affrontement. Partie d’Afrique du Nord et dirigĂ©e par le renĂ©gat et corsaire Ochalic, la flotte de 22 bĂątiments est aperçue une premiĂšre fois le 10 mai 1561. Ordre fut donnĂ© de renforcer les dĂ©fenses de la ville de SĂłller et aux commandants des places maritimes de se prĂ©parer aux combats. Ceux d’Alaro, de Bunnola et de Sainte-Marie furent chargĂ©s de lever une armĂ©e pour soutenir SĂłller. Les renforts attendus ne furent pas Ă  la hauteur des attentes car le temps pressant, les officiers rĂ©quisitionnĂ©s ne purent trouver suffisamment d’hommes: ces derniers Ă©taient dispersĂ©s dans les champs durant le printemps.

Michel Angelats, alors commandant militaire de SĂłller, Ă©tait secondĂ© par Bayle Pierre Canals. Ses premiĂšres dĂ©cisions furent d’envoyer quelques troupes en renfort Ă  Sainte-Catherine du Port et de rassembler le reste des forces dans la ville. Le soir du 10 mai, les troupes quittent la ville et se postent au niveau du port en attendant le dĂ©barquement.

Le dimanche 11 mai vers 4 heures du matin, la flotte turque fut aperçue mais prit la direction de Deya pour Ă©viter la forteresse et les soldats postĂ©s. Dans la nuit, la flotte se rapprocha du col de l’Isle sans ĂȘtre repĂ©rĂ©e. Ce n’est que grĂące Ă  BartholomĂ© Valls, chrĂ©tien natif de l’ile et esclave des Turcs, que l’alerte fut donnĂ©e. Ce dernier se mit Ă  crier en direction de sentinelles dont il connaissait la prĂ©sence. Les soldats alertĂšrent la ville en dĂ©chargeant leurs arquebuses mais ne purent empĂȘcher les 1700 Maures de dĂ©barquer. Les Turcs formĂšrent alors deux corps. Le premier, de mille hommes fut commandĂ© par Isus Arraez et prit la direction de la ville. Il fut rapidement arrĂȘtĂ© par les soldats chrĂ©tiens d'Angelats amassĂ©s dans le port. Le second corps rĂ©ussit, lui, Ă  pĂ©nĂ©trer dans la ville et Ă  la mettre Ă  sac malgrĂ© une vive rĂ©sistance des habitants. Deux prĂȘtres Gaspard Miro et Guillaume Rotger tentĂšrent en vain de sauver l’église: ils ne purent que protĂ©ger le saint Sacrement. Le combat entre les troupes d’Angelats et celles d’Isus ne peut ĂȘtre Ă©vitĂ© sur la plaine d’Occa malgrĂ© quelques dĂ©fections chrĂ©tiennes qui s’enfuirent protĂ©ger leurs familles des Maures entrĂ©s dans la ville. Lors d’une charge dĂ©sespĂ©rĂ©e, les chrĂ©tiens enfoncĂšrent les lignes barbares mettant les Turcs en dĂ©sordre. Dans leur dĂ©bĂącle, plus de 500 corsaires pĂ©rirent contre deux chrĂ©tiens. Le chef turc, Isis, fut Ă©galement tuĂ© d’un coup de lance.

Torre Picada

La troupe victorieuse marchait vers la ville pour porter secours Ă  leurs parents. Les pillards, chargĂ©s de richesses et de prisonniers sortirent de la ville pour rejoindre leurs bĂątiments croisant l'armĂ©e chrĂ©tienne. Un combat acharnĂ© s'engagea blessant 400 Maures. Le reste des forces Turques fut mis en dĂ©route. Le butin et les captifs furent abandonnĂ©s sur le champ de bataille. De retour dans la ville, les vainqueurs rencontrĂšrent le vice-roi Guillem de Rocafull qui arrivait en hĂąte avec son armĂ©e. Ce dernier applaudi par les villageois ordonna qu’une tour soit construite Ă  l’endroit mĂȘme oĂč les Maures dĂ©barquĂšrent. L’église Notre-Dame de la Victoire fut construite en souvenir.

Fortifications de l'Ăźle

En 1560, Dom Guillem de Rocafull charge l'ingĂ©nieur italien Giovanni Battista Calvi de fortifier la ville de Majorque. Il ordonne Ă©galement l'amĂ©lioration des dĂ©fenses de SĂłller, Pollença, Andratx, CalviĂ , Puigpunyent, Valldemossa, Llucmajor, Campos, SantanyĂ­ et d'AlcĂșdia.

La mĂȘme annĂ©e, le Roi Philippe II le charge de sauver l'Ă©vĂȘque Ă©lu de Majorque Diego de Arnedo, qui avait Ă©tĂ© fait prisonnier des musulmans lors de la bataille de Djerba.

En remerciement de ses services, le monarque lui accorde un habit de l'ordre de Calatrava et plus tard le titre commendeur de l'Alcolea[1]. Il est remplacé par Juan de Urries en 1564.

RĂŽle en Afrique du Nord

En 1564, il est l'un des chevaliers qui participent à la prise du Peñón de Vélez. Sous les ordres de García Álvarez de TolÚde, il rejoint la flotte de 93 galÚres et 60 navires pour défaire les pirates turcs.

Il termine sa carriÚre en 1571 comme général à La Goulette alors possession espagnole[2].

Prospérité

En commĂ©moration des combats contre les Maures, chaque annĂ©e, les habitants de Soller cĂ©lĂšbrent Es Firo. Il s'agit lĂ  de l'une des fĂȘtes les plus populaires de la commune de Majorque qui s'organise les deuxiĂšmes semaines de mai. L'univers historique des diffĂ©rentes batailles est recrĂ©Ă© pendant une journĂ©e par les habitants de la ville.

Références

  1. Louis Moreri, Le grand dictionnaire historique ou Le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane [...], chez les libraires associés, (lire en ligne)
  2. « Guillem de Rocafull | Real Academia de la Historia », sur dbe.rah.es (consulté le )
  3. | BERNABÉ GIL, David. Nobles valencianos en el servicio regio. La provisión del oficio de portantveus de gobernador ultra sexonam en la edad moderna. "Revista de Historia Moderna" 26 (2008)13-60. ISSN 0212-5862
  4. (es) Vicente Mut, Tomo II de la Historia del Reyno de Mallorca, en casa de los herederos de Gabriel Guasp, (lire en ligne)
  5. (es) Joaquim Maria Bover de RossellĂł, Noticias histĂłrico-topogrĂĄficas de la isla de Mallorca: estadĂ­stica general de ella y perĂ­odos memorables de su historia, Impr. Juan Guasp, (lire en ligne)
  6. Vaquette d'Hermilly, Histoire du royaume de Majorque avec ses annexes: pour servir Ă  l'histoire de France, & Ă  celle d'Espagne de Dom Jean de Ferreras, Chez Jean-Edme Dufour & Philippe Roux, (lire en ligne)
  7. (es) Juan de Meto, Historia general del reyno de Mallorca, Guasp., (lire en ligne)
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