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Guerre de Child

La guerre anglo-moghole[2] - [3], Ă©galement connue sous le nom de guerre de Child, est la premiĂšre guerre anglo-indienne sur le sous-continent indien.

En 1702, Daud Khan, le Subedar local de l'Empire moghol du Carnatique, assiĂšge Fort St. George pendant plus de trois mois[1].

ÉvĂ©nements

La Compagnie britannique des Indes orientales a un monopole de l’Ouest et du Sud-Ouest de l’Inde moghole. En 1682, William Hedges est envoyĂ© au nom de la Compagnie pour nĂ©gocier avec Shaista Khan, qui gĂšre le Bengale moghol, et Ă©tendre ce monopole dans toutes les provinces mogholes[4].

En 1685, aprĂšs une rupture des nĂ©gociations par Josiah Child, le gouverneur du Bengale rĂ©agit en augmentant les taxes de 2% Ă  3,5%. La compagnie refuse et tente d’imposer de nouvelles conditions en faveur de sa puissance commerciale, menaçant d’envahir Chittagong, d'Ă©tablir une enclave fortifiĂ©e dans toute la rĂ©gion et d'obtenir l'indĂ©pendance de la subah environnante en contrĂŽlant les gouverneurs locaux et la riviĂšre Hooghly. Cela lui permettrait plus tard de nouer des relations avec le royaume de Mrauk U basĂ© Ă  Arakan (qui correspond aujourd’hui au Myanmar) et de dĂ©tenir un pouvoir substantiel dans le golfe du Bengale[5].

En 1686, de nouvelles nĂ©gociations commencent Ă  Chuttanutty. Les Moghols les prolongent le plus longtemps possible, afin de pouvoir rassembler leurs troupes. Les Anglais sont alors repoussĂ©s sur l'Ăźle d'Ingelee, Ă  l'embouchure de la riviĂšre Hooghly. Il s’agit d’un marais couvert d'herbes hautes et sans eau douce. En trois mois, la moitiĂ© des troupes anglaises meurent de maladie[6].

Le roi Jacques II[7] envoie des navires de guerre pour soutenir la compagnie, mais l'expĂ©dition Ă©choue[8]. À la suite de l'envoi de douze navires de guerre et de troupes, plusieurs batailles ont lieu, menant au siĂšge du port de Bombay et au bombardement de Balasore. De nouveaux traitĂ©s de paix sont nĂ©gociĂ©s et la Compagnie des Indes orientales communique avec Aurangzeb au sujet des Portugais Ă  Hooghly et de l'intolĂ©rance religieuse de la communautĂ© tamoule Ă  Madras, tout en faisant l’éloge de l’empereur[9]. Pendant les nĂ©gociations, trois soldats anglais, se promenant sur le marchĂ© de Hooghly, se disputent avec des fonctionnaires moghols et sont sĂ©vĂšrement battus. Les Anglais envoient alors leurs forces armĂ©es, mettant fin aux discussions[6].

Les forces navales anglaises installent un blocus des ports moghols sur la cĂŽte ouest de l'Inde et s’engagent dans plusieurs batailles avec l'armĂ©e moghole. Des navires avec des pĂšlerins musulmans Ă  la Mecque sont Ă©galement capturĂ©s[10] - [9] - [11]. Le blocus commence Ă  affecter les grandes villes comme Chittagong, Madras et Mumbai ; l’empereur reprend en parallĂšle les nĂ©gociations avec les Anglais[10] - [9]. Cependant, la Compagnie envoie des renforts commandĂ©s par le capitaine Heath qui, Ă  son arrivĂ©e, rejette le traitĂ© en instance et bombarde Balasore. Il navigue ensuite vers Chittagong, oĂč il est repoussĂ©, et dĂ©barque Ă  Madras[6]. Cela entraĂźne une intervention d’Aurangzeb, qui saisit toutes les usines de la compagnie et arrĂȘte les membres de son armĂ©e, tandis que les forces de la Compagnie commandĂ©es par Josiah Child capture d'autres navires de commerce moghols[12] ; les possessions de la Compagnie sont rĂ©duites aux villes fortifiĂ©es de Madras et de Bombay[6] - [13].

En 1689, la flotte moghole de Janjira, commandĂ©e par le Sidi Yaqub et composĂ©e de Mappila de l'empire Ă©thiopien, bloque Fort William[14]. AprĂšs un an de rĂ©sistance, la famine Ă©clate Ă  cause du blocus, la Compagnie se rend et, en 1690, elle envoie des Ă©missaires Ă  la cour d'Aurangzeb pour demander grĂące et renouveler les accords de commerce. Les envoyĂ©s de la compagnie doivent se prosterner devant l'empereur, payer une importante amende impĂ©riale de 150 000 roupies (environ l'Ă©quivalent de 4,4 millions de dollars aujourd'hui) et promettre de changer de comportement[15] - [16] - [17]. L'empereur Aurangzeb ordonne alors la levĂ©e le siĂšge de Bombay, oĂč la Compagnie se rĂ©tablit ; elle installe ensuite une nouvelle base Ă  Calcutta[4].

Notes et références

  1. T. R. Blackburn, A Miscellany of Mutinies and Massacres in India, APH Publishing Corporation, (ISBN 9788131301692, lire en ligne), p. 11
  2. Hasan, « Conflict and Cooperation in Anglo-Mughal Trade Relations during the Reign of Aurangzeb », Journal of the Economic and Social History of the Orient, vol. 34, no 4,‎ , p. 351–360 (DOI 10.1163/156852091X00058, JSTOR 3632456)
  3. Vaugn, « John Company Armed: The English East India Company, the Anglo-Mughal War and Absolutist Imperialism, c. 1675–1690 », Britain and the World, vol. 11, no 1,‎
  4. « Asia Facts, information, pictures | Encyclopedia.com articles about Asia | Europe, 1450 to 1789: Encyclopedia of the Early Modern World », encyclopedia.com (consulté le ).
  5. John Keay, India: A History, pp. 79–81, (ISBN 9780802195500)
  6. (en) John Clark Marshman, The History of India from the Earliest Period to the Close of Lord Dalhousie's Administration, (lire en ligne).
  7. The Evolution of Judicial Systems and Law in the Sub-continent by Ayub Premi, page 42, University of California
  8. ƚekhara Bandyopādhyāáșa, From Plassey to Partition (ISBN 81-250-2596-0, lire en ligne), p. 39
  9. James Talboys Wheeler, India under British Rule, 19–22 p..
  10. Ward et Prothero, The Cambridge Modern History, vol. 5, Macmillan, University of Michigan, , p. 699.
  11. Jaswant Lal Mehta, Advanced Study in the History of Modern India 1707–1813, 16–18 p. (ISBN 9781932705546)
  12. Phanindranath Chakrabarty, Anglo-Mughal Commercial Relations, 1583–1717, O.P.S. Publishers, University of California, , p. 257
  13. Gazetteer of the Bombay Presidency: Surat and Broach by Sir James MacNabb Campbell, Government Central Press, original from Cornell University
  14. Faruki, Z., Aurangzeb & his times, Idarah-i Adabiyāt-i Delli, (lire en ligne)
  15. John Keay, India: A History, New York, HarperCollins, p. 372
  16. Atul Kohli, Imperialism and the Developing World: How Britain and the United States Shaped the Global Periphery, Oxford University Press, , 42–44 p.
  17. Emily Erikson, Between Monopoly and Free Trade: The English East India Company, 1600–1757, Princeton University Press, (ISBN 9780691173795), p. 193
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